identité : winifred ; c'est long, winifred, c'est long et c'est vieillot, c'est choisi par sa mère qui est bien la seule à l'appeler encore winifred — ça fait longtemps que le reste du monde l'appelle winnie.  wright, le nom sans poids, le nom d'une matriarche qui a fait de son mieux pour élever sa gamine toute seule dans un monde pas très tendre envers les gens comme elle. dolohov dans les veines, sur la gueule, mais jamais reconnue. âge & naissance : vingt-six ans et toutes ses dents, le nez qui pointe le douze janvier 1959, hurlante et cramoisie dans un hôpital moldu de bristol. origine & nationalité : nationalité anglaise, née sur le sol britannique, ne l'a quitté que deux fois dans sa vie. origines très européennes, allemagne et italie, un peu de pays de galles qui est pas très loin, faut dire. le père est juif ashkénaze à la famille tirée de russie, mais ça elle l'a su que tard.  statut de sang : sang-mêlé sans honte aucune, la tête haute face aux railleries. études : poudlard dans l'évidence, onze ans révolus et déjà trop tête brûlée pour être autre chose qu'une gryffondor, la maison annoncée par le choixpeau au bout d'une trentaine de secondes à peine. scolarité effectuée entre 1970 et 1977. emploi & finances : ʛʛʛʛʛʛ, pas de fortune familiale pour les wright, mais winnie a son boulot de légiste à sainte mangouste, et ça paye assez bien les factures et la nourriture dans son assiette. statut civil : célibataire pas vraiment en recherche, pas vraiment regardante non plus. dans tous les cas, winnie apprécie bien trop sa petite liberté pour s'amouracher, et elle est bien trop occupée pour s'en inquiéter. orientation sexuelle : pansexuelle qui se fiche volontiers des étiquettes. baguette magique : cèdre,  ventricule de dragon, 26,5 centimètres, rigide. compagne fidèle depuis quinze ans. particularité magique : aucune, elle a pas besoin de ça, et ça lui convient très bien. origines de l'avatar : juive ashkénaze, allemande, italienne, anglaise, galloise.

Que pense ton personnage de la situation actuelle ?
Tête brûlée de Gryffondor peut-être, Winnie a quand même la tête relativement bien faite, et c'est peut-être la seule raison pour laquelle elle la garde baissée, sa tête. Elle est loin d'être conne, en a entendu, des abrutis cracher sang-de-bourbe à la figure de ceux qu'ils considèrent pas assez purs pour tenir une baguette entre les doigts, en a été la cible parfois — rejeton de sang-de-bourbe, pas étonnant que ton père ait jamais voulu de toi et si à Poudlard elle se faisait un plaisir de remettre ces crétins à leur place à coups d'Impedimenta et tant pis pour les heures de colle, l'extérieur est différent. L'extérieur est plus cruel. Et malgré tout, elle tient trop à sa mère et à son moldu de grand-père pour prétendre autre chose que l'ignorance.

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(Lettre écrite le 12 janvier 1966, d'une main d'enfant encore hésitante. Elle est bourrée de fautes d'orthographe et accompagnée du dessin maladroit d'une mère et sa fille devant une petite maison de briques.)
Bonjour papa !
Maman dit que t'es mon papa. Maman dit aussi que tu sais pas qui je suis. Je m'appelle Winf Winn W i n i f r e d (les lettres sont soigneusement tracées, un peu trop espacées) et aujourd'hui j'ai sept ans. Maman m'a emmenée manger de la glace chez le gentil monsieur du Chemin de Traverse. J'ai même eu le droit de mettre du sirop au chocolat sur la mienne ! Je préfère que les gens m'appellent Winnie. Comme l'ourson. J'ai une peluche de Winnie l'ourson, c'est mon meilleur ami.
Maman aime pas trop parler de toi. J'aimerais bien lui poser plus de questions mais à chaque fois que je le fais elle fait une tête comme moi quand je mange des aubergines. Elle m'a dit que tu t'appelles Antonin (la calligraphie est particulièrement soignée sur ce prénom) et qu'elle sait pas où t'es, mais elle m'a promis que sa chouette arriverait à te trouver.
J'ai mis un dessin de moi et maman avec la lettre. On est devant notre maison. On habite à Bristol, j'aime bien parce qu'on peut aller à la mer. T'aimes bien aller à la mer toi aussi ?
J'espère que tu me répondras !
Winnie

Winifred Wright a sept ans quand elle subit la première brûlure cuisante de la déception, quand cette lettre pleine d'espoir reste sans réponse. Trois mois après avoir envoyé la première missive, elle s'en va pleurer dans les bras de sa mère en lui demandant pourquoi, et quand Marjorie lui répond je te l'avais bien dit, ça ne fait qu'un peu plus mal encore.

(Lettre écrite le 6 septembre 1970, attachée à une chouette effraie répondant au nom de Barlow. Elle est accompagnée d'un coquillage.)
Papa,
J'espère que tu vas bien. Je suppose que je ne le saurai jamais vraiment à moins que tu décides de me répondre, mais en attendant, je peux espérer.
Ca y est, je suis à Poudlard ! Le Choixpeau m'a envoyée à Gryffondor, avec un commentaire comme quoi je suis trop tête brûlée pour autre chose... Je ne vois pas du tout de quoi il pouvait bien parler !
La salle commune est confortable, mais un peu bruyante quand même. Notre directrice de maison n'a pas l'air commode du tout non plus ! Mais jusque là ça se passe bien. J'ai eu mes premiers cours ; j'aime beaucoup les sortilèges pour le moment, et les potions ont l'air très compliquées mais intéressantes. La métamorphose, par contre, c'est pas du tout mon truc ! (Sans vouloir vexer le professeur McGonagall...)
Mes camarades de dortoir ont l'air gentilles. Poudlard est vraiment génial, mais la maison me manque horriblement. J'ai eu du mal à dormir les premiers jours, j'ai pas l'habitude de partager ma chambre, et c'est très bizarre d'être entourée de magie tout le temps. Et franchement, la radio moldue me manque, on peut pas dire que la RITM ait beaucoup de diversité dans ses programmes ! La moitié de mes camarades connaissent même pas les Beatles ! Les Beatles, papa ! Franchement !
Voilà pour les nouvelles. Encore une fois j'espère que tu vas bien. Fais attention à Barlow, elle a tendance à mordre les doigts quand elle est impatiente. Est-ce que tu pourrais lui donner un truc à manger avant qu'elle reparte ? Elle aime bien le poulet.
Réponds-moi, s'il te plaît
Winnie

C'est en furetant et en assemblant les pièces du puzzle qu'elle apprend. Sa mère n'a jamais aimé parler de son père, ne lui a dit que son prénom, Antonin, qu'elle l'a rencontré alors qu'ils bossaient ensemble dans un bar. Antonin Dolohov est découvert au détour d'un vieux registre des membres du club de duel de Poudlard, et le oui c'est lui, maintenant arrête de me poser des questions à son sujet de sa mère, comme une gifle au milieu de la figure, la pousserait presque à vouloir tout oublier. Antonin Dolohov. Le nom sera tu, gardé comme un secret.

(Lettre écrite le 22 novembre 1975. Rien ne l'accompagne.)
Papa,
Tu m'énerves
J'en ai marre
Je sais même pas pourquoi je m'acharne
Réponds-moi, putain
T'es vraiment un connard
J'ai jamais demandé à naître, moi, tu pouvais pas
Je veux juste être un peu aimée. Parfois je me demande si maman m'aime vraiment ou si elle voit juste le résultat de ses erreurs quand elle me regarde.
Et toi... Toi t'as jamais été là, donc la question se pose même pas. Allez vous faire foutre tous les deux.

Ce parchemin-là ne sera jamais envoyé, sera plutôt brûlé un soir après que le reste de Gryffondor soit allé se coucher. Winnie a des traces de sel sur les joues et les lèvres pincées alors qu'elle regarde les mots se transformer en cendres, mais le lendemain, elle sortira de la salle commune la tête haute et un Impedimenta aux lèvres pour le premier qui aura le malheur d'insulter sa mère.

(Lettre écrite le 15 août 1977. Elle est attachée à la patte d'un hibou parfaitement quelconque et accompagnée d'une copie de résultats d'ASPIC.)
Sortilèges : Optimal
Potions : Efforts Exceptionnels
Défense contre les forces du Mal : Efforts Exceptionnels
Botanique : Optimal
Arithmancie : Efforts Exceptionnels
Etude des Runes : Efforts Exceptionnels
Pas trop mal pour un rejeton de sang-de-bourbe, hein ?
... Je sais pas quoi faire de ma vie. Poudlard c'est terminé, et maintenant on nous largue dans la vie réelle après sept ans à voir tout le temps les mêmes tronches. C'est hyper bizarre.
Tu crois qu'on pourrait se rencontrer, maintenant que je suis une adulte ?
...
Qu'est-ce que je raconte. Evidemment que non. Evidemment que cette lettre restera sans réponse, comme toutes les autres. Je sais même pas si tu les lis. Ca m'étonnerait même pas que tu les brûles sans t'embêter à les ouvrir. Oh non, pas encore elle, que tu dois te dire. Je sais même pas pourquoi je m'acharne.
Je suppose que j'aimerais juste comprendre. Comprendre pourquoi. Que tu m'aies pas reconnue je m'en fous (les lettres sont un peu tremblantes sur ce dernier mot) mais... je sais pas. L'ignorance est pas forcément meilleure.

Elle fera quelques petits boulots médiocres dans le monde moldu avant de finalement se tourner vers Sainte Mangouste. La morgue n'est pas l'endroit le plus confortable de l'hôpital, mais au moins les patients y sont silencieux, et si sa mère trouve ça abominable, Winifred, franchement, travailler avec des cadavres ! — son grand-père, quand elle lui en parle, se contente de hocher la tête et de lui ébouriffer les cheveux comme quand elle était gamine.

(Lettre écrite le 24 décembre 1983. Elle est accompagnée d'un bracelet en cuir de salamandre bleue soigneusement emballé.)
Joyeux Noël, ou un truc du genre.
C'est moi qui me coltine la morgue pour les fêtes de fin d'année. J'ai jamais été très chanceuse à la courte paille.
Papy est en forme pour son âge. Maman... Elle va de moins en moins dans le monde magique. Je peux pas trop la blâmer. Une des personnes tuées hier était une de ses amies. De Poudlard.
Finalement c'est pas plus mal que je sois au boulot pour les fêtes. Si on peut parler de fêtes.
Je sais même plus quoi t'écrire.
Je crois que je suis fatiguée de parler au vide.

Ce sera la dernière lettre que Winifred Wright adressera à Antonin Dolohov.

(Lettre reçue le 10 février 1985. Attachée à un hibou qu'elle ne reconnaît pas, l'écriture sur le parchemin lui est inconnue.)
Winifred,

Tu n’écris plus. T’as peut-être trop de boulot avec les cadavres.  

Considères-tu ton silence comme une punition? T’es-tu finalement lassée ? Je pensais que c’était à ça qu’on vous reconnaissait, les Gryffondor. Terriblement bornés et infatigables dans votre grande bravoure. J’ai toujours été surpris que tu ne débarques pas où je bosse. T’es visiblement pas stupide et tu as probablement mon nom complet depuis le temps. Alors qu’est-ce qui t’a arrêtée, la peur de voir la vérité en face ?

T’as pas eu de chance, que je rencontre ta mère. Sacré coup du sort. T’as rien demandé, mais tu te doutes bien que moi non plus. T’as bien dû finir par comprendre que tout ça c’est pas fait pour moi.

Vous devriez pas trop sortir, ta mère et toi, en ce moment. Tiens toi au courant de la situation. C’est la merde et ce serait con qu’il t’arrive quelque chose parce que t’était là au mauvais endroit au mauvais moment. C’est pas bien juste, de te donner des conseils aujourd’hui alors que c’est la première fois que tu me lis.  

Si l’offre tient toujours, on peut se rencontrer. T’attends pas à grand chose, mais je pense que je te vaux bien ça. Ca faisait partie des derni Que tu puisses au moins t’enlever ça de la tête et vivre une vie un tant soit peu plus normale, tourner la page. T’as jamais eu ton mot à dire dans cette histoire et je sais que ce n’est pas juste. Tu peux considérer ça comme un cadeau d’anniversaire en retard.

Nourris le hibou, il est chiant quand il a faim.

Prends soin de toi.

A.L.D

Elle ne sait pas trop si elle doit rire ou pleurer face au culot qui transpire des mots sur le parchemin. Elle finit par s'arrêter sur la colère. Vingt-six ans de silence, dix-neuf ans sans la moindre réponse aux milliers de pages qu'elle a pu lui envoyer, et c'est maintenant qu'elle garde le silence qu'il décide de la contacter ? De l'insulter, de lui donner des conseils dont elle aurait eu besoin bien plus tôt ? D'avoir le culot de l'appeler Winifred, alors qu'elle a toujours signé ses lettres Winnie ? (Elle n'en parle pas à sa mère. Elle ne veut pas entendre un énième tu t'attendais à quoi ?, ça lui ferait trop mal.)
La lettre est gardée, cependant. Le hibou est nourri avant de le laisser repartir, et les mots de son père macèrent, prennent racine, sans qu'elle n'ose lui répondre, même pas pour accepter cette offre de le rencontrer enfin. Peut-être qu'il n'a pas tort, et que derrière toute sa bravoure héritée de Godric, Winifred Wright est juste une gamine effrayée à l'idée d'affronter la vérité.
i. la dent très sucrée, le meilleur moyen de la soudoyer est de lui amener des pâtisseries. ii. sportive, fera partie de l'équipe de quidditch de gryffondor entre 73 et 77, au poste de poursuiveuse. iii. cellule familiale compliquée, persuadée que sa mère, même si elle l'aime, la voit surtout comme le fruit de ses erreurs passées. leurs deux caractères sont aux antipodes et poussent aux éclats de voix, trop nombreux au fil des ans. iv. grand-père moldu, grand-père adoré. elle passe des étés entiers avec lui, à West Lulworth, les pieds dans la Manche et les poches pleines de coquillages qu'il lui apprend avec la patience d'un saint. v. colérique, défaut dont elle ne se défera jamais. colérique envers le monde entier, surtout envers ce père qu'elle aimerait bien connaître, pourtant. vi. elle aurait jamais pensé finir légiste, mais le boulot a quelque chose de méditatif. rendre la parole aux morts lui donne l'impression de faire quelque chose d'utile, aussi. vii. toujours plus douée pour la pratique que la théorie, digne fille de son père sans même s'en rendre compte. rester le nez vissé sur un bouquin n'a jamais été son truc, et elle a toujours préféré l'action. viii. boit plus souvent des sodas moldus que du thé, n'en déplaise à ses ancêtres anglais. ix. plus observatrice qu'il n'y paraît, derrière sa jolie tronche, ses yeux verts et son côté impulsif. loin d'être idiote, elle est parfaitement capable d'analyser une situation avant de prendre une décision — même si ça ne lui arrive pas souvent. x. aime bien changer sa couleur de cheveux régulièrement, varie souvent entre son brun naturel et du blond.
mischief managed.

quel père indigne cet Antonin, vraiment     les lettres m'ont brisé le cœur   en tout cas légiste, c'est un choix original, et j'ai hâte de voir le développement de Winnie    

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