des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)



 
the fall of the phoenix.
septembre 1985. Sur les côtes anglaises, un duel entre Albus Dumbledore et Voldemort a lieu dans une caverne isolée. Dumbledore y perd la vie, et sa dépouille est exposée au Ministère comme un sombre avertissement.
(en lire plus)
glow in the dark est un forum basé sur l'univers d'harry potter. Les personnages des romans sont jouables. attention l'histoire se déroule dans les années 80. En cas de question n'hésitez pas à consulter les admins Sirius Black, Cordelia Nott ou Walden Macnair. Bon jeu parmi nous.
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des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

Cordelia Nott
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admin ☆ neutral
nightmare dressed like a daydream.
Cordelia Nott
Evanesco
pseudo : harizon ; R.E. Porter.
avatar : lucy boynton (fassylover).
pronom irl : elle.
multicomptes : ezekiel scamander™, alice shortbottom.
Messages : 5753
pronom perso : elle.
âge : trente et un ans (six juin 1954).
emploi : après des années à avoir les ambitions bridées, cordelia a enfin la chance de briller au sein de l'entreprise familiale. directrice commerciale à la cour des roses, elle est ambassadrice de la marque, organise et participe à des événements qui la mettent en valeur. toujours à la recherche de nouveaux partenaires, afin de développer l'empire des roses.
statut civil : mariage arrangé et dérangé au dernier héritier des nott, marius. mère de leurs deux enfants, theodore (cinq ans) et louise (un an).
statut de sang : pur, les rosier s'en targuent, le revendiquent, défendent les idées de la suprématie des sorciers nobles.
études : sa scolarité s'est passée à beauxbatons, dans des uniformes de soie fine bleue claire. un château pour la princesse qui se défoulait sur le terrain de quidditch en tant que batteuse.
particularité magique : suite à un interrogatoire forcé par la légilimancie, cordelia est en plein apprentissage de l'occlumancie, afin de pouvoir protéger ses pensées et ses secrets.
adresse : merlin's castle.
fréquence rp : je fais de mon mieux.
trigger : parlons-en en amont.
warning : couple toxique, mention de troubles alimentaires, de violence. (checkez les tw indiqués à chaque rp).
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(#) Jeu 1 Fév - 1:30    des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

des horizons en champs de bataille.
@Andromeda Tonks aka Nymphadora Tonksfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: élitisme, mention d'attentat, de crise d'angoisse, de blessures ; famille toxique.

Du brouhaha incessant dans la tête.
Tout avait commencé par cette explosion, au cœur même de l'atrium.


Tic.
Tac.


Dans ma main, je sentais le mouvement affaibli des aiguilles dans leur cadran, protégées par le verre éraflé. Il aurait suffit d'un tour dans l'une des boutiques du Chemin de Traverse pour la remplacer ; d'un Reparo, pour qu'elle soit comme neuve. Je ne souhaitais ni l'un, ni l'autre. La montre me rappelait Père ; le nombre de fois où il l'avait observée sans penser que j'en faisais autant, avant qu'il ne finisse par me l'offrir, la veille de mon entrée à Poudlard. Elle me rappelait Maman, qui m'avait appris à en observer le mouvement et à compter cinq secondes pour prendre une inspiration, à ma première crise d'angoisse. Elle me rappelait que sans elle, à l'intérieur de la poche intérieure de ma cape, un éclat de Noir de Golzinne m'aurait probablement transpercé le cœur.

La nouvelle sculpture m'avait laissé dubitatif. La Fontaine de la Fraternité magique avait laissé place à une gigantesque et sombre représentation ; deux sorciers, la baguette levée, debout et portés par ce qui étaient, sans nul doute, des nés-moldus écrasés. Terrassés. Vaincus. J'avais applaudi son inauguration, parce que c'était ce que l'on attendait de moi. Sans pour autant dissimuler ma perplexité, en lisant le nom de l'œuvre qui trônait désormais au cœur du Ministère.

La Magie est puissance.
Assez puissante pour détruire son égérie.

Le département de la Justice Magique était réglé comme une horloge ; j'aimais ça. Mon agenda était millimétré sur l'ordre du jour - je savais je devais être, quand je le devais et pour y faire quoi. La plupart de mes tâches restaient de l'ordre administratif, mais je savais qu'il me faudrait encore quelques années pour me parfaire. D'autant que j'hésitais toujours sur la voie que je souhaitais emprunter ; j'étais certain, cependant, que je ne deviendrais pas avocat, comme mon oncle. S'il était nécessaire, je pouvais prendre la parole en public, mais je n'y tenais pas particulièrement. Non, le poste que je visais était plus retiré, bien qu'assez centré pour avoir une vision globale et une position prestigieuse. Cependant, le poste de greffier de la cour était déjà occupé ; et je doutais que mon Père me le laisse de si tôt.

Je m'apprêtai à me rendre à une réunion, lorsqu'une main m'avait saisi par le bras, m'apostrophant d'un « Theo ! Theo ! » essoufflé. Je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais corrigé Pickwick en le priant de m'appeler Theodore ; mais depuis nos années à Serpentard, j'avais malheureusement appris que, non, parler aux cons ne les instruisait pas. « Quoi ? » J'avais dégagé mon bras, en faisant l'erreur de m'arrêter un instant. Au même poste que le mien, il m'avait probablement arrêté pour avoir une information ou l'autre ; je n'appris jamais laquelle. Une bourrasque nous avait soufflés tous les deux - Pickwick était encore à Sainte Mangouste à ce moment même.

Passant le pouce sur la cicatrice, fraîche, de ma joue, je grimaçai, puis reposai le bras sur le plat-bord. Mâchoire crispée, je n'arrivais pas à m'ôter de la tête cette image fugace qui avait traversé mon champ de vision, avant que Pickwick ne me tombe dessus. Une masse de cheveux rose. Je ne connaissais qu'une personne, qui ressortait (avec autant de volonté) du décor de la grisaille londonienne. Qu'un endroit, où elle aurait pu fuir après ce qu'elle avait fait. Je me devais absolument de la retrouver. Mettre la main sur elle, la ramener à Londres ; qu'elle passe devant la justice.

L'interrogatoire avait été soutenu. Je n'avais pas compris pourquoi ils avaient tant insisté à ce que je témoigne, à ce que je rapporte exactement tout ce que j'avais vu. J'avais senti une pointe de legilimancie m'effleurer l'esprit, et avais aussitôt érigé quelques murs d'occlumancie pour protéger mes pensées. Dans l'assemblée, quelqu'un savait que je dissimulais des informations ; le regard sombre de mon Père brillait d'une déception de laquelle je m'étais - presque - toujours gardé. Je l'entendais encore ; Si tu ne sais rien, tu ne nous sers à rien. Tu ne me sers à rien. Les mots n'avaient pas franchi ses lèvres, mais c'était tout comme. Je refusais même qu'il le pense.

Je voulais être certain, avant de livrer ma plus vieille amie aux mains de ses ennemis.

Jersey était comme dans mon souvenir. Je n'y avais pas mis un pied depuis plusieurs années, mais nous avions gardé l'habitude de nous retrouver sur cette plage, quand nous voulions nous voir, avec Nymphadora. Nos chemins s'étaient à peine croisés, à Poudlard. Encore moins, en dehors. Ils n'étaient pas censés se croiser. Nos familles n'avaient rien à voir l'une avec l'autre ; la cousine de ma mère était une paria et rien que la mention de son nom était interdite, au risque de se faire brûler la langue d'un sortilège. Pourtant. Nos mères nous avaient donné le mauvais exemple, qu'il était amusant de suivre, alors que nous n'en comprenions pas encore tous les tenants et aboutissants. Qu'il était grisant d'enfreindre les règles, devenus plus grands. J'aimais la place que mon nom, ma famille, avait taillé pour moi, à Londres. Je ne m'y sentais pas aussi libre dès que le vent salé me fouettait le visage. Aujourd'hui, je n'y venais pas de gaité de cœur, et les embruns picotèrent mes blessures superficielles. Les yeux sur les aiguilles, je pris une inspiration et comptai.

Un, deux, trois, quatre, cinq. Je ne devais pas trembler, lorsque je la retrouverais.

Une porte, puis l'autre. L'endroit était fort peu fréquenté ; c'est pourquoi il avait eu la préférence de l'alliance Black/Rosier à leur époque. J'avais gardé ce pub où nous nous étions réfugiés, une fois, en dernier ; me disant que, si je ne la trouvais pas, je pouvais toujours prendre un dernier verre, avant de remonter à bord du magicoferry. Lugubre, le bruit d'une télévision en fond, quelques clients disposés ça et là au gré des tables. Rien n'attira mon attention. Je décidai d'aller m'asseoir dans l'un des box vides, au fond de l'établissement ; le serveur ne tarda pas à m'apporter une pinte, que je n'osai même pas toucher du regard. Sceptique, je reniflai - mais ce ne fut pas l'amertume qui me monta aux narines. Derrière moi, un grand gaillard à l'allure de bûcheron enfonçait son bonnet sur les oreilles. Ce ne fut pas ce qui la trahit.

« Tu auras beau prendre l'apparence que tu veux - tant que tu ne changeras pas ton parfum, tu seras toujours reconnaissable, Dora. »

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Dernière édition par Cordelia Nott le Mer 28 Fév - 20:25, édité 3 fois
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âge : trente-deux an, et l'impression d'en avoir bien davantage depuis quelques temps. (30 mars 53)
emploi : elle a rejoint récemment le ministère en tant qu'organisatrice d'évènements sportifs, après avoir été batteuse pour les tornades de tutshill pendant près de dix ans.
statut civil : mariée envers et contre tous, andromeda a choisi l'amour avant le devoir, le bonheur avant la sécurité. la bague qui orne son doigt la comble de félicité, et la petite fille née de cette union il y a dix ans fait sa fierté. au diable le reste.
statut de sang : le sang est pur, si pur, trop pur. ce qui fut une fierté, longtemps auparavant, est devenu un fardeau bien lourd à porter.
études : enfant de serpentard comme on l'attendait d'elle, ce qui n'a pas empêché le déshonneur de s'abattre sur sa tête.
adresse : une maison à loutry ste chaspoule, la tranquillité et le calme.
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(#) Dim 18 Fév - 15:40    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

des horizons en champs de bataille.
@Cordelia Nott aka Theodore Nottfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: mention d'attentat, de blessures

La bière était dégueulasse.
C’était pas pour sa bière qu’ils avaient choisi ce pub, il y a des années. Parce qu’il pleuvait et qu’il n’y avait personne dans la salle, ils y étaient entrés, ils y étaient restés. Des souvenirs qui s’accrochaient comme les lambeaux de brume au phare du village, frêles rappels d’un passé révolu. Il pleuvait encore aujourd’hui, elle était trempée jusqu’aux os, elle était entrée. La nostalgie s’était insinuée, sournoise, mais elle l’avait repoussée. Elle avait évité le coin où s’étaient installés la dernière fois, elle s’était affalée au comptoir et avait gueulé un ordre au barman. Piètre satisfaction de le voir lui jeter un regard noir, rendu aussitôt avec les intérêts. Elle avait serré ses énormes poings sur le comptoir. Putain magne-toi ou j’te défonce. Le sous-texte était parfaitement clair, la bière s’était matérialisée sous son nez en un instant. Toujours aussi dégueulasse que dans son souvenir, ce qui ne l’avait pas empêchée de s’envoyer trois pintes d’affilée.

Mais la carrure de colosse qu’elle s’était modelée n’avait pas que l’avantage de se faire servir plus vite dans les bars miteux, elle absorbait aussi exceptionnellement vite les doses d’alcool. A sa grande déception, elle ne ressentait pas la moindre ébriété – et dans sa tête continuaient de tourner les pensées parasites qui ne la lâchaient pas depuis son départ de Londres. Sa fuite de Londres. Par Merlin, que n’aurait-elle pas donné en cet instant pour posséder une Pensine et y déverser tout ce qui la torturait sans relâche, pour y dégueuler cette bile de remords qui s’agrippait à elle depuis bien trop longtemps. L’oubli temporaire ne laverait pas le sang qu’elle avait sur les mains mais il lui offrirait une nuit ou deux de sommeil sans cauchemar, c’était tout ce qu’elle demandait.

Elle leva les yeux vers le barman. Elle n’eut pas besoin d’ouvrir la bouche pour qu’il lui ramène une autre pinte et elle grogna un semblant de remerciement, qu’elle regretta aussitôt. Trop bien élevée même sous ce déguisement. La bière tiédasse coula sans sa gorge, immonde, tout à fait ce qu’elle méritait. Elle allait s’installer ici un moment, le temps que les choses se tassent. Il y avait un port pas loin, ils avaient sans cesse besoin de bras. Cette apparence ferait parfaitement le job, elle pourrait se fondre dans la masse. Juste le temps que ça se calme, à Londres. Ensuite elle y retournerait. Déjà malade à l’idée de se cacher alors que d’autres continuaient de se battre … Mais pas le choix. Moody l’avait attrapée par la peau du dos et l’avait virée du QG dès qu’elle y avait posé un orteil, lui gueulant de déguerpir et de se terrer loin, très loin. Elle s’était défendue de son mieux mais il n’avait rien voulu entendre. Dès ce soir, ton petit minois sera affiché partout dans le pays, gamine. Et avec une sacrée prime, j’peux te l’assurer. Il avait raison, même si elle n’avait pas voulu l’admettre. L’attentat lui retombait entièrement dessus et il ne faudrait pas longtemps pour que tous les limiers à la botte  du Ministère soient à ses trousses. Elle n’était déjà pas en odeur de sainteté avant l’explosion, elle avait trop ouvert sa gueule quand elle aurait dû la garder sagement fermée, mais elle n’y pouvait rien. Voir le service des Aurors s’amenuiser au point de presque disparaître au profit de la nouvelle brigade de Police chargée de traquer les nés-moldus plutôt que les assassins … Ca, elle avait eu du mal à le digérer. Si elle avait réussi à garder son poste, elle avait toujours su que c’était temporaire. A un moment ou à un autre, elle devrait soit accepter d’être mutée à la Police et traquer de pauvres innocents, soit se faire virer sans cérémonie. Au moins maintenant elle n’aurait plus aucun choix à faire, s’ils n’avait pas déjà rayé son nom de la liste des Aurors encore en activité, ils ne tarderaient pas à le faire. Elle ne subirait pas la marche de la honte avec son carton sous le bras sous le regard narquois des autres, les vendus, les lâches, les traîtres, les … Le verre se brisa dans sa main et elle s’extirpa de ses pensées. Un fond de bière coulait sur ses doigts, quelques morceaux de verre s’étaient fichés dans sa paume. La douleur n’avait pas encore atteint son cerveau, elle ôta les débris sans sourciller et s’essuya la main avec une serviette en papier dégueulasse. Autour d’elle, personne n’avait bougé, même le patron derrière son bar se faisait tout petit.

Pour la forme, elle lui asséna un nouveau regard noir, puis elle repoussa son tabouret et se leva. Au fond du bar, les toilettes puaient presque moins que la bière, mais elle poussa la porte des hommes sans hésiter. Une fois sa vessie vidée, elle se lava les mains à un lavabo qui ne devait pas servir bien souvent – et dont le savon s’était presque fossilisé. Un vieux miroir piqueté d’humidité lui renvoya son image et elle grimaça, révélant des chicots jaunâtres. Du beau boulot, dans l’ensemble. Si seulement elle pouvait en dire autant du reste …

Dès qu’elle ressortit des toilettes, elle le vit. Assis pas loin, le dos bien droit et la mine légèrement dégoûtée qui ne le quittait jamais quand il entrait dans ce genre d’établissement. Elle sentit son cœur manquer un battement, avant de se souvenir qu’il ne pouvait pas la reconnaître. Malgré tout, le fait qu’il soit là mettait en péril ses plans. Elle jura intérieurement, enfonça sa main dans la poche de sa veste pour y récupérer son bonnet humide, et fit glisser sa baguette le long de son pull pour la rapprocher de sa main. Parée à toute éventualité. Mais il lui suffisait de sortir d’ici, et d’aller transplaner dans un coin discret. Il ne savait pas qu’elle était là, il n’avait aucun moyen de …

« Tu auras beau prendre l'apparence que tu veux - tant que tu ne changeras pas ton parfum, tu seras toujours reconnaissable, Dora. » Autant pour la discrétion. « Tu m’fais chier, Nott. » Au moins c’était sorti du cœur, même si elle aurait préféré rester dans son personnage, lui flanquer un coup de boule et s’en aller sans rien ajouter. « M’appelle pas comme ça. » Plus personne ne l’appelait Dora – et elle veillait à ce que plus personne ne s’y risque. Elle se planta devant Theodore, le scruta de haut en bas. Toujours aussi propre sur lui, il avait une cicatrice au visage à peine refermée qui jurait avec le reste de son apparence. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Sa voix était basse, rauque, presque menaçante. Un jeu autant pour les éventuels curieux que pour lui, qui n’avait rien à faire ici. Et si elle voulait bien lui accorder le premier point pour l’avoir démasquée alors qu’elle se complaisait dans son déguisement à peine deux secondes plus tôt, elle ne lui ferait pas l’honneur de se montrer amicale. Pas dans ces circonstances. S’il tentait quoi que ce soit, elle l’étalerait par terre sans aucun remord.

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emploi : après des années à avoir les ambitions bridées, cordelia a enfin la chance de briller au sein de l'entreprise familiale. directrice commerciale à la cour des roses, elle est ambassadrice de la marque, organise et participe à des événements qui la mettent en valeur. toujours à la recherche de nouveaux partenaires, afin de développer l'empire des roses.
statut civil : mariage arrangé et dérangé au dernier héritier des nott, marius. mère de leurs deux enfants, theodore (cinq ans) et louise (un an).
statut de sang : pur, les rosier s'en targuent, le revendiquent, défendent les idées de la suprématie des sorciers nobles.
études : sa scolarité s'est passée à beauxbatons, dans des uniformes de soie fine bleue claire. un château pour la princesse qui se défoulait sur le terrain de quidditch en tant que batteuse.
particularité magique : suite à un interrogatoire forcé par la légilimancie, cordelia est en plein apprentissage de l'occlumancie, afin de pouvoir protéger ses pensées et ses secrets.
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(#) Jeu 29 Fév - 0:14    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

des horizons en champs de bataille.
@Andromeda Tonks aka Nymphadora Tonksfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: mention d'attentat, élitisme.

Mes yeux quittèrent l'ambre pour se diriger vers deux iris qui m'étaient totalement inconnus, si ce n'était sans compter sur cette étincelle qu'ils contenaient et qui, mis à part le parfum qui m'avait mis la puce à l'oreille, ne pouvaient me tromper sur l'identité véritable de mon interlocutrice. Celle qui faisait, d'habitude, près d'une trentaine de centimètres de moins que moi, en affichait désormais une dizaine supplémentaire. Dora me regardait de haut, littéralement, et d'un œil aussi torve que son sourire inexistant. Pour autant, je lui en adressai un - peut-être parce que j'étais fier de l'avoir retrouvée, aussi rapidement ; peut-être parce que, tout simplement, sa présence, même déguisée, m'en donnait le réflexe. Une expression renforcée par les premiers mots qu'elle m'adressa. « Tu m’fais chier, Nott. » J'accusai la réflexion d'un geste du menton, puis me saisis de la pinte pour en prendre une gorgée. Autour de nous, je sentais les regards intéressés, bien que dérobés, des clients du bar. La tension était palpable, l'attention n'était une bonne chose ni pour elle, ni pour moi. « Ravi de te voir également, Dora. »

« M’appelle pas comme ça. » Mes sourcils se haussèrent un peu, mes lèvres se pincèrent pour ne pas afficher une moustache de mousse, tandis que je reposais le verre, exactement sur le cercle de condensation qu'il avait laissé sur la table. Tiens. Voilà qui était nouveau. Elle avait passé toute sa vie à refuser l'utilisation entière de son prénom, Nymphadora, que je n'avais jamais prononcé, par respect pour ses préférences. Voilà qu'aujourd'hui, ce surnom ne lui convenait plus ? À la réflexion, je savais parfaitement ce qu'elle entendait par-là. Si, au Ministère, nos départements respectifs se trouvaient au même niveau, nous avions pris l'habitude de ne pas nous y croiser. L'histoire avait démontré que les Nott et les Tonks ne faisaient pas bon ménage. Son titre, pour autant, ne m'avait pas échappé. « Je crains que tu n'aies plus la prétention de te faire appeler Auror Tonks. » La main serrée autour du verre, je l'observais m'observer. Un Petrificus Totalus n'aurait pu nous rendre plus immobiles, alors que nous jugions les desseins de l'autre. Sous cette forme, elle était impressionnante, je ne l'aurais pas nié ; mais Dora n'avait jamais eu besoin de faire une tête en plus pour m'impressionner. Cependant, le respect que j'avais toujours éprouvé à son endroit était désormais teinté de cendres. Elle ne m'était plus aussi impressionnante que fallacieuse. Le fait d'ignorer son prochain geste me mettait mal à l'aise ; où j'avais cru, si longtemps, connaître une partie d'elle qui m'était réservée, elle m'apparaissait soudainement comme étrangère. « Qu’est-ce que tu fous là ? »

La sagacité était une caractéristique de ma Maison qui, à en écouter autrui, me collait à la peau. Je dus avouer, par la suite, que ma répartie ne fut pas des plus fins traits d'esprit. « Je bois un verre ? » Mon ton laissait sous-entendre l'évidence, où le sien n'était que menace. Si je gardais une certaine composition, je n'en oubliais pas l'attentat, ma colère, Pickwick alité, le regard de Père. Le poids des attentes du Ministère et... Et d'autres personnes, que je n'avais pas forcément envie de côtoyer. Là n'était pas la question. Avant que Dora ait pu faire un geste, ou s'éloigner, je me redressai en cognant la table, qui chancela sur ses pieds instables. Je lui attrapai le poignet et repris ; cette fois en délaissant le masque qui dissimulait mes émotions. « Qu'est-ce que tu crois ?! ... Je te cherche. »

Le bruit du remue-ménage attira les derniers regards qui n'étaient pas déjà tournés vers nous ; ainsi qu'un raclement de gorge du barman. Je la retenais toujours, mes yeux dans les siens ; pas dans un geste d'arrestation, mais de sollicitation. Je la relâchai presqu'aussitôt, en me faisant la réflexion que ses actuels gros poings pourraient méchamment me défigurer. « Je veux juste te parler. » Mon attention se tourna vers les autres, avant de revenir vers elle. Il y avait tant à dire ; mais pas ici, pas devant ces Moldus. Les mots m'en auraient brûlé la langue, si je n'avais pas pensé à l'amitié qui nous liait. « S'il te plaît. »

Elle mit du temps avant d'accepter, d'un infime acquiescement. Époussetant, dans un réflexe, mon veston, je carrai les épaules avant de me diriger vers le propriétaire. L'intérêt général me brûlait la nuque, tandis que je fouillais mes poches, à la recherche de quelques billets arborant le portrait de Sir John Houblon. Cela devrait faire l'affaire. « On va vous prendre une chambre », que je glissai au gars, en même temps que l'argent, sur le comptoir. Son regard interloqué insinuait bien des choses, et je ne pus empêcher le coin de mes lèvres de se soulever, en lançant un regard au grand gaillard un peu plus loin. « Ah, qu'est-ce que je peux dire ? J'aime les défis. »

- - -

Miteuse, comme le reste de l'établissement. Un lit pour une personne, dont la fraîcheur des draps laissait à désirer, un bureau griffonné et une petite armoire dans un coin. J'aurais voulu à peine remarquer tout ça, mais mon cerveau ne me laissait jamais ne pas accorder d'attention au moindre détail. Sur la chaise branlante, je laissai tomber ma cape, avant de me tourner vers Dora, qui avait toujours l'air d'un ours. Planquant mes mains à l'intérieur des amples poches de mon pantalon à pinces, je haussai les épaules. « Tu vas me faire l'honneur de prendre ton vrai visage, ou je dois faire la conversation au viking ? »


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statut civil : mariée envers et contre tous, andromeda a choisi l'amour avant le devoir, le bonheur avant la sécurité. la bague qui orne son doigt la comble de félicité, et la petite fille née de cette union il y a dix ans fait sa fierté. au diable le reste.
statut de sang : le sang est pur, si pur, trop pur. ce qui fut une fierté, longtemps auparavant, est devenu un fardeau bien lourd à porter.
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(#) Dim 17 Mar - 17:20    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

des horizons en champs de bataille.
@Cordelia Nott aka Theodore Nottfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: //

Theo avait l’air particulièrement content de lui. Il rayonnait d’orgueil de l’avoir démasquée si vite et elle aurait presque pu apprécier la situation si elle n’avait pas été aussi dramatique. Autrefois, elle s’amusait de trouver les moyens de le faire sortir de son rôle de petit soldat toujours au garde-à-vous ; ces moments où la façade se craquelait pour le voir réapparaître tel qu’elle l’avait connu avant étaient des instants précieux. Ils s’étaient faits rares, ces dernières années. Et quelque chose lui soufflait qu’il se puisse bien que ce soit le dernier. Ce sourire victorieux, elle allait devoir le lui effacer et ce ne serait agréable pour aucun des deux.

« Je crains que tu n'aies plus la prétention de te faire appeler Auror Tonks. » Elle eut une grimace dédaigneuse. Il ne faisait que lui confirmer ce qu’elle avait compris à l’instant où elle avait appris l’attentat. « Peu importe. Grâce à tes petits collègues, ce titre est devenu aussi creux que la fonction qui allait avec. » Un demi-mensonge : elle regretterait toujours ce poste auquel elle rêvait depuis son adolescence. Elle avait bataillé ferme pour parvenir à le décrocher, elle qu’on disait trop maladroite et tête en l’air pour jamais accéder à un des titres les plus prestigieux du Ministère. Mais elle ne pouvait regretter la gangrène qui avait pourrit tout ce système autrefois si glorieux. Et si Theo n’y était pour rien – ce qu’elle voulait croire – elle savait que son père et tous ses semblables avaient œuvré pour détruire les Aurors. Tout ce qu’elle avait perdu, depuis des années, c’était aux vautours qui tournaient autour de Theo qu’elle le devait. Elle aurait pu lui mettre son poing dans la figure pour la seule raison qu’elle le pouvait – et que cela aurait soulagé momentanément une douleur qui ne la quittait plus. Mais il n’était pas le coupable direct et elle avait trop le sens de la justice pour se venger aussi bassement. Ironique, sachant d’où il venait et où il comptait l’emmener. Elle ne se leurrait pas sur les raisons de sa venue. Elle voulait juste l’entendre les dire à haute voix, avant de laisser les choses dégénérer. Elle ne frapperait pas la première, mais elle se tenait prête. Toujours prête.

« Je bois un verre ? » Il se fichait d’elle. Elle eut un nouveau rictus qui dévoila ses dents en mauvais état. Elle était à fleur de peau et n’avait pas envie de jouer à ce petit jeu avec lui. « Bonne dégustation. » Grogna-t-elle, avant d’esquisser un mouvement pour s’en aller. Il se redressa alors, se prit les pieds dans la table – une maladresse digne d’elle, vraiment – et lui attrapa le poignet. Elle se raidit immédiatement, sur ses gardes. Le mouvement aurait pu être naturel, familier. Mais il était surtout porteur d’une menace qu’il n’y avait jamais eu entre eux. « Qu'est-ce que tu crois ?! ... Je te cherche. » Les yeux dans les siens, il avait perdu un peu de sa morgue. Très consciente des regards posés sur eux, elle se pencha vers Theo, les poings serrés. Quand sa tête ne fut qu’à quelques centimètres de la sienne, elle souffla. « Bravo, tu m’as trouvée. Dix points pour Serpentard. » Ironisa-t-elle. « Maintenant si tu tiens un minimum à ta santé, tu me lâches et tu disparais. » Son regard était aussi froid que son ton. Qu’il ne mette pas sa parole en doute : elle se savait en danger et ferait tout pour se mettre en sécurité. S’il fallait pour cela mettre à terre un ancien ami, elle n’hésiterait pas. Il dû le sentir, car il la relâcha. « Je veux juste te parler. » « Non. » « S'il te plaît. » Elle ravala sa réplique et le toisa sans répondre. Il se donnait rarement la peine de demander, il avait été élevé pour obtenir tout ce qu’il désirait sans avoir besoin d’insister. Elle savait ce que ces simples mots lui avaient coûté. Et comme une imbécile, elle se laissa fléchir par son effort. Elle acquiesça sans desserrer les dents, contrariée par sa propre faiblesse.

« On va vous prendre une chambre » Stupéfaite, elle fixa Theo qui avait glissé ces quelques mots au tenancier. Tous les regards s’étaient immédiatement tournés vers eux et elle savait très bien ce que tous étaient en train de se dire. Chez les sorciers comme chez les moldus, les préjugés restaient les mêmes. « Ah, qu'est-ce que je peux dire ? J'aime les défis. » « Mais ferme-la. » Gémit-elle entre ses dents, tandis que Theo en rajoutait une couche. En réponse, certains des soûlards se mirent à ricaner. « Par le caleçon de Merlin, je te connaissais pas aussi grande gueule ! » Jura-t-elle alors qu’ils montaient à l’étage. Elle se foutait des regards posés sur elle, ou de ce qu’on pouvait penser de sa sexualité – mais ce petit merdeux venait de ruiner sa couverture et elle pouvait dire adieu au boulot qu’elle comptait trouver au port. S’il l’avait fait exprès, il avait bien joué.

Arrivée dans la petite chambre miteuse, elle se mit dos à la fenêtre et croisa ses énormes bras sur son torse, l’air renfrogné. Theo quant à lui se mit à son aise, jetant sa cape sur la chaise comme s’il s’agissait d’un somptueux fauteuil. « Tu vas me faire l'honneur de prendre ton vrai visage, ou je dois faire la conversation au viking ? » Elle le toisa et haussa une épaule. « Je ne sais pas ce que tu penses être venu faire ici, Theo. » Elle savait ce qu’il ne ferait pas, en tout cas. « Mais il n’y aura pas de conversation. Dans cinq minutes je vais descendre d’ici, en viking, et tu auras disparu. Alors je vais m’éviter la peine de recommencer mon travail pour cinq minutes. » La politesse aurait voulu qu’elle reprenne son vrai visage, en effet. Mais elle ne se sentait pas encline à trop de politesse. Elle devait d’abord vérifier qu’il méritait cette peine. « Mais avant qu’on en vienne au vif du sujet, je suis curieuse. Tu es venu ici de ton propre chef, ou est-ce qu’on t’en a donné l’ordre ? » Elle le dévisagea, cherchant à déceler la vérité sur ses traits avant qu’il ne tente de lui mentir. Elle savait quelle pression il subissait, elle connaissait les enjeux, mais elle voulait lui laisser le bénéfice du doute. Il avait été son ami, il la connaissait. Pouvait-il être là pour s’assurer de cette confiance que personne, dans son entourage, n’aurait approuvée ? « Je n’ai pris aucune part dans l’attentat du Ministère. » A lui de déterminer, à présent, si leur amitié valait le risque de la croire sur parole.

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âge : trente et un ans (six juin 1954).
emploi : après des années à avoir les ambitions bridées, cordelia a enfin la chance de briller au sein de l'entreprise familiale. directrice commerciale à la cour des roses, elle est ambassadrice de la marque, organise et participe à des événements qui la mettent en valeur. toujours à la recherche de nouveaux partenaires, afin de développer l'empire des roses.
statut civil : mariage arrangé et dérangé au dernier héritier des nott, marius. mère de leurs deux enfants, theodore (cinq ans) et louise (un an).
statut de sang : pur, les rosier s'en targuent, le revendiquent, défendent les idées de la suprématie des sorciers nobles.
études : sa scolarité s'est passée à beauxbatons, dans des uniformes de soie fine bleue claire. un château pour la princesse qui se défoulait sur le terrain de quidditch en tant que batteuse.
particularité magique : suite à un interrogatoire forcé par la légilimancie, cordelia est en plein apprentissage de l'occlumancie, afin de pouvoir protéger ses pensées et ses secrets.
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(#) Dim 24 Mar - 17:01    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

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@Andromeda Tonks aka Nymphadora Tonksfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: mention d'attentat, élitisme.

« Peu importe. Grâce à tes petits collègues, ce titre est devenu aussi creux que la fonction qui allait avec. » D’une pause, je pris le temps de considérer ses dires, mes traits dans une moue pensive. « Je ne peux pas te contredire là-dessus. » Être Auror. Je n’avais jamais compris l’intérêt de la fonction. Ces forces de l’Ordre représentaient à mes yeux des croups fous à la gueule écumante, la rage de ces chiens qui mordaient leurs liens pour s’en défaire. Par “mes petits collègues”, j’entendais très bien ce que Dora voulait suggérer, sans grande subtilité. Les Mangemorts. Je n’étais pas totalement aveuglé par mon rang, mes ressources ou les idéaux familiaux pour ne pas me rendre compte, par moi-même, des changements opérés par le régime dictatorial qui s’était imposé au pouvoir, ces dernières années. Peut-être aurait-elle voulu que je nie une potentielle connivence entre mon nom et les sbires du Seigneur des Ténèbres. Peut-être aurais-je voulu avoir, sinon le cran, au moins une raison, de le faire.

Les Mangemorts m'ouvraient les bras ; pourtant, je n'avais pas encore fait ce pas en leur direction qui me lierait définitivement à eux. La Marque prenait la forme d'un tatouage sur l'avant bras - je ne souhaitais pas ouvertement les rejoindre. Leur violence me rebutait et il y avait de nombreuses choses que je n'aurais, personnellement, pas faite comme eux le souhaitaient. Plus que tout autre chose, face à Dora, et même si elle se dissimulait derrière des traits étrangers, j'avais du mal à la considérer comme autre chose qu'une égale. résidait la différence, la ceinture de sécurité qui me retenait de plonger dans les Ténèbres. Oh, je la considérais bien comme une traîtresse et une menteuse ; mais cela n'avait rien à voir avec la pureté de son sang.

Plutôt tout à voir avec ses actes. Je refusai de la laisser partir - pas aussi facilement. « Bravo, tu m’as trouvée. Dix points pour Serpentard. Maintenant si tu tiens un minimum à ta santé, tu me lâches et tu disparais. » Je l'avais à peine retenue une seconde, ce qui avait semblé trop à ses yeux. Tout devait représenter une menace, pour elle qui était en fuite, et je préférai me montrer prudent. Je ne lui mentis pas, en lui assurant que je voulais simplement lui parler. Pour l'instant, en tout cas. Ma formation juridique me poussait à rechercher la vérité. Je voulais entendre sa version des faits, sa Vérité. Moi, je n'étais pas un Auror. Je n'allais pas l'arrêter sans sommation. Mais je ne voulais pas que notre conversation parvienne aux oreilles indiscrètes tournées vers nous. Nous isoler me semblait la solution la plus appropriée, sur un terrain plus neutre, à l'abri des regards et des murmures. Une chambre, donc. Assez proche pour qu'elle accepte de me suivre sans tenter une fuite - mais pas sans protestation. « Mais ferme-la. Par le caleçon de Merlin, je te connaissais pas aussi grande gueule ! » Voilà bien une remarque qui m'avait, effectivement, rarement été adressée. « Et je ne te savais pas si soucieuse de ton image. » Qu'importe l'avis d'une poignée de Moldus ?

Elle me suivit à l'étage, qui n'avait rien à envier au reste de l'établissement. Face à face, j'aurais voulu pouvoir retrouver ses yeux gris. Dora étant métamorphomage, cependant, qui savait même si cette couleur était la sienne ? Elle était changeante et insaisissable, et me refusa sa vraie nature. « Je ne sais pas ce que tu penses être venu faire ici, Theo. Mais il n’y aura pas de conversation. Dans cinq minutes je vais descendre d’ici, en viking, et tu auras disparu. Alors je vais m’éviter la peine de recommencer mon travail pour cinq minutes. » L'air toujours nonchalant, les mains dans mes poches pour ne pas représenter une menace, je serrai les poings. « Cinq minutes ? », ne puis-je m'empêcher de relever, le ton grinçant. « Tu pourrais au moins entretenir le mythe. » Quel gâchis, de dépenser autant de livres sterling pour cinq minutes. Elle qui s'inquiétait de l'avis des autres... Je finis par hausser les épaules ; tant pis. « C'est dommage, voilà tout. » Une manière de reconnaître que j'aurais eu envie de voir son visage, la vraie elle, même pour cinq minutes.

Quelle importance. Je n'étais pas là pour ça. Je m'étais fixé un but, je l'avais retrouvée pour une raison. Face à elle, cependant... La voix de Père me revint en tête, une conversation que j'avais surprise entre lui et ma Mère, quand ils m'avaient pensé ailleurs. He's too soft. And that's on you. La volonté de faire mes preuves me bouffait les entrailles. Et elle se tenait devant moi. « Mais avant qu’on en vienne au vif du sujet, je suis curieuse. Tu es venu ici de ton propre chef, ou est-ce qu’on t’en a donné l’ordre ? » Mes mâchoires se serrèrent, devant le sous-entendu. Pion, marionnette, bon toutou. « Les deux ne s'excluent pas forcément. » Je marquai une pause, sa silhouette se détachant sur la luminosité cendrée. « Tu es recherchée. » « Je n’ai pris aucune part dans l’attentat du Ministère. »

J'en aurais fait un pas en arrière, si je n'étais pas aussi bien campé sur mes deux pieds. Ainsi, voulait-elle le jouer de cette manière. Prétextant l'innocence, un sort s'acharnant sur elle, sans doute ? Si je n'avais pas déjà été déçu de son comportement avant, ce mensonge m'aurait fait perdre le reste de respect que j'avais pour elle. « Ce n'est pas toi que je dois remercier pour ça, alors », je grognai, en désignant la cicatrice de ma joue. « Ou pour les Sorciers qui sont entre la vie et la mort à Ste Mangouste, hein ? » Ma voix avait claqué, en repensant aux visages maculés de poussière et de sang, après l'attaque. Dora n'était pas une Gryffondor, le courage n'était pas dans ses qualités premières ; mais la lâcheté dont elle faisait preuve me mettait en colère. « Une chance pour toi, vraiment. La "personne" qui a fait ça encourt une peine du Magenmagot. Azkaban, et les Détraqueurs. » Pire, sans doute, que ce que je pouvais imaginer ou menacer. « Toi, dis-moi. » Je repris, sans vouloir la laisser filer avec un tel mensonge. « Tu as décidé de cette attaque de ton propre chef, ou on t'en a donné l'ordre ? »

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statut civil : mariée envers et contre tous, andromeda a choisi l'amour avant le devoir, le bonheur avant la sécurité. la bague qui orne son doigt la comble de félicité, et la petite fille née de cette union il y a dix ans fait sa fierté. au diable le reste.
statut de sang : le sang est pur, si pur, trop pur. ce qui fut une fierté, longtemps auparavant, est devenu un fardeau bien lourd à porter.
études : enfant de serpentard comme on l'attendait d'elle, ce qui n'a pas empêché le déshonneur de s'abattre sur sa tête.
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(#) Dim 7 Avr - 11:56    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

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contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: attentat, meurtre

Et je ne te savais pas si peu soucieux de ton image. Theo était à l’image de son père, un jeune homme bien comme il faut élevé dans les règles de l’art, tout dans l’apparence. Jusque là, elle ne l’aurait même pas cru capable d’une blague un tant soit peu grivoise, surtout pas devant des étrangers. Des moldus qui plus est ! Encore quelque chose qui aurait certainement pu la faire rire de bon cœur, si les circonstances avaient été autres. Elle aurait adoré rentrer dans son jeu, lui mettre la main aux fesses et s’amuser du rouge qui lui serait monté aux joues. Il n’était pas de taille contre elle à ce petit jeu. Au lieu de quoi elle avait serré les poings et bougonné tout le long de la montée jusqu’à la chambre. Il pouvait bien se donner des airs nonchalants et s’amuser un instant avec l’idée de la rumeur qui courait sur eux en bas – il n’en restait pas moins qu’il était là pour l’arrêter et l’amener à ceux qui voulaient sa tête.

« Cinq minutes ? Tu pourrais au moins entretenir le mythe. » Elle secoua la tête, l’air sombre, atterrée qu’il poursuive dans cette mascarade. « Tu n’as plus de public, Nott, laisse tomber. » Qu’elle grogna. Allait-il finir par comprendre qu’elle n’avait aucune envie de papoter avec lui ? Elle était en cavale et il se comportait comme s’ils étaient enfants à nouveau. Et même quand ils étaient enfants, c’était toujours elle qui prenait les choses avec légèreté. Elle n’aimait pas ce retournement de situation. « C'est dommage, voilà tout. » « Tu t’en remettras. » Elle regarda par la fenêtre, impatiente. La vitre était sale, la rue grise de brume – tout était aussi déprimant dehors que dedans. C’était donc ça qu’était devenue sa vie ? Une cavale incessante la conduisant dans des lieux isolés où elle vivoterait au milieu des moldus, sans plus jamais retrouver son vrai visage ? Ca non, jamais. Elle retournerait à Londres, coûte que coûte. Elle se cacherait un certain temps mais elle finirait par retrouver sa liberté – et son honneur. La guerre ne serait pas éternelle. Cela ne se pouvait.

Elle ne comptait guère sur Theo pour l’aider à l’innocenter. Il n’était pas venu pour ça, après tout. « Les deux ne s'excluent pas forcément. » Elle fit la moue, lui signifiant bien ce qu’elle pensait de cette réponse. Il y avait d’autres mains qui tiraient les ficelles, et il n’était plus libre de ses actes depuis bien longtemps. Elle l’avait observé, toutes ces années. Elle l’avait vu grandir, mûrir et se débattre avec des volontés plus puissantes que la sienne. Elle avait essayé de le faire sortir un peu de ses chemins tout tracés, sans grand succès. Il n’y avait bien que quand ils étaient venus ici, sur cette île qui avait été leur havre de paix, qu’elle avait pu réellement profiter de la personne qu’il était vraiment. Guidés par leurs mères, ils s’étaient trouvé des affinités qu’ils n’auraient pas pu soupçonner. Loin du carcan de la société et de sa famille, elle avait découvert en Theo un garçon formidable. Mais aujourd’hui, même ici, il restait le fils de Marius Nott. Et elle était la fille d’Edward Tonks. Leurs mères n’auraient pas leur mot à dire dans ce qui allait se tramer. Aujourd’hui, Theodore et Nymphadora n’allaient pas s’entendre.

« Tu es recherchée. » Elle hocha la tête, elle le savait déjà. Mais recherchée pour un crime qu’elle n’avait pas commis, et elle le lui annonça de but en blanc. Elle ne voulait pas tourner plus longtemps autour de ce qui les avait réunis ici. Mais son aveu ne sembla pas plaire à Theo et elle se retint de lever les yeux au ciel. Elle aurait pu parier qu’il ne la croirait pas. « Ce n'est pas toi que je dois remercier pour ça, alors » Il désignait la cicatrice sur sa joue, et elle secoua la tête. « Non. Je n’ai pas essayé de te tuer. » Ironisa-t-elle devant sa mauvaise humeur qui s’harmonisait soudain bien mieux avec la sienne. Mais elle était sincère, au moins. Elle n’aurait pas fait exploser de bombe en sachant qu’il risquait de se trouver sur les lieux. Mais au demeurant, elle n’en avait pas fait exploser du tout. « Ou pour les Sorciers qui sont entre la vie et la mort à Ste Mangouste, hein ? » « Non plus. On peut faire le compte de tous ceux que l’attentat a touché de près ou de loin, ça ne changera pas ma réponse tu sais. » Il semblait réellement affecté, et elle eut de la peine pour lui. Une peine qui s’envola dès qu’il se remit à parler. « Une chance pour toi, vraiment. La "personne" qui a fait ça encourt une peine du Magenmagot. Azkaban, et les Détraqueurs. » Il n’y avait aucun doute à avoir sur l’identité de cette personne. Du moins dans la tête de Theo. « Bien entendu, ce ne sera que justice. Si seulement la justice faisait un peu mieux son travail … » Fit-elle avec un sourire suave. Elle ne croyait plus en la justice depuis le meurtre de son père, qui était resté impuni. Elle s’était servie de son statut d’Auror pour contourner les nouvelles lois qui donnaient une quasi-impunité à ceux qui tuaient les nés-moldus et les autres prétendus impurs de la société sorcière, mais elle n’avait pu mettre la main sur ceux qui avaient tué Ted. Et désormais, elle ne pourrait plus le faire dans le cadre de son travail – ce qui ne signifiait pas qu’elle cesserait sa quête. Etre recherchée ne serait qu’une difficulté supplémentaire à surmonter.

« Toi, dis-moi. Tu as décidé de cette attaque de ton propre chef, ou on t'en a donné l'ordre ? » Oh que c’était mesquin. Elle souffla bruyamment par le nez. « Mais dans quelle langue dois-je te le dire ? » Elle se planta devant lui et colla son visage à un centimètre de celui de Theo. « I didn’t do it ! » Lâcha-t-elle dans un français passablement rouillé avant de reculer et de plaquer ses poings sur ses hanches dans une posture qui ressemblait beaucoup plus à son apparence réelle qu’à celle de l’ours qu’elle personnifiait. « Je croyais que tu voulais discuter, mais tu es certain que je suis coupable. Tu m’as déjà condamnée. Pourquoi ? Ton père a tant d’influence sur toi que même ici, tu le laisses s’exprimer à travers toi ? » Lâcha-t-elle d’un ton amer. Elle n’était pas simplement contrariée qu’il refuser de la croire, elle était profondément déçue. Peut-être qu’elle avait réellement cru qu’elle pourrait plaider sa cause et le convaincre de son innocence. Mais c’était peine perdue. Ils n’étaient plus dans le même camp. C’était un autre qui s’exprimait par la voix de Theo, et celui-là était trop aveuglé par sa haine pour être raisonné. « Arrête-moi tout de suite, ça ira plus vite. » Ou essaye seulement.

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(#) Dim 14 Avr - 16:10    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

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tw: cicatrice, mention d'attentat.

« Tu n’as plus de public, Nott, laisse tomber. » Si mes yeux avaient pu faire un 360°, je ne doutais pas que l'expression ait à peine été différente de celle que j'affichais actuellement. Contrairement à ce que semblait penser Nymphadora, aucune de mes réflexions n'avait été formulée à l'adresse d'un autre qu'elle. Peut-être que l'objectif sous-jacent était de provoquer une réaction chez elle, je ne le nierais pas. Au fond, on s'agaçait juste l'un l'autre, l'impatience et l'irritation montant crescendo sur nos traits, au premier qui perdrait son sang-froid. « Tu t’en remettras. » Elle parlait de sa véritable apparence, qu'elle ne reprendrait pas, mais je plissai les yeux, un tic nerveux de la paupière qui réveilla la douleur de ma cicatrice. « Oh, j'en doute », que je soufflai dans un français qui me vint comme un réflexe, que je savais qu'elle comprenait jusqu'à un certain point. Et moi, je ne parlais pas autant de son apparence, que de tous les événements qui nous avaient menés jusqu'à cet instant. Sa trahison m'avait brûlé plus fort qu'un maléfice cuisant, et je ne comptais pas lâcher l'affaire aussi facilement. Jamais, je n'aurais pu penser que ses allégeances, ou que sa douleur à la suite de son deuil, auraient pu la mener à un tel acte. Celui qui m'échappait, encore et toujours, pour lequel je m'obstinais à obtenir une réponse, sans que je sache véritablement pourquoi. Peut-être que, quelque part, je cherchais une raison de l'innocenter. Sauf que les preuves étaient trop accablantes.

Que son portrait recouvrait les murs de Ministère, que j'avais entendu parler d'une rançon, par ces quelques mercenaires et chasseurs de primes qui avaient pullulé, ces dernières années. Des opportunistes, des arrivistes, ce terme m'avait été inculqué depuis que je pouvais comprendre les choses. Ni des sbires du Seigneur des Ténèbres, ni des conspirateurs de l'Ordre ; de véritables girouettes, qui tournaient en fonction du vent le plus fort et de la bourse la plus fournie. Si j'avais pu la retrouver aussi facilement, bien que j'avais mes facilités, je ne doutai pas que quelqu'un d'autre, moins bien intentionné que moi, qui comptais juste l'arrêter, ne finisse par parvenir jusqu'à elle. Après tout, elle était coupable, et vu sa famille et son histoire, le Ministère et, surtout, ceux qui en étaient aux commandes, se feraient un plaisir de l'attraper et de faire de son cas un exemple pour la masse.

« Non. Je n’ai pas essayé de te tuer. » Un souffle mesquin m'échappa des narines, elle jouait sur les mots. « Peut-être pas moi, directement », lui concédai-je. Quand bien même n'aurais-je pas été sa cible, il n'y avait pas que moi. Mais toutes ces personnes qui venaient quotidiennement au Ministère, pour travailler ; qui étaient prises entre deux feux. Certaines se trouvaient encore à Ste Mangouste au moment où nous conversions. « Non plus. On peut faire le compte de tous ceux que l’attentat a touché de près ou de loin, ça ne changera pas ma réponse tu sais. » Je ne la comprenais décidément pas. Je l'avais retrouvée, à quoi servait-il de continuer à nier, pourquoi s'entêtait-elle ? « Bien entendu, ce ne sera que justice. Si seulement la justice faisait un peu mieux son travail … » Par habitude, je redressai les épaules, le visage fermé par son insinuation. « Et qu'est-ce que tu crois qu'elle fait ? » Sans doute, cherchai-je plus réparation que justice. Les deux pouvaient s'allier, et je comptai bien réclamer l'une, comme l'autre.

« Mais dans quelle langue dois-je te le dire ? I didn’t do it ! » J'eus à peine le temps de cligner des yeux que le géant aux chicots pourris se retrouva devant moi ; plus près que je ne l'aurais souhaité, pas aussi près que les clients d'en bas devaient être en train de nous imaginer. Ses mots, adressés en français, eurent le don de me faire tiquer, et je la regardai s'éloigner d'un œil aussi agacé, que noir, que... Surpris. Hein ? « Je croyais que tu voulais discuter, mais tu es certain que je suis coupable. Tu m’as déjà condamnée. Pourquoi ? Ton père a tant d’influence sur toi que même ici, tu le laisses s’exprimer à travers toi ? » Ce qu'elle avait dit avant n'eut pas autant d'importance que ses derniers mots. « Ne parle pas de mon Père. » Je ripostai, salé ; du sel qu'elle dispersait sur mes plaies béantes. C'était une règle tacite entre nous, depuis toujours. Je ne parlais pas de son père, elle ne parlait pas du mien. Trop de choses nous séparaient pour que nous cherchions à les nourrir. « Je ne suis pas... »

Je m'arrêtai, j'en aurais buté sur ma langue. Je ne suis pas mon Père. Et, par cette simple phrase, j'en étais le portrait craché. Lui, qui avait tant répété cette sempiternelle sentence. Pour lui, c'était une tare, une honte. Il aurait voulu être Demetrius ; où je tentais d'être ma propre personne, par les quelques interstices qui m'étaient envisageables. Dora, elle, se fichait bien de mes combats intérieurs. « Arrête-moi tout de suite, ça ira plus vite. » La baguette me démangeait, quelque part dans ma manche. Je ne devais pas négliger le fait qu'elle était une Auror accomplie, peu importe ce que j'en pensais. J'étais efficace, mais elle resterait une adversaire de taille. Les mots qu'elle avait prononcés, plus tôt, me revinrent et empêchèrent un geste qui aurait pu embraser les cendres. « Tu demandes pourquoi. Et tu continues à réfuter. » Elle s'était reculée ; cette fois, c'est moi qui m'avançai. « Oui, je t'ai déjà condamnée et pourtant oui, je veux discuter, parce que j'essaye de te donner une putain de chance, Dora ! » L'exclamation dans la chambre exiguë ; elle était aussi obstinée que moi, et ça nous rendait fous tous les deux. « Je t'ai vue », je repris, d'un ton que je voulus plus calme, qui continuait à vibrer d'une colère sourde. « Dans ta cape noire, avec le O brodé. Et tes cheveux roses » Un détail qui me semblait implacable. Je l'observai, méconnaissable en l'état. Seulement à cet instant, me fis-je la réflexion que sa décision d'apparaître sous sa vraie forme, lors de l'attentat, était de l'idiotie pure. Elle aurait pu prendre n'importe quelle forme, ce jour-là. Et pourtant... « Tu m'as regardé dans les yeux, avant de faire exploser cette bombe », j'ajoutai, à mi-voix. « Je t'ai vue », j'assénai, encore, comme si cela n'avait pas été assez clair, la première fois. « Alors arrête de nier. »

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Andromeda Tonks
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âge : trente-deux an, et l'impression d'en avoir bien davantage depuis quelques temps. (30 mars 53)
emploi : elle a rejoint récemment le ministère en tant qu'organisatrice d'évènements sportifs, après avoir été batteuse pour les tornades de tutshill pendant près de dix ans.
statut civil : mariée envers et contre tous, andromeda a choisi l'amour avant le devoir, le bonheur avant la sécurité. la bague qui orne son doigt la comble de félicité, et la petite fille née de cette union il y a dix ans fait sa fierté. au diable le reste.
statut de sang : le sang est pur, si pur, trop pur. ce qui fut une fierté, longtemps auparavant, est devenu un fardeau bien lourd à porter.
études : enfant de serpentard comme on l'attendait d'elle, ce qui n'a pas empêché le déshonneur de s'abattre sur sa tête.
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(#) Mer 1 Mai - 21:17    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

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@Cordelia Nott aka Theodore Nottfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: cicatrice, attentat

Ca y était, ils abordaient enfin le cœur du problème, Theo laissait peu à peu tomber ses faux-semblants pour laisser voir la véritable colère couvant sous son masque. Cette cicatrice était la base de tout, semblait-il. Il ne lui avait pas pardonné de l’avoir attaqué – et elle pouvait le comprendre. Elle n’aurait pas apprécié qu’il fasse exploser une bombe sous son nez non plus. Mais présumer automatiquement qu’elle était coupable, ça non, elle ne pouvait l’accepter. « Peut-être pas moi, directement » Elle plissa les yeux, elle aurait aimé qu’il le pense réellement. Non, elle ne voulait pas lui faire de mal. Elle tenait à lui, quoi qu’il puisse croire, et elle n’était pas particulièrement enchantée d’apprendre qu’il avait réchappé de peu à un attentat qui avait fait de très nombreuses victimes. Si ça avait été de son fait, elle se serait arrangée pour qu’il n’y soit pas. Mais quelque chose lui soufflait qu’il n’aurait pas apprécié qu’elle fasse cette précision. Comme il n’apprécia pas qu’elle parle de l’incapacité de la justice. « Et qu'est-ce que tu crois qu'elle fait ? » Il s’était redressé comme un coq en colère, blessé dans sa fierté qu’elle mette en doute la probité de sa fonction. C’était mignon. Désespérant, mais mignon. « Oh, je crois qu’elle dort. Et bien profondément. Seul le baiser d’un prince charmant pourra la réveiller, à ce stade. » Elle écarta les bras, fataliste, un sourire moqueur sur le visage. Qu’il ne lui fasse pas croire qu’il ignorait réellement que la justice de leur pays n’en avait plus que le nom ! Pour lui les choses étaient faciles, elles l’étaient bien moins pour ceux qui n’avaient pas eu la chance de naître parmi les privilégiés.

Elle savait néanmoins qu’il n’avait pas eu une voie aussi royale qu’il voulait le faire croire et qu’il devait se battre pour faire reconnaître sa légitimité. Mais elle n’allait pas le plaindre, pas alors qu’il venait l’accuser d’un crime qu’elle n’avait pas commis. C’était elle qui était en cavale, et lui qui venait la chercher pour se faire bien voir de son Daddy. Elle imaginait sans peine la mine méprisante de Marius Nott s’éclairer d’un rictus de satisfaction si Theo l’amenait, elle, jusqu’à la cour du Magenmagot. Il se ferait une joie de s’occuper d’elle lui-même, sans aucun doute. Elle préférait encore crever que lui offrir ce plaisir. Mais avant d’en arriver à cette dramatique extrémité, elle préférait encore humilier Theo en duel et lui accorder quelques nouvelles cicatrices, plutôt que se laisser enchaîner docilement. « Ne parle pas de mon Père. Je ne suis pas... » Elle inclina la tête et croisa les bras sur son torse, une mine moqueuse – et parfaitement explicite sur le visage. « Je le sais. Mais tu es venu ici à cause de lui. Et tu t’obstines à cause de lui. Si tu pensais par toi-même, tu verrais que tu te trompes. » Elle voulait le croire plus malin que ça, simplement aveuglé par son ambition – et la crainte qu’il avait de son père.

Alors elle lui offrit de mettre un terme à cette discussion stérile. Puisqu’il n’entendait rien de ce qu’elle disait, autant passer directement à l’arrestation. Sa baguette était toute proche de ses doigts, et elle était à l’affût malgré sa posture détendue. Il ne lui faudrait qu’un battement de cil pour dégainer si Theo faisait le moindre geste pour entamer le duel. Elle ne serait pas celle qui ferait le premier pas vers l’affrontement, mais elle ne lui laisserait pas le temps de lancer un sort. Elle le vit hésiter, mais il ne dégaina pas. « Tu demandes pourquoi. Et tu continues à réfuter. » Elle plissa les yeux. Il réfléchissait donc vraiment à ce qu’elle avait dit ? « Oui, je t'ai déjà condamnée et pourtant oui, je veux discuter, parce que j'essaye de te donner une putain de chance, Dora ! » Le juron la choqua plus que tout le reste, prouvant s’il le fallait que Theo n’était pas que dirigé par les ordres de son père. Le vieux Nott n’aurait jamais accepté un tel mot dans la bouche de son héritier. « Ce n’est pas l’impression que tu donnes ! » Répliqua-t-elle, butée. « Je t'ai vue » Elle fronça les sourcils. Pardon ? « Dans ta cape noire, avec le O brodé. Et tes cheveux roses. Tu m'as regardé dans les yeux, avant de faire exploser cette bombe » Alors là. Elle l’écoutait, la bouche légèrement entrouverte sur une protestation qui ne sortait pas. Elle était restée bloquée aux cheveux roses, stupéfaite que quelqu’un ait eu l’outrecuidance de prendre son apparence – et de le faire avec tant de brio que même Theo s’était laissé prendre. « Je t'ai vue. Alors arrête de nier. »

Un petit rire ébahi se glissa entre ses lèvres. « Merde, Theo ! Est-ce que tu t’entends ? Je serais allée poser des bombes sur mon lieu de travail avec mes cheveux roses et mon vrai visage ? Tu me prends pour une demeurée ?? » Elle se plaqua la main sur le front et secoua la tête. C’était une astuce grossière, et pourtant ô combien efficace. Elle n’en revenait pas. Quelqu’un avait donc spécifiquement choisi de la désigner comme coupable. « Je vais t’apprendre un petit secret. » Elle s’approcha de lui, et son visage reprit lentement ses traits habituels, ses yeux gris lançant des éclairs. Ses cheveux restèrent néanmoins ceux du docker, courts et hirsutes. « Si je peux changer d’apparence, je ne suis pas la seule dans ce vaste monde à pouvoir le faire. Et même toi, tu pourrais le faire, le sais-tu ? » Ironisa-t-elle, une grimace narquoise étirant ses lèvres. « Il y a des putains de potions faites rien que pour ça ! » S’exclama-t-elle en reprenant d’un coup le visage de l’ours et en levant les bras au ciel. « Et pourquoi j’aurais fait ça ? Sérieusement, pourquoi ? » Elle se mit à arpenter la pièce d’un pas nerveux. La frustration l’empêchait de rester tranquille. « J’ai fait des pieds et des mains pour garder mon boulot malgré toute la merde qui m’est tombée dessus avec vos conneries de suprématie sang-purs ! » Marmonna-t-elle. « Que tout le monde me croie coupable, ok ! Mais toi ? Tu sais bien que je ne ferais pas ça ! » Non ?

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âge : trente et un ans (six juin 1954).
emploi : après des années à avoir les ambitions bridées, cordelia a enfin la chance de briller au sein de l'entreprise familiale. directrice commerciale à la cour des roses, elle est ambassadrice de la marque, organise et participe à des événements qui la mettent en valeur. toujours à la recherche de nouveaux partenaires, afin de développer l'empire des roses.
statut civil : mariage arrangé et dérangé au dernier héritier des nott, marius. mère de leurs deux enfants, theodore (cinq ans) et louise (un an).
statut de sang : pur, les rosier s'en targuent, le revendiquent, défendent les idées de la suprématie des sorciers nobles.
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(#) Mar 10 Sep - 22:26    Re: des horizons en champs de bataille (theodore nott & nymphadora tonks)

des horizons en champs de bataille.
@Andromeda Tonks aka Nymphadora Tonksfévrier 2002
contexte et personnages : Cela fait plus de trente ans que l'Ordre du Phénix et les Mangemorts se livrent une guerre pour le pouvoir. D'un côté comme de l'autre, les attaques se font aussi retentissantes que sanglantes. Le Ministère est tombé aux mains des sbires de Lord Voldemort, qui a placé ses pions les plus fidèles au sommet de la hiérarchie. Avec eux, de nouvelles règles, de nouvelles lois. La Commission d'enregistrement des nés-Moldus, créée il y a quelques mois, anime violemment les sorciers ; notamment ceux d'ascendance moldue. Nombre d'entre eux refusent de se plier au gouvernement dictatorial. La mort d'Edward Tonks, figure de proue des nés-Moldus, qu'il a toujours défendu, a fait couler beaucoup d'encre. Son flambeau fut vite repris - de jeunes activistes arborant le O de rouge brodé sur leurs capes, ont commis un attentat sur le Ministère, avant de disparaître dans la nature. On confie aux jeunes recrues du Ministère de faire leurs preuves en attrapant ces terroristes ; Theodore Nott ne pourra pas compter que sur son nom pour se faire une place dans le Monde.

tw: mention d'attentat.

Dans la pièce exiguë, bien que débarrassé de ma cape, je sentais une chaleur monter en moi. Du fond de mes tripes, elle remontait, palpitant dans ma poitrine au point de m'en faire tanguer, me brûlant l'œsophage et laissant sur ma langue des mots ardents. Je détestais détecter dans ce regard, qui était à la fois le sien et étranger, l'estime que Dora avait de moi - ou qu'elle n'avait plus. Sans doute celui que sa mère avait porté sur mon paternel, à l'époque ; et les reproches tombaient, nombreux, me comparant à l'homme que j'espérais tellement rendre fier, tout en souhaitant si ardemment m'éloigner des pas qu'il avait tracés sur mon chemin. Ses remarques sur la Justice, alors que je lui avais donné la chance de s'exprimer ; son jugement sur mes actes, alors qu'elle était toujours en liberté, et non enfermée derrière des barreaux. Tout cela alimentait le brasier qui m'animait et j'en eus assez de retenir mes émotions derrière un masque de bienséance. « Je le sais. Mais tu es venu ici à cause de lui. Et tu t’obstines à cause de lui. Si tu pensais par toi-même, tu verrais que tu te trompes. »  Si j'étais aveugle, nous étions tous les deux dans le noir ; et ce n'est pas autant par un Lumos que par un éclat de voix que je rugis. « Je suis venu ici pour toi ! »

Perdre mon sang froid n'était pas dans mon caractère. C'était pourtant bien le cas, alors que je sentais mon torse entravé d'une respiration saccadée, que je m'étais avancé pour lui jeter le dernier mot à la figure, puisqu'elle ne semblait pas le comprendre. « Si je ne pensais pas par moi-même, tu ne penses pas que je serais venu ici accompagné de Mangemorts ?! » Ou de Détraqueurs, ou même de simples forces de l'ordre. Sans doute étais-je même fou de ne pas être venu avec du renfort - Nymphadora n'était pas n'importe quelle recherchée. « C'est pour toi que je suis venu ici, c'est pour toi que je m'obstine ! », je répétai, en prenant moi-même conscience des véritables raisons qui m'avaient poussé à la rechercher. Oui, je voulais faire mes preuves. Oui, la mission implicite m'avait été donnée de la ramener pour la juger - ou pire. Et si je suivais, d'apparence, les ordres aveuglément, je n'avais jamais pris une décision sans l'avoir doublement soupesée, sans avoir réfléchi à toutes les implications. Si j'avais cherché Dora, c'était avant tout pour lui donner une chance. D'une expiration bourrue, je me reculai, sans lâcher du regard le bonhomme au faciès de travers. « Je voulais entendre ta version des faits. » Pour la capturer ; pour la protéger. Je n'en étais moi-même pas encore certain. Mais Dora ne pouvait pas aller contre les faits. « Toutes les preuves t'accablent, et tout ce que tu trouves à dire c'est... »

« Merde, Theo ! » Elle m'interrompit avec un petit rire, celui qui m'empêcha d'en placer une, parce que je ne compris pas d'où il venait. Agacé, je croisai un à un les bras sur mon torse. « Est-ce que tu t’entends ? Je serais allée poser des bombes sur mon lieu de travail avec mes cheveux roses et mon vrai visage ? Tu me prends pour une demeurée ?? » Je l’observai avec hauteur, haussant un sourcil, sans lui répondre. Pourquoi pas ? Les membres de l’Ordre n’en étaient-ils pas tous ? Mon orgueil s'exprimait à la place de ma raison, mais elle avait le don de le piquer comme nulle autre. « Je vais t’apprendre un petit secret. Si je peux changer d’apparence, je ne suis pas la seule dans ce vaste monde à pouvoir le faire. Et même toi, tu pourrais le faire, le sais-tu ? Il y a des putains de potions faites rien que pour ça ! » L'espace d'un instant, vif et fugace, elle me laissa entrapercevoir son véritable visage, déformé par le mépris, avant de reprendre les traits bourrus du docker. « J'ai aucune raison de me cacher, moi », ne pus-je m'empêcher de répliquer, insistant sur la personne, puisqu'elle persistait à garder cette apparence ridicule. « Et pourquoi j’aurais fait ça ? Sérieusement, pourquoi ? » « À toi de me dire », je ponctuai, perdant de la tension de mes épaules tandis que je l'observais arpenter la pièce. « J’ai fait des pieds et des mains pour garder mon boulot malgré toute la merde qui m’est tombée dessus avec vos conneries de suprématie sang-purs ! Que tout le monde me croie coupable, ok ! Mais toi ? Tu sais bien que je ne ferais pas ça ! »

Je gardai les lèvres closes, alors qu'elle se trouvait d'un côté de la chambre et moi d'un autre, métaphore peu subtile et représentatrice de nos places dans le monde. « J'en sais rien, non. » Je secouai la tête, étalant le raisonnement qui m'avait mené à la croire coupable. « C'aurait pu être ta manière de... De te venger. » Les mots franchirent mes lèvres avec précaution, tandis que je la fixai à la dérobée. Inutile de préciser se venger de quoi. « Ta façon de prendre position. De faire du mal comme on t'en a fait. » Doucement, je dénouai mes bras, fis quelques pas à mon tour dans l'espace réduit. « J'imagine qu'il m'est facile de croire que c'est toi, parce que je pourrais comprendre. » Un geste passionné, fou, à la mémoire d'un être aimé. C'est ce qu'elle pourrait plaider devant le jury. Je m'avançai vers la fenêtre, à travers laquelle je pus distinguer que le soleil d'hiver commençait déjà à décliner. « Et puis qui aurait un intérêt à te faire porter le chapeau ? » D'un doigt, j'écartai le voilage devant la vitre, jetant un œil sur le brise lame. Railleur, je repris dans une expiration désabusée. « Qui - » Mais l'explication m'apparut aussi limpide que les silhouettes se détachant sur le sable devenu presque blanc dans la clarté faiblissante, et c'est de travers que ma question disparut dans ma gorge. Rapidement, je rabattis le rideau pour qu'il me dissimule, les ombres encapuchonnées continuant à grimper sur la grève. J'échangeai un coup d'œil avec Dora, le bras tendu vers elle pour qu'elle ne s'approche pas de la fenêtre ; moi-même appuyé contre le mur, espérant ne pas avoir attiré l'attention des Mangemorts. « Merde ! », ne pus-je retenir dans un souffle, avant de m'adresser à elle dans un murmure, comme s'ils pouvaient nous entendre. « Quoi que j'ai pu dire jusqu'à présent, ne reprends pas ton vrai visage. »

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