feat Alba Baptista — no magic.
identité : Ses parents l'ont appelée
Flora – du latin
flos, signifiant « fleur ». Pas surprenant, quand on sait que sa mère était fleuriste. Quand on sait que Flora baigne là-dedans depuis son plus jeune âge. Peut-être que, comme les fleurs, elle est délicate, mais si fragile, sa tige se cambrant si souvent. Mais elle se relève, toujours. Et toujours, elle retrouve de sa superbe. Petite dernière des
Soares, elle arbore son nom avec fierté, quoiqu'elle ait abandonné l'idée de le voir un jour noté sur la première de couverture d'un roman, en vitrine d'une librairie.
âge & naissance : Elle est née dans un hôpital
londonien, en plein cœur de la nuit. C'était le
22 février 1956, ce qui lui fait aujourd'hui
vingt-sept ans.
origine & nationalité : De nationalité
anglaise, parce qu'elle est née dans le coin, elle n'est pourtant pas seulement cela. Son père est
brésilien, sa mère était
portugaise et elle porte fièrement cet héritage, si cher à son cœur.
statut de sang : Moldue, pure et dure. Elle ignore tout, absolument
tout, de la magie.
emploi & finances : ££££££, pas bien riche. Son mode de vie est tout simplement
précaire ou tout du moins
instable, la faute à ses vieux rêves qu'elle n'a pas su lâcher.
Diplômée en littérature anglaise, elle a refusé la voie du professorat, s'accrochant à sa passion pour l'écriture. Difficile d'en vivre, pourtant – plus difficile encore de se faire un nom, quand on est une femme, malheureusement. Alors elle a quelques contrats, par-ci par-là, de correction souvent – mais malgré tout, sa plume a séduit, ses mots ont fait mouche. Pas assez pour qu'elle soit sur le devant de la scène, pas assez pour réaliser ses rêves.
Ghostwriter, elle prend la plume pour d'autres. Elle s'oublie, s'efface – délaisse ses rêves de reconnaissance et de gloire.
statut civil : Célibataire, habituée depuis un moment à faire cavalier seul. Mais le cœur ne guérit pas, ne se remet pas. Le cœur est encore ailleurs, le cœur fait mal. Mais son cœur douloureux, au moins, l'inspire, et les maux se transforment en mots.
Leon toujours dans le crâne.
orientation sexuelle : Bisexuelle, mais elle le garde juste pour elle.
particularité magique : aucune.
origines de l'avatar : Alba Baptista (brésilienne et portugaise).
Que pense ton personnage de la situation actuelle ?Elle s'en inquiète un peu, sur le moment – mais finit par se soucier, avant tout, de ses propres maux. Elle ne se pose pas de questions, en tout cas, ne voit rien d'anormal à tout cela.
Ne le pourrait pas. Elle nage dans sa bulle d'innocence, Flora, imperméable à la magie, loin d'imaginer ce qui existe, loin d'imaginer même que cela puisse être à l'origine de sa rupture. Alors à ses yeux, c'est un tueur en série qu'il faut appréhender, qui n'a rien de rassurant – mais on ne peut rien faire d'autre chose qu'attendre qu'on l'attrape. Elle espère tout de même que cela ne tardera pas.
I solemnly swear I am up to no good.
( r a c i n e s ) tw : meurtre. Pas vraiment de souvenirs de sa mère. Pas de souvenirs de ses fleurs, pas de souvenirs de sa douceur. Même pas de souvenirs de son odeur. La mère de Flora s'est envolée quand elle était jeune encore. Ce fut un décès brutal, soudain. Une disparition inattendue, alors même qu'elle n'était qu'à l'aube de sa trentaine. Un
meurtre, dont on n'a jamais retrouvé le coupable. Sur lequel on n'a jamais eu d'explication. Alors il n'est plus resté que son père, son frère Amaro, et elle, Flora. Rien qu'eux trois, pour toujours, jusqu'à la fin. Elle a grandi, Flora, sans ce modèle féminin. A souffert souvent de son absence, en a gardé de grandes insécurités, un profond mal-être. L'impression éternelle de ne pas être complète. L'impression infinie de ne jamais être comprise.
Et puis, la solitude.
( m o t s ) Il y avait toujours tous ces mots, dans sa tête. Ce besoin de les évacuer. De les coucher sur le papier. Sinon, c'était insoutenable. Sinon, cela l'obsédait en permanence. Elle avait mal, Flora, alors il fallait déverser ses maux en mots. Se défaire, coûte que coûte, de sa noirceur intérieure, de sa profonde douleur, de ce
spleen trop imposant. Elle ne sait plus trop quand est-ce que ç'a commencé – les premiers mots, et la douleur. Mais aujourd'hui, elle a l'impression, Flora, que ç'a toujours fait partie d'elle.
( l i r e ) Elle a écrit, parce qu'elle avait commencé par lire. Parce que les mots d'une Brontë, d'un Wilde, d'une Austen, d'un Hemingway, d'une Woolf, d'un Orwell, l'avaient transportée. A son tour, elle s'était mise à vouloir leur ressembler. A vouloir retranscrire ses pensées, sa sensibilité, ses interrogations. A vouloir émouvoir d'une combinaison de sons, de mots, de sens. A se triturer les méninges pour filer une métaphore ou trouver
le calembour. Mais à l'origine de tout cela, il y a la littérature. Il y a les écrivaines avant tout et puis les écrivains, qui l'inspirent, la captivent, la font rêver, depuis son plus jeune âge. Ce sont ceux-là même, qui l'ont poussée à s'inscrire à l'université pour suivre un cursus de littéraire anglaise.
( r ê v e ) Le professorat ne l'a jamais fait rêver. Pourtant, elle avait plus ou moins fait miroiter que c'est vers cela, qu'elle se dirigerait. Une illusion pour gagner du temps. Pour plaire au plus grand nombre, rassurer ses proches. Mais elle n'en a rien fait. Ne s'est pas inscrite à la formation qui suivait, pour pouvoir enseigner. Au fond, Flora rêvait de pouvoir vivre des mots. De pouvoir vivre de ses pensées incessantes, de son imagination tourbillonnante, tirer profit de l'activité constante et fatigante de son cerveau. A partir de là, sa vie a commencé à changer. Les choses se sont compliquées. Elle a enchaîné les petits boulots. Trouvé quelques contrats, ici et là, pour corriger les articles, les futurs bouquins. Mais elle n'a pas perdu espoir, Flora.
Jamais. Quelque part, elle a toujours trouvé la précarité indissociable du statut d'écrivain.
Historiquement, du moins. Elle aimait cette idée-là, aimait l'idée de ressembler peut-être à celles et ceux qu'elle admirait, admire encore. Elle a continué d'écrire. Essayé de publier, ici et là. Juste quelques mots, dans les journaux. Et puis, ç'a fini par taper dans l'œil de quelqu'un. D'un écrivain, Aston, tout juste divorcé, en mal d'inspiration. Il avait l'idée, mais les mots lui manquaient –
le comble. Il lui a offert sa chance. Elle l'a saisi. Elle écrirait le roman,
pour lui.
( f a n t ô m e ) Le prix à payer, c'était de ne pas exister. C'était de s'effacer. C'était de renoncer à voir son nom écrit sur la couverture, renoncer à revendiquer ce qu'elle-même avait écrit. Cet écrivain lui a donné sa chance, et elle l'a saisie, en connaissant les conséquences. Un sacrifice
moindre à ses yeux, quand il fallait survivre, payer le loyer, s'alimenter – un sacrifice
moindre, si elle pouvait, malgré tout,
écrire et en vivre, à sa façon. Mais ç'a été dur, finalement. Dur de le voir s'attribuer le mérite, Aston. De récolter tous les compliments. Mais, pas le choix. Et puis,
grâce à lui, elle a pu mettre un pied dans ce monde-là. Celui de la littérature, de l'édition. Mais, voilà : elle aussi, elle a été une femme vivant dans l'ombre d'un homme.
( l i o n ) Leon. Dérivé du grec λέων (
leon), signifiant « lion ». Il est arrivé dans sa vie, un beau jour, sans crier gare. Il est probablement même, la chose la plus saine, qui lui soit arrivée. La lumière dans l'obscurité – la lumière au bout du tunnel. Le lion si fort, si puissant, dont elle avait besoin, elle, pauvre agneau apeuré, fragile, fatigué déjà d'exister. Elle l'a rencontré à une dédicace d'Aston, dans une librairie – il faisait partie de ses fans, de ceux se laissant berner par les illusions. Pourtant, il l'a remarquée, lui. Peut-être pas pour sa plume, pour ses écrits – mais dans cette horde de gens qui n'en avaient que pour Aston, il l'avait vue. Un flirt était doucement né, sans pour autant aller plus loin – ils n'étaient que deux inconnus, à une séance de dédicace, dans une librairie. Pourtant, ils se sont recroisés, le soir. Avec d'autres personnes de la maison d'édition d'Aston, ils étaient sortis fêter la sortie prochaine du bouquin que
Flora avait écrit. Elle avait eu le droit de venir, quitte à se faire toute petite. Et Leon était réapparu. Se glissant à la place d'Aston en son absence. C'est ainsi que tout était né.
C'était le début de leur histoire. Une
jolie histoire. Une histoire comme elle n'osait pas en rêver. Une histoire simple, mais une histoire belle, sans drame. Et aussi torturée qu'elle pouvait être, Flora, elle avait apprécié ce calme, cette tranquillité, que Leon lui apportait. Tout doucement, elle s'y est attachée, s'en est enamourée. Son cœur s'est empli d'une passion intense, enflammée, profonde. Les regards insistants et les sourires en coin d'Aston ont été oubliés, plus facilement ignorés, et l'espace de deux ans, Flora, elle s'est sentie vraiment,
sincèrement,
heureuse, avec quelqu'un. Restant cette écrivaine torturée, incomprise, privée de reconnaissance – mais la déception était un peu plus douce, aux côtés de Leon, pour faire briller son quotidien.
Elle lui a présenté son père, parce que c'était important. N'a pas posé de questions, face à ses propres beaux-parents – Leon ayant expliqué qu'il ne leur parlait plus depuis longtemps, pour
d'obscures raisons.
Elle lui a présenté même son frère.
Puis elle s'est installée avec Leon.
Puis il lui a demandé de l'épouser.
Et elle a accepté.
S'est projetée.
Et, peu de temps après, tout était terminé.
( p l e u r e r ) Elle n'a pas vraiment compris de quoi il était question. Il disait qu'il n'était plus heureux, il disait qu'il ne voyait plus d'avenir pour eux. Alors du jour au lendemain, tout s'est terminé. Leon est parti d'un appartement qu'elle ne pouvait même plus louer. Tout mariage était oublié. C'était la douche froide. La chute, si brusque. Les ténèbres, à nouveau. Elle a redécouvert le fond du gouffre. Deux ans d'histoire se sont envolés, d'un coup. Ces deux ans, il fallait les oublier. Mais Flora, elle n'était pas certaine de pouvoir y arriver.
Besoin de temps pour avancer. Pour laisser son cœur cicatriser.
Ils devaient faire leur vie ensemble. Puis tout à coup,
plus rien, du tout.
Elle cherche encore comment on est censé-e (sur)vivre, après une telle désillusion.
( o u b l i e r ) tw : dépression. Sa cure à elle, c'est l'écriture. Ou l'une d'elles. Parce qu'elle a d'autres vices, d'autres
mauvaises habitudes. Mais l'écriture, c'est son premier réflexe. Dans tout cet amas de souffrance, au moins,
elle a de quoi écrire, Flora. De quoi l'inspirer. Le prochain roman d'Aston ne sera pas rose. Le prochain roman d'Aston sera probablement ponctué de fragments de Leon. Mais jamais personne ne le saura. Aston, peut-être, sans doute – mais il a le mérite de ne pas poser de questions.
Plutôt intérêt à ne pas le faire, dans le fond. Alors, elle écrit. A toute heure du jour, mais surtout de la nuit. A taper d'arrache-pied sur les touches de sa machine à écrire. Son mode de vie n'est pas sain, ne l'a jamais vraiment été. Mais c'est pire encore, depuis que Leon l'a lâchée. C'est comme si tout son mal-être, qu'elle s'était efforcée de repousser, revenait d'un coup la frapper.
Elle n'oublie pas, Flora. Elle ne peut pas oublier. Leon est partout. Dans les moindres recoins de son nouvel appartement, dans toutes les rues de Londres. Dans toutes les chansons qu'elle entend, dans tous les bouquins qu'elle lit, dans tous les films qu'elle regarde, même quand l'amour n'est pas au premier plan.
Parfois, l'inspiration ne vient pas. Parfois, elle n'écrit pas. Parfois, elle reste juste chez elle, dans son lit, elle regarde le plafond, se sent fatiguée d'exister et elle attend. Elle ne sait pas quoi, exactement.
( v i c e s ) tw : alcool, drogues. Elle fumait. Déjà. Avant. Un vieux vice sans incidence – sauf peut-être, un jour, un cancer du poumon. Ou d'autres joyeusetés dans le genre. Mais avec le temps, à force de travailler avec et surtout
pour Aston, puis d'autres écrivains, à force de côtoyer ce milieu, elle s'est engouffrée un peu plus dans les ténèbres, Flora. Parfois, quand l'écriture ne vient pas, elle consomme quelques trucs. Elle a l'impression que cela l'aide, lui fait du bien. Et puis, parfois, le sommeil ne vient pas non plus, et c'est pareil : elle consomme quelques trucs,
et ça va mieux, jusqu'à la prochaine fois. Jusqu'à ce qu'elle ait à nouveau envie de se taper la tête contre les murs, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse à nouveau plus. Jusqu'à ce qu'elle sente à nouveau la boule dans sa gorge et l'angoisse dans son ventre. Et puis, évidemment, il y a toutes ces soirées où, avec tout le gratin littéraire, on boit. Son mode de vie n'a jamais été le plus sain, mais avant, elle s'en sortait mieux. Maintenant, c'est pire. Maintenant, on dirait qu'elle s'enfonce. Ou juste, qu'elle essaie de survivre – par tous les moyens possibles.
( t r o p h é e ) Elle ne sait pas trop comment ç'a commencé. Peut-être qu'elle avait juste besoin de réconfort, besoin d'un peu d'aide pour oublier. Elle est tombée dans les bras d'Aston – divorcé,
encore une fois. Puis une deuxième fois. Puis une troisième. Puis d'autres. C'est qu'après tout ce temps, ils se connaissent bien, maintenant. Il lui promet même la Lune, par moments. Il lui dit qu'il va l'aider à se lancer, à être publiée. Qu'il va parler d'elle, à ses contacts, ses relations. Elle ne sait pas trop si elle croit, Flora. Peut-être que pour le moment, tout ce qu'elle a besoin d'entendre, ce sont de belles paroles, de fausses promesses, un peu d'espoir. Comme tout ce dont elle a besoin, c'est d'un peu de chaleur humaine, des nuits qui ne soient plus pleines de solitude. Et tant pis si parfois, Aston l'emmène à son bras, comme un trophée, à ses soirées, parce que malgré tout, malgré tous ses maux, Flora, elle est belle, elle est drôle, elle est cultivée, et puis, elle
présente bien. Parce qu'elle a appris, depuis le temps, à sourire et à faire semblant. En attendant – elle ne sait toujours trop quoi, exactement.
( + + + ) a adopté un chat noir – paraît-il que les chats et les écrivains, c'est une grande histoire d'amour, depuis la nuit des temps.
● s'intéresse aux fleurs, passion développée en voulant se rapprocher de sa défunte mère.
● allergique au pollen, cependant, à son grand dam.
● possède un vieux polaroid dont elle prend très grand soin.
● bonne cuisinière.
● très proche de son frère, quoiqu'il vive loin d'ici à présent.
● rend visite à son père, de temps en temps – pour ne pas l'inquiéter, notamment.
● collectionnes les plantes vertes, mais peine à les maintenir en vie.
● possède un walkman, offert à l'époque par Leon.
● possède aussi une grande collection de bouquins qu'elle achète presque toujours d'occasion et qui sont dispersés un peu partout dans son appartement.
mischief managed. prénom & pseudo : madalen, still breathing.
âge : 23.
disponibilité pour le forum : rp plutôt le week-end, j'essaie de passer tous les jours.
pays : France.
personnage : inventé.
où avez-vous connu le forum : je l'ai connu au stade embryonnaire.
votre avis : il est beau beau beau.
crédit icon & gifs : pinterest pour les images / alcara pour l'icon.
mot de la fin : rip mon mémoire.