tw: deuil, mariage arrangé.
Un mariage à célébrer en grande pompes.
Le premier de cette nouvelle génération de Selwyn.
Comme sa mère s’efforçait à lui rappeler, le premier des Rosier, également.

Un baiser sur la joue de cette dernière, avant que Brianna ne fasse volte-face pour aller retrouver Theseus à l’étage du bas et Nicola pu enfin respirer librement. Elle voulait les rendre fières, certes, ce à quoi elle s’était acharnée des années durant et considérait avoir accompli. Plus jeune psychomage de sa génération, elle montrait la voie aux sorcières de sa génération comme sa mère avait pu le faire avant elle. Elle pensait que cela serait suffisant. Et ça l’a été un moment.

Sauf qu’il avait fallu lui trouver un mari. Un bon. De cette chance que ses parents avaient eu de tomber l’un pour l’autre, puis du malheur de ceux qui n’auraient jamais dû être ensemble à la base. Colin Avery marquait toutes les cases, complétait parfaitement le tableau et les enfants qu’ils auraient ensemble, encore plus. Les Selwyn n’allaient pas être ceux qui dérogeraient aux traditions, peu importe ce qu’elle avait vécu, qui elle était, ce qu’elle avait perdu. “You’re getting married, Nicola. Give him a chance, like I gave your father one. You’ll see.”

Nicola n’avait su faire autrement que d’accepter, sachant toutefois qu’il lui manquerait toujours quelque chose. Il y avait pire poison que ce foutu Avery. Elle le connaissait, après tout, depuis l’enfance. Depuis si longtemps, qu’il avait lui même connu Aiden, à l’époque. Penser à son jumeau lui pinça le coeur, puis elle tenta de le chasser de son esprit, at once. Elle n’avait pas besoin de lui. Après tout, il y avait désormais plus d’années passées depuis son décès que d’années où il avait été en vie. Nicola avait su faire sans lui, n’avait pas eu d’autre choix que de survivre - alors elle avait excellé dans tout ce qu’elle avait entrepris. Elle accomplirait tout, pour deux. Et si la blessure s’était refermée au fil des années, c’était dans ces grands moments que Aiden lui manquait le plus et atrocement. Il aura manqué leur graduation, leur majorité, leurs vingt-cinq ans et désormais, le mariage de sa jumelle. Elle avait appris à vivre seule, mais il lui faudrait à nouveau faire de la place pour deux.

Pour Colin Avery.

— “Laissez-moi.”

Nicola n’avait pas eu à se répéter pour ce que la délégation de cousines éloignées, d’elfes et de moindre importance relèvent les têtes avant de tirer leurs révérences, une à une, laissant la jeune femme, finalement seule. Il lui fallait essayer pour la dernière fois, sa robe de mariée et Nicola ne désirait avoir aucun témoin pour le massacre. La robe était trop robe (elle préférerait qu’elle soit moins imposante, plus élégante), les talons lui faisaient mal (qui disait qu’elle ne pouvait pas se marier avec des converses sur les pieds?) et son visage, atteignait une nouvelle teinte verdâtre qu’elle n’avait jamais vu.  L’unique babiole qui trouvait grâce aux yeux de la jeune sorcière étaient ses boucles d’oreilles à la forme de roses. Présent enchanté, d’un oncle et d’une tante, qu’elle avait tout d’abord refusé, puis adoré en alternance tout au long des années.

— “Pas sans toi.” Elle parlait dans le vent. Elle lui parlait à lui. Et sans s’en rendre compte, un filet de lumière s’échappa de ses boucles d’oreilles, qu’elle manipulait toujours, distraitement du bout des doigts, tentant de gérer son anxiété du mieux qu’elle le pouvait. Une magie dont elle avait oublié la présence, magie qui aura pris action toute seule - bien que les plus superstitieux estimeront que Aiden en était l’instigateur - dans le but de la protéger. Le sortilège se faufile en dessous de la porte et à l’abris des regards, surtout de Nicola et prend la forme d’une libellule, un patronus hypothétique qui se trouvait à la recherche des deux seules personnes qui pourraient raisonner Mademoiselle Selwyn, sur le point de devenir Madame Avery.

Il n’y avait toutefois rien à faire, alors que Nicola se remit à faire les milles pas dans la pièce vide. Best day of my life my ass. qu’elle a envie de crier à qui voudrait bien l’entendre, l’humeur déclinant de seconde en seconde. Loin d’être prête à se marier, mais proche de la crise de panique, c’est après maintes délibérations, va et vient avec elle-même qu’elle s’élance vers la porte arrière, animée d’un courage qui s’amenuisait dangereusement. En l’ouvrant, elle se cogne à plus grand qu’elle. — “Tu veux bien regarder où tu mets tes sales p-” Oh. Ils sont là.

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Concentré sur ma lecture, je ne vis pas, autant que je l'entendis, Louise se glisser jusqu'à moi pour attraper le livre que j'avais dans la main. « Encore des runes ! Tu vas finir par te transformer en hiéroglyphe, mon pauvre. » Je maudissais encore le jour où mes parents m'avaient béni avec une sœur. « Ah-ah-ah. Rends-le moi. » Je savais, en lui tendant la main, que mon geste était inutile ; mais ma cadette avait le don de m'horripiler comme personne et de provoquer des réactions que je n'aurais pas réservées à d'autre. « Non ! » Dissimulant l'ouvrage dans son dos, elle prit une voix basse, lançant des regards alentours. « Tu me fais honte. » « Plaît-il ? »

Désormais que je n'étais plus plongé entre les lignes de mon ouvrage, le brouhaha environnant m'emplit les oreilles. Sans doute, l'espace d'un instant, avais-je oublié où je me trouvais : entouré de sorcières et sorciers sur leur trente-et-un ; des visages qui m'étaient totalement inconnus et, d'autres, avec lesquels j'avais grandi. Personne ne me prêtait particulièrement attention - après tout, ce n'était pas ma journée. « Dois-je te rappeler où tu te trouves ? » Je fronçai les sourcils, totalement désemparé face à son discours sans queue ni tête. « Inutile. Peut-être que je dois te rappeler que je passe mes ASPIC dans un mois et qu'ils sont bien plus importants qu'un énième mariage ? »

J'en voulais encore à mon directeur de maison d'avoir autorisé ma sortie de Poudlard pour l'occasion. Je devais étudier - les notes "Optimal" n'allaient pas s'obtenir toutes seules. Je les visais dans chaque cours ; cependant, j'avais appris depuis bien longtemps que personne ne résistait à une demande de ma Mère. Et que quand elle me voulait quelque part, je n'avais pas non plus mon mot à dire. La façon dont j'occupais mon temps m'était toutefois réservée - du moins, c'était ce que je pensais, avant que je me rende compte que Louise se transformait en Maman. Elle lui ressemblait d'autant plus avec cette déception dans le regard, l'expression surprise comme si je l'avais insultée. « Un énième mariage ? Tu es vraiment dépourvu de toute sensibilité. » Mes yeux au plafond répondirent tout ce que je pensais sur la question - c'est loin d'être une mauvaise chose. Toutefois, je n'ajoutai rien, devant reconnaître que ma sœur n'avait pas totalement tort. Il s'agissait du mariage de ma cousine ; mes ambitions m'avaient empêché de voir tout ce qui se jouait autour de ma petite personne. « Tu devrais sortir la tête de tes livres, de temps en temps. » Décidant de prendre sa remarque sur le ton de la plaisanterie, je passai une de mes mains autour de ses épaules, l'attirant à moi. Aussitôt, son nez se retroussa, et elle voulut se reculer en voyant arriver ma deuxième main vers ses cheveux. « Et depuis quand es-tu devenue si sage, ma toute, toute, toute petite sœur ? » J'eus à peine le temps de déplacer quelques mèches avant qu'elle ne s'extirpe de mon étreinte, un cri sur les lippes. Voilà qui était plus digne de la gamine de douze ans qu'elle était. « Tu m'as décoiffée ! Je vais devoir tout refaire ! TINY ! » Agité d'un rire, je la regardai s'éloigner, notre vieil elfe de maison sur les talons. Ma tante avait raison, Tiny n'avait jamais pu dissimuler ses préférences.

Les mains dans les poches, je décidai d'écouter son conseil - puisqu'elle m'avait, de toute façon, dépouillé de toute autre distraction. M'avançant parmi les invités qui discutaient en groupes, je me sentis bien idiot, en me rendant compte que celle que j'avais toujours recherchée en premier, n'était pas présente à l'instant. Puisqu'elle devait se trouver à l'étage, en train de se préparer à... Je déglutis, mal à l'aise. Nicola is getting married, the fuck? Un frisson me parcourut l'échine, rien qu'à l'idée. Je n'avais pas réalisé le tournant important que son union allait marquer pour elle, première enfant de notre génération. J'eus soudainement envie de prendre de ses nouvelles, mais je n'aurais même pas su où la chercher. Louise avait raison et ça me faisait foutrement chier. Je devais sortir la tête de mes bouquins.

Sans trouver personne qui me semblait un tant soit peu intéressant, mon regard fut attiré par le futur marié. Colin Avery. En grande conversation avec ce que je supposais être d'anciens camarades de classe, ils étaient bruyants et parfaitement désagréables. Il ne me semblait pas jamais lui avoir adressé la parole, et je n'en eus pas particulièrement l'envie. Je ne le voyais pas former un couple avec Nicola, qui, si elle était énergique, avait un caractère réservé dans lequel je m'étais toujours retrouvé. Nos silences partagés avaient été mes conversations préférées.

Un sursaut me prit lorsque je sentis une tape sur l'épaule, mais je souris en apercevant de qui il s'agissait. « Elias. » Si trio il y avait dans la famille, il n'était formé par nuls autres que nous trois. Bien que je leur sois plus jeune de quelques années, un lien s'était tissé entre les premiers-nés que nous étions - bien qu'il aurait dû s'agir d'un quatuor, j'avais tendance à l'oublier. Je n'avais que quelques mois, quand Aiden était décédé - de fait, à mes yeux, Nicola avait toujours été une entité à part entière. Quant à Elias, il m'était ce qui ressemblait le plus à un grand frère ; dans l'âge, comme dans la haute stature que nous partagions - bien que nous étions loin d'égaler Parrain Rys. Nous avions tous grandi ensemble et restions proches, malgré les chemins différents qui nous avaient été tracés. D'un geste du menton, je lui désignai le fiancé. « Une tête à claques, ou je me trompe ? »

Je ne me trompais pas - malheureusement. D'un coup d'œil, j'aperçus Auntie Bree, et j'eus presque envie d'aller lui demander s'il n'y avait pas erreur dans le contrat. Évidemment, je n'en fis rien ; mon audace avait plus de courage dans mon esprit. Lâchant Colin du regard, je revins sur mon cousin. « Je suppose que tu es le suivant. » Le ton était un peu défaitiste, je m'en rendis compte - je pense que je me rendais surtout compte que je finirais par y passer également. L'idée ne m'avait pas vraiment effleuré jusque-là, puisque je savais que mes parents misaient avant tout sur mes études. Qu'adviendrait-il, après ? « Comment va Miss... Euh... » Je pouvais retenir toutes les dates de la guerre des Géants ; si je ne trouvais pas d'intérêt à un nom, je n'arrivais pas à me le remémorer. « Leroy ? » J'étais presque certain de la famille, mais je n'aurais pu dire son prénom.

Mon regard fut attiré par quelque chose de brillant, dans les cheveux de jais et bien lustrés d'Elias. « Un présent de ta promise ? » Je m'enquis, blagueur, en remarquant qu'il s'agissait d'une libellule. Un coup d'œil plus approfondi, m'apprit qu'il s'agissait de tout autre chose. « Ce serait pas... » Je tentai de l'attraper, mais le patronus éclata comme une bulle, et disparut. « Je suis presque sûr qu'il s'agit du patronus de Nicola. » Je la cherchai dans la foule, sans la voir. « Tu crois qu'elle va bien ? »

« Je vais la chercher », me décidai-je en réajustant ma veste de costume. À poser une, deux questions aux bonnes personnes, j'appris où elle se trouvait, Elias sur mes talons. Alors que je m'apprêtai à frapper à la porte, elle s'ouvrit et mon pied me fut douloureux. « Tu veux bien regarder où tu mets tes sales p- » Grimaçant, je secouai ma chaussure. « Je te prierais de ne pas insulter mes mocassins, ils sont "italiens". » Les guillemets parce que, d'après ma mère, ça avait l'air d'avoir une importance quelconque.

Des voix s'approchèrent, Elias nous poussa tous les trois à l'intérieur de la pièce. Apparemment, ça ne faisait pas très bon genre que la mariée soit visitée par ses cousins. Les orteils encore douloureux, je regardai les préparatifs, et la robe... Nonchalamment disposée sur un fauteuil. « Toutes mes félicitations », j'adressai à l'assise, narquois.

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restais au bras d’azalaïs depuis que tu avais mis un pied à ce mariage, permettait au moins de graviter près de quelqu’un que tu connaissais, sans chercher trop d’excuses à fournir. ne pouvais en même temps t’empêcher de penser et de te dire que vous seriez dans les prochains à y passer. simple suite des choses, même si te passerais bien de rassembler autant de monde pour l’évènement. mais aujourd’hui, il fallait dire que c’était plutôt pour nicola, que tu t’inquiétais. n’avais pas encore l’occasion de la croiser, était certainement en train de se préparer, que ce soit physiquement, mentalement, voire les deux. impression que nœud papillon était bien trop serré, sensation qui prenait bien plus le pas sur la conversation à laquelle tu étais censé participer.

rien de bien passionnant, ça parlait d’une des prochaines soirées mondaines organisée, que tu pensais déjà décliner au moment même où tu pourrais recevoir l’invitation. préférais de loin garder le nez dans les archives du ministère, ou sur un quelconque lieu mémorable depuis qu’avais décroché diplôme d’historien. bien mieux là-bas que dans cet amas de faux-semblants et de course perpétuelle d’egos. verre dans la main libre restait définitivement plein, uniquement pris pour occuper les doigts, les lèvres si silence gênant menaçait de faire son apparition.

mais silhouette familière finit par se dessiner un peu plus loin, autre que celle de ta sœur qui avait l’air de naviguer entre groupe d’amis et vos parents. quelques secondes à bien s’assurer qu’il s’agissait de theodore avant de t’excuser auprès d’azalaïs, préférer rejoindre ton cousin qu’on avait visiblement réussi à sortir de poudlard pour l’occasion. bien trop heureux de le retrouver, même si aurait été encore mieux que vous puissiez être accompagnés de nicola. quelques pas suffisent à combler l’espace entre vous, tape sur l’épaule pour lui signaler ta présence, sourire qui se dessine en même temps que le sien lorsqu’il se tourne vers toi.
« —on t’a autorisé à sécher les cours ? » ne devait certainement pas le ravir plus que ça le connaissant, mais l’idée de pouvoir passer un peu plus de temps avec lui que lors des vacances scolaires. aurais préféré le(s) revoir à un autre endroit, autre moment, que celui-ci. regard suit sans mal geste de la tête de theodore. poses les yeux sur avery en réprimant un soupir, avait l’air d’un peu trop apprécier attirer toute l’attention ou presque sur lui. ne le regardes pas plus d’une poignée de secondes, préfères de loin reposer les yeux sur le brun en secouant la tête de gauche à droite.
« —je n’ai pas l’impression que tu te trompes, malheureusement. » pas franchement besoin de faire partie de ses proches pour pouvoir tirer un minimum le portrait de la personne. n’avais aucune envie d’en savoir plus non plus.
« —j’ai beaucoup de mal à l’imaginer avec nicola. » méritait bien mieux que la tête à claques comme pouvait si bien le qualifier ton cousin. un peu de mal à l’imaginer avec qui que ce soit il fallait dire. finis enfin par tremper les lèvres dans ton verre, sourire qui revient à la remarque de theodore, surtout à cause du ton employé, cherchais à dédramatiser le tout. n’avais pas à te plaindre d’azalaïs, vous vous entendiez plutôt bien tous les deux il fallait dire.
« —les préparatifs commencent doucement à se dessiner en tout cas. » et se finiraient certainement plus rapidement que vous ne pourriez le penser. d’ici quelques mois, les invitations seraient déjà envoyées, le mariage peut-être même déjà passé.
« —elle va très bien, merci ! elle n’a pas arrêté de me parler de la robe de louise depuis qu’on est ici et…de complimenter tes mocassins. » viendrait possiblement le lui dire en face un peu plus tard. connaissait encore assez peu tes cousins,  mais semblait vouloir apprendre à le faire d’ici-peu.

sourcil qui se hausse légèrement lorsque le regard de theodore semble s’arrêter sur tes cheveux, vient essayer d’y prendre quelque chose, ne voit rien si ce n’était un semblant de poussière brillante voler en éclats.
« —son patronus ? » le regard qui se lève sans pouvoir apercevoir le sort sans doute déjà brisé depuis quelques secondes. yeux redescendent rapidement vers la foule pour chercher ta cousine, sans aucun résultat concluant.
« —s’il est venu jusqu’ici, c’est qu’il doit se passer quelque chose. » et ça inquiète encore un peu plus, n’hésites pas un seul instant à suivre ton cadet dans la foule, ne prend pas trop de temps, à dénicher l’endroit où votre cousine pouvait être. theodore est le premier à arriver devant la porte, s’ouvre juste avant qu’il ne le fasse, nicola à deux doigts de sortir de la pièce. invités ou famille se rapprochent de vous, ne cherches pas à savoir s’ils finiraient par risquer de vous rejoindre, préfères pousser directement tes cousins à l’intérieur, refermer au plus rapidement la porte derrière vous. voix se rapprochent encore un peu plus alors que theodore félicite votre aînée.
« —nicola ? qu’est-ce que tu comptais faire ? »  était plutôt évident, vu la robe posée sur le fauteuil, le fait qu’elle essayait de s’extirper d’ici, aussi.

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En comprenant qu’elle venait d’écraser le pied de Theodore, Nicola s’était mordue la lèvre inférieure, dans un remord de courte durée. — “Je te prierais de ne pas insulter mes mocassins, ils sont "italiens".” Are they now? Un sourcil arqué, dans toute l’incrédulité que Nicola pouvait invoquer. — “Ils sont surtout ringards.” Les guillemets imités, pour faire bonne mesure face à ce cousin qui lui ressemblait plus que son propre petit frère. Elle ne pensait pas ce qu’elle disait, toutefois, il s’agissait là d’un automatisme qui lui venait de l’enfance, à toujours offrir le contraire. À sa mère, à Aiden, juste parce qu’elle le pouvait. Nicola n’a toutefois pas le temps de rebondir à nouveau qu’Elias les poussent à l’intérieur. Son regard n’avait pas quitté le couloir derrière les deux Rosier de sang. Elle ne voulait pas être là, elle voulait partir.

— “Toutes mes félicitations.” Sans se retenir, aux côtés de Theodore, la jeune femme le frappa du revers de la main, contre son torse. Sa langue avait claqué au niveau de son palais, ne sachant retenir l’amusement, bien que ses iris reflétaient son désespoir.. que Elias ne manqua pas de capter. — “Nicola? Qu’est ce que tu comptais faire?” Grillée.

Le regard de la jeune femme fut de nouveau attiré vers sa robe de mariée étendue. Tout le monde l’attendait. Ses parents, Colin, leurs familles, leurs amis, tout. le. monde. Sauf celui qui lui importait vraiment. Plus Nell tentait de l’ignorer, plus Aiden s’imposait dans son esprit comme un fardeau, un baume. L’adulte qu’il aurait été, la manière dont il aurait vu clair dans son petit jeu, compris sans qu’elle n’ait besoin de lui dire quoi que ce soit. Somehow he always knew. Et elle aussi, s’en doutait, alors que son courage, l’idée de s’enfuir, s’amenuisait au fur et à mesure qu’elle fixait ses cousins.

Elle s’était fait à l’idée d’un mariage arrangé - après tout, parfois ça fonctionnait et si elle avait vu l’orage au sein de l’union de ses parents, elle avait aussi été témoin des moments plus tendres. Colin pourrait être cela pour elle, s’il prenait un instant pour s’arrêter de parler évidemment. Elle s’en était convaincue et puis, il n’y avait rien qu’elle ne pouvait pas réussir, right? Nicola haussa des épaules, afin de répondre à Elias, relevant le menton pour les observer tous les deux. — “Devenir Madame Avery, bien sur.” Le mensonge éhonté, les lèvres en coeur, en observant tour à tour Theodore et Elias, les défiants du regard de la contre-dire. Sa réponse, toutefois, ne justifiait pas la position dans laquelle ils l’avaient retrouvée. — “Je voulais juste.. prendre l’air.” Voilà qui était à tout les coups, mieux, se convainquit-elle, en croisant les bras sur sa poitrine, d’un air satisfait, en roulant des yeux.

Son palpitant se débattait entre ce qu’elle avait promis, les étapes qu’elle n’arrivait pas à franchir, tétanisée, et les attentes qu’ils avaient tous pour elle. Nicola déglutit, sentant le vert de son faciès tranquillement se colorer de rouge, pour ce qu’elle était embarassée et à la fois, en colère. Il lui fallait changer de sujet.

Changer de sujet, changer de sujet, changer de sujet.. — “Mais- et Nicola plissa des paupières, dans une suspicion qui n’avait d’égal que celle de Brianna, refusant de se faire cuisiner de la sorte, même -et surtout- par sa propre famille. Elle avait des droits d’aînés, qu’ils l’acceptent ou non n’était pas de leur ressort. Qu’est ce que vous faites ici? Mère vous connait, elle ne vous aurait jamais laissés venir m’embêter impunément.”

Brianna Selwyn était bien des choses, une bonne mère et que Nell l’avoue ou non, un modèle, mais ce qu’elle n’était pas, c’était stupide. Theodore et Elias, en tant qu’individus, étaient relativement calmes, mais lorsqu’ils se retrouvaient tous les trois? Ils pouvaient donner du fil à retordre à n’importe qui, plus spécifiquement leurs mères. et donc Brianna, si elle les avaient aperçus, les auraient probablement arrêtés avant même qu’ils n’atteignent leur cible. — “Tout est sous contrôle.”

tw: mariage arrangé
Azalaïs ! Mais oui, voilà, comment avais-je pu oublier un nom pareil ? Peut-être parce qu'il me semblait trop... Farfelu, bien que j'eusse grandi entouré d'Astoria et autres Nanette. Ou peut-être que je m'en souvins soudainement parce que la première intéressée me lançait un regard meurtrier, comme si je lui avais dérobé quelque chose d'importance. Son fiancé, je supposai. Dans une grimace, je lui accordai un geste de la main, deux doigts qui partirent de ma tempe, dans un salut qui se voulut pacifiste, mais elle se contenta de tourner les talons pour partir avec d'autres demoiselles qui, me semblait-il, étaient françaises, tout comme elle. Bah, j'aurais au moins essayé. Dommage, elle était plutôt mignonne, quand ses traits n'étaient pas froncés.

Son image fut aussitôt remplacée par celle de mon cousin, Elias qui lui, au moins, avait l'air heureux de me voir. « on t’a autorisé à sécher les cours ? » De nouveau, je ne pus retenir une expression, entre rictus et une moue de chien battu. « Autorisé, forcé… Same difference. » Comme nos parents avant nous, nos langues fourchaient entre l'anglais et le français, qui nous étaient aussi familiers l'un que l'autre. « Quoiqu'il en soit, je suis heureux de pouvoir assister au mariage de Nicola. » Même si je m'en rendais compte assez tard, je devais l'avouer. « Même si c'est avec Colin. » La manière dont je prononçai son prénom fut assez éloquente. Je ne le connaissais pas mais quelque chose ne me plaisait pas, chez Avery. Sans doute que cela n'avait pas autant à voir avec sa personne, que les circonstances, ou sa mariée. Il avait tout de même une bonne tête à claques, et Elias me donna raison. « je n’ai pas l’impression que tu te trompes, malheureusement. j’ai beaucoup de mal à l’imaginer avec nicola. » Distraitement, je hochai la tête, sans lâcher le futur marié du regard. « À bien y réfléchir, j'ai du mal à penser à un prétendant à la hauteur. »

Aurais-je eu une coupe, comme Elias, je me serais sans doute étouffé avec une gorgée à la pensée qui me foudroya. Et quand ce serait le tour de Louise, alors ? Si personne n'était assez bien pour Nicola, trouver une personne digne de ma sœur relèverait du miracle. Rapidement, je me rassurai en me disant qu'elle était de toute façon bien trop chiante pour que quelqu'un veuille bien d'elle. Contrairement à Elias et sa promise, qui étaient plutôt bien assortis. « les préparatifs commencent doucement à se dessiner en tout cas. » Je m'enquis de la fiancée en question. « elle va très bien, merci ! elle n’a pas arrêté de me parler de la robe de louise depuis qu’on est ici et…de complimenter tes mocassins. » Je baissai les yeux sur mes chaussures, auxquelles j'avais prêté peu d'attention. Mes tenues étaient toujours préparées à l'avance, surtout pour des événements comme celui-ci. « Oh ! Euh, tu la remercieras. » Je doutai qu'elle voulût m'entendre, surtout pour un remerciement concernant ce que j'avais aux pieds.

Et, de toute façon, quelque chose de plus intéressant retint mon attention. Le Patronus de Nicola, là, dans les cheveux d'Elias. Quelle étrange apparition ! Je lui en fis la remarque, ce qui nous mit la puce à l'oreille à tous les deux. « son patronus ? s’il est venu jusqu’ici, c’est qu’il doit se passer quelque chose. » Je le pensais également, et je n'attendis pas un nouveau signe pour me mettre en route. Un instinct, et quelques indications plus tard, nous permirent de rapidement tomber sur l'heureuse élue... Qui voulait se faire la malle ? Sans manquer de m'écraser les mocassins italiens, au passage.

« Ils sont surtout ringards. » Je levai les bras au ciel, comme insulté. « Woh. Alors là, woh. Miss Leroy les trouve très bien, elle. Hein, Elias ? » Je continuai à charrier notre cousine, mais Elias, plus sagace, s'empressa de remettre la Grande Salle au milieu de Poudlard, tandis que je toussotai suite à la frappe donnée par la petite aînée. « nicola ? qu’est-ce que tu comptais faire ? » Nicola nous regarda, puis sa robe, puis nous encore, comme si elle cherchait une échappatoire, mais se retrouvait coincée entre la dragoncelle et l'éclabouille. En silence, nous attendîmes sa réponse, tandis que je me frottai le torse où elle m'avait frappé, plus par réflexe que réelle gêne. « Devenir Madame Avery, bien sur. Je voulais juste.. prendre l’air. » Je ne pus retenir un regard vers Elias, histoire de m'assurer qu'il pensait la même chose que moi. Nicola était bien des choses, et une menteuse n'en faisait pas partie. « Mais- Qu’est ce que vous faites ici? Mère vous connait, elle ne vous aurait jamais laissés venir m’embêter impunément. » Feignant l'intérêt, je m'avançai dans la pièce, le regard rivé sur la robe, que je n'aurais pu juger belle ou pas tant qu'elle était ramassée sur elle-même. Puis, je me tournai vers ma cousine, simplement. « You called us », je lui rappelai, sans comprendre pourquoi elle s'étonnait de notre présence. « J'ai repéré ton patronus dans sa tignasse », fis-je en désignant Elias d'un signe de tête. « Une libellule. » Assez peu courant pour qu'il n'y ait pas méprise.

« Tout est sous contrôle. » Sans chercher à la contredire, je rangeai mes mains dans mes poches, haussant les épaules négligemment. « Bien, bieeeen. Tant mieux, alors. » Dans mes poches, cependant, mes doigts s'agitaient, réfléchissant aux conséquences qui découleraient de la proposition que je m'apprêtai à faire. M'enfin, s'ils n'avaient pas envie que j'interfère d'une manière ou d'une autre, ils n'avaient qu'à me laisser à Poudlard. That was on them. « On s'apprêtait justement à aller prendre l'air. » Il y avait une bouteille de champagne fermée et je m'en saisis, en lançant un regard un peu terrifié à Elias, sans trop savoir ce que je faisais. « Tu pourrais venir avec nous. Je pense pas qu'ils t'attendent tout de suite, en bas. Hein, Elias ? »

Et quand je disais "Hein, Elias ?", c'est que j'avais vraiment besoin de son aide.