smoke in the sky

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ft. @Merwyn Ó Mordha

tw : perte d'un parent; deuil

les couloirs du ministère se faisaient plus vides qu'à l'accoutumée; jour du réveillon, fallait croire que les employés avaient préféré prendre congé. préférais personnellement les poser en décalage, quand c’était plus calme à l’extérieur. de toute manière, pas spécialement le cœur à rester enfermé à l’appartement aujourd’hui, pas le cœur non plus à passer la journée aux côtés de ta mère, dont l’état était au plus bas. sale impression depuis que tu l’avais quittée la veille, poids qui n’avait pas quitté de la nuit, que t’avais traîné jusqu’au ministère. même en se plongeant dans les dossiers, c’était resté.

avait suffi d’un hibou en plein milieu de matinée, pour donner raison à l’intuition. lettre écrite à la va-vite, l’empressement se lisait au bout de la plume, et même si ce n’était pas dit clairement noir sur blanc, poids dans la poitrine s’était alourdi, comprenant directement que ça n’allait réellement pas pour ta mère, que plus que jamais, il n’y avait plus rien à faire pour elle, que c’était terminé. bien évidemment que sentiment immense de tristesse, de vide se fait ressentir, sans que tu ne saches réellement comment l’exprimer. étais resté quelques minutes assis à ton bureau à fixer la lettre sans pour autant la relire. perdu malgré les derniers jours, semaines où t’avais malgré tout essayé de te préparer à l’inévitable.

ne sais même plus exactement ce qui s’est passé par la suite, comme impression que tout se déroulait trop rapidement, hors du temps que pour saisir complètement. n’as qu’un très vague souvenir d’avoir été trouver viggo pour lui demander de partir plus tôt -est-ce qu’il avait au moins compris la situation ?- verrais bien plus tard, quand tu le recroiserais. priorité était à regagner l’immeuble de ton enfance, pas trop de mal à y transplaner malgré l’état vu le nombre de fois où tu t’y étais rendu ces trois dernières années, même si sensation de nausée prend à la gorge, aux tripes, avant d’y rentrer.

quelque chose dans l’air semblait avoir changé, appartement encore plus détestable que jamais. trop occupé à laisser le regard y traîner, à te remémorer quelques rares moments passés en la présence de ta mère plutôt qu’à écouter abe et toute sa compassion, qui avait eu la bienveillance et la gentillesse de s’occuper des soins de nora dernièrement, essayer sans doute de te réconforter comme il le pouvait. saisissais pas grand-chose, si ce n’était qu’il te proposait de s’occuper de la suite dans l’immédiat, paperasses ou une nouvelle fois, tu ne savais même pas quoi. acquiesces vaguement tout en fixant la porte de la chambre où devait se trouver ton aînée sans avoir le courage d’y entrer. ne sais pas combien de temps vous restez là, jusqu’à ce que frère de meilleur ami ne propose de te ramener chez lui. acceptes aussi sans vraiment savoir ni dans quoi tu t’embarques, ni ce que tu fais réellement. sans même franchement t’en rendre compte, te retrouves assis dans un fauteuil chez lui, tasse de thé flanquée entre les mains. quand essayes enfin de reprendre totalement les esprits, es seule âme qui vive dans la pièce, hormis chat roux qui jouait à tes pieds depuis tu ne savais combien de temps. se démène avec une balle qui n’a rien demandé, qui vole d’un bout à l’autre de la pièce jusqu’à inévitablement terminer dans le breuvage que tu n’avais même pas entamé. faut dire que la tasse ne réchauffe même plus les doigts, et soudain, mouvement capte l'attention, autre que ce félin de malheur. étonné les première secondes de voir merwyn, avant de te dire que son frère avait dû le prévenir. le regardes quelques instants, sais pas s'il faut le saluer, ce qu'on est censés dire dans un moment pareil. chat complètement frappé donne l'excuse, ressort de nulle part en courant à la vitesse d'un nimbus 1985, dérape à moitié sur tes genoux avant de foncer vers le nouveau venu, se frotter à ses jambes avec des décibels bien trop haut pour une aussi petite créature.
«—l'est toujours aussi con?» lancé du ton morne, habituel, parce que c’était plus facile, plus simple de parler de la boule de poils qu’autre chose. dernier regard vers la balle flottant encore dans la tasse avant de trouver la foi de bouger un minimum, tendre le bras pour reposer porcelaine sur la table basse.

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ft. @Walden Macnair

tw : mention de décès, alcool

tête embrumée par ton article sur lequel tu ne parviens pas à travailler. mais tu t’acharnes parce que travailler un jour de réveillon est toujours mieux que de préparer quelconque célébration futile et franchement insupportable- énième touche de ta machine cassée aujourd’hui. rien d’irréparable, suffisant à te faire soupirer et reconsidérer le nouveau café que tu comptais te servir. pas ta fête, pas ta journée. tu te doutes à l’arrivée de ton aîné que quelque chose ne va pas. tu n’as jamais trouvé bien compliqué de le lire. un peu comme un livre ouvert, qui ne t’a jamais été fermé. tête entre tes mains, tu soupires à peine ses paroles sont prononcées. c’était à prévoir, certes, ça ne rend pas la chose plus facile à entendre.

tu n’as jamais été quelqu’un de particulièrement empathique ni compatissant. et pourtant, dissonance émotionnelle que t’apprécie pas des masses à l’instant. ton psyché, tu l’aimes impénétrable et imperturbable. et là, bah t’es franchement perturbé. bien sûr, t’as pas un moment d’hésitation à abandonner ton poste pour la journée- tu prends pas la peine de demander l’autorisation, t’as qu’à trouver une excuse minable un peu plus tard. priorités sont actuellement ailleurs, note dissonante glissée dans la symphonie froide de ta abjecte existence, perturbe l'équilibre terriblement précaire de ton affect.

face à la porte de l'appartement de ton frère, tu peines encore bien à comprendre pourquoi ça t’affecte. c’est pas tes affaires, pas ta mère. oh, t’aurais largement préféré que ce soit ta mère. mais t’as beau être égocentrique, tu ne l’es pas au point de le mentionner à voix haute. parce que merde, tu trouves ça terriblement injuste. contrariant. c’est le mot, quand t’ouvres enfin la porte, t’es contrarié. ça s’arrange momentanément, quand tu te penches presque mécaniquement pour porter le chat- pas trop embêté de te retrouver des poils orange sur ton manteau noir, aujourd’hui. trop choupi pour lui reprocher quoique ce soit, la sale bête. ”hm, je crois même que c’est de pire en pire chaque jour.” il a une sale gueule aujourd’hui, walden. tu vas peut-être éviter de lui faire remarquer, serait totalement inutile et irrespectueux. à la place, tu jettes un rapide coup d’oeil à sa tasse. grimace en y remarquant 1. le thé, 2. la balle, et tu pousses un peu le chat pour qu’il se perche sur ton épaule alors que tu pars à la recherche d’un breuvage un peu plus attrayant dans les placards et tiroirs de l'appartement de ton aîné. étonnamment pas vraiment du genre à te servir quand t’es ici donc t’y vas à l’instinct, tout ça pour froncer les sourcils en trouvant bouteilles d’huile d’olive, vinaigre, et sirop de framboise..?

”tu veux un autre thé ? j’ai juste trouvé du sirop.” liqueur, pas sirop. tu t’en rends compte en te servant un verre, dilué avec de l’eau que tu manques de recracher, t’aurais pourtant facilement pu remarquer l’impressionnant pourcentage d’alcool indiqué sur la bouteille. ”oh et merde hein.” baguette sortie pour faire chauffer de l’eau pour le thé, tu poses le chat au sol pour finalement enlever ton manteau et venir prendre place un moment sur l’accoudoir du fauteuil, pas super confortable mais t’es surtout là pour poser une main qui se veut compatissante sur l’épaule de ton ami, geste probablement un peu maladroit parce que c’est pas ta spécialité. mais le fait est que t’essaies. parce que c’est peut-être bien ça, la raison de ton malaise depuis l’annonce. walden fait partie de tes très, très rares amis, et le savoir dans un quelconque état de détresse émotionnel ne te plait vraiment pas. t’essaies de chercher son regard, sais pas trop ce que t’espères y trouver. ”ça ne va pas être facile, je suppose.” thé qui se prépare, subtilement orchestré par des moulinets de poignets. c’est quand même pas mal, la magie. ”désolé, je vais te faire l’évident affront de te rappeler que si t’as besoin d’en parler, pour ce que ça vaut, je suis là. ou même pour parler d’autre chose, ou juste rien dire du tout, c’est bien aussi. ”

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ft. @Merwyn Ó Mordha

tw : perte d'un parent; deuil; endettement

as peut-être déjà passé des heures, ou simplement quelques minutes, dans ce fauteuil, sans voir pour autant le temps s’écouler, n’en as pas le besoin dans l’immédiat, servirait strictement à rien d’essayer de finir la journée au ministère, serait pas bon à grand-chose si ce n’était rester à ton bureau à essayer de digérer ce qui venait de se passer. c’était évident, que ça vous pendait au nez depuis tout un temps, que ça aurait certainement dû arriver depuis un bon bout de temps d’ailleurs. aurais du te douter vu son état qui avait empiré ces derniers jours, qu’elle ne réagissait presque à plus rien. à la place, avais continué de t’accrocher à l’idée que ça finirait par se stabiliser, que maintenant que ton géniteur s’était barré, vous alliez pouvoir profiter un peu, juste à deux. même si sa mémoire lui faisait défaut, qu’elle te remettait de moins en moins. aurais voulu passer plus de temps avec elle, lui créer des nouveaux souvenirs, plus doux que ce qu’elle avait pu connaître, même si c’était loin d’être ton fort.

au moins félin a comme avantage de changer les idées, même si es loin de comprendre son comportement. merwyn semble bien plus habitué que toi à sa présence, à savoir quoi faire exactement avec lui. chat semble tout autant habitué à lui, à lui monter dessus de la sorte en continuant de ronronner, comme s’il faisait ça tous les jours.
« —j’sais pas comment vous faites pour vivre avec lui. » n’était pas une nouveauté, que les animaux de compagnie, ce n’était pas ton fort. ne pourrais tout bonnement pas partager ton quotidien avec l’un d’eux, parce que ça t’emmerderais trop rapidement, que t’aurais clairement la flemme de t’en occuper correctement, certains jours. aimais trop pouvoir profiter d’une certaine solitude au moins quelques minutes par jour. détesterais avoir quoique ce soit qui monte sur ton épaule, qui te prenne pour une tour de surveillance. à la place, t’enfonces encore plus dans le fauteuil, malgré la situation, ne pouvais nier qu’il était confortable, que si on te laissait un peu trpo longtemps là, tu finirais par t’y endormir. laisses ton ami fouiller les armoires, ce que tu ne te serais pas permis de faire toi-même. peu importait ce qu’il pouvait bien y trouver, n’allais pas faire le difficile, alors acquiesces quand il propose un deuxième thé, peut-être que tu pourrais profiter de celui-là, avant qu’une deuxième balle ou jouet ne se retrouve dans ta tasse.

mine de rien, ça rassure lorsque merwyn se rapproche, s’assied juste à côté de toi, tout comme le contact de sa main. ni l’un ni l’autre vraiment familiers à ça, il fallait bien un début à tout. y avait même pas spécifiquement besoin de parler au final, pour dire quoi ? répéter des faits ? ça ne changerait rien à la situation, du tout. hausses un peu les épaules à sa question, essayais de te dire qu’il y avait pire, arrivais pas à te retirer l’idée non plus qu’elle serait certainement mieux de la sorte.
« —j’sais pas trop, j’sais pas si j’me rends encore totalement compte. mais c’tait évident qu’ça d’vait bientôt arriver. » allais pas faire l’affront d’en parler cinquante ans à merwyn, ça te saoulerait même bien avant lui.
«— j’sais pas, j’arrive pas à imaginer sur l’long terme qu’elle est plus là. » faudrait un peu plus de temps pour ça, viendrait peut-être d’ici quelques jours, un peu plus, ou un peu moins. quand serais bien obligé de te reconfronter à l’appartement, totalement vide. devrais aussi penser à quoi en faire, géniteur avait accumulé les dettes, qui allaient certainement te retomber dessus prochainement ou non.
« —m’rci d’être venu d’ailleurs. t’vais sûrement autre chose à faire nah ? »

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ft. @Walden Macnair

tw : mention de décès, alcool, mention de chatterie

toujours été plutôt solitaire. pas un grand fan des animaux, et pourtant, multiples félins t’ont toujours accompagné au cours de ta vie sans que tu n’y voies d’inconvénient. pourrais pas vraiment t’occuper d’un clébard. t’apprécies le côté loyal mais tu saurais pas lui apporter l’attention qui lui faut. chats sont plus indépendants. la tienne ne déborde pas d’affection, se contente de la tranquillité autant que de quelconque présence humaine. t’as de la chance, cette race n’est pas toujours facile à gérer et semblerait que tu sois tombé sur un spécimen plutôt calme. t’aurais pu te retrouver avec autre chose, une créature à l’aspect et psyché douteux qui t’aurait fait regretter ton achat.

”je me le demande aussi.” tu penses que t’aurais pas pensé à recueillir un chat de gouttière. la bonté et générosité c’est quelque chose qui semblait venir naturellement à ton aîné, tout à ton contraire. tu sais en faire preuve. mais tu dois le vouloir, ou bien souvent t’y forcer. empathie n’a jamais été ton fort parce que t’es comme ça. tu ne fonctionnes pas correctement, et tu ne t’en es jamais inquiété.

ce qui t’inquiète, c’est cette tension au niveau de tes muscles. tes sourcils inconsciemment froncés alors que tu te targues trop souvent de contrôler si facilement tes expressions faciales. ton estomac noué, ce très léger mais trop remarqué tressaillement dans ta main gauche. assaut désagréable, détestable et tu regardes cette liqueur avec haine, comme si elle était la cause de ton apparition soudaine d’empathie inexplicable. t’aimes pas ça. mais t’as connu la perte, en quelque sorte. tu saurais pas dire si votre expérience est similaire, t’en doutes, nora était malade tandis que toi, ça t’était tombé sur le coin de la gueule sans que t’aies pu t’y attendre, mais t’imagines que tu ne comprendras que trop bien lorsque ça finira par arriver à ton paternel. t’espère que le jour en question tardera. t’as pas envie d’y penser mais c’est des évènements comme ça qui te rappellent cette éventualité.

t’espères pas dire de conneries, tu t’en voudrais, ça te ferait chier. tout foutre en l’air. généralement bien peu soucieux de tes paroles, même si généralement bien pensées, ici t’as pas grande idée de ce que tu devrais dire. peut-être que tu devrais te taire, mais dans ce cas-là pourquoi être là ? pas sûr que ta présence ait été un grand réconfort pour qui que ce soit. t’inspires probablement bien des choses, mais pas la confiance, pas la bienveillance. aujourd’hui, ça t’emmerde. ”c’est sûr, mais bon.. j’sais pas si on peut vraiment être préparé à ça, même en s’y attendant. prends le temps qu’il te faut, c’est tout ce que je peux te dire avec certitude. poses une absence au travail si besoin- ou noies-toi dedans, mais je suis pas sûr que ce soit très sain. ” c’est ce que t’avais fait, personnellement. t’en avais parlé à personne parce que tu voyais pas l’intérêt. ça t’enrage, que ça lui arrive à lui. ”c’est normal. rien d’important, je bossais et ça m’aurait paru impensable de pas au moins.. passer, m’assurer que.. je sais pas. est-ce que t’as besoin de quelque chose ? est-ce que je peux faire quoi que ce soit, pour ne serait-ce qu’un temps soit peu aider ? vraiment, n’hésites pas. ” trop silencieux, déjà. t’as jamais détesté le silence mais c’est pesant. donc tu bouges, choppes une cassette que tu mets en route en même temps que t’allumes la petite télé- tu détestes les putains de gremlins. mais feront office de bon léger fond sonore et visuel pendant un moment.

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ft. @Merwyn Ó Mordha

tw : perte d'un parent; deuil; endettement

la nouvelle commence enfin à percuter distinctement le cerveau ; comprends petit à petit que plus jamais tu ne retrouverais ta mère alitée dans cet appartement de malheur. n’arrivais pas à te décider de si c’était une bonne ou une mauvaise chose. ne savais pas non plus si ça t’enrageait ou te soulageait que géniteur ne serait jamais au courant de la date ni de la manière dont nora avait pu partir. t’en voulais un peu de ne pas avoir pu être à ses côtés lors des dernières minutes, des dernières secondes, même si tu n’avais aucun doute sur le fait qu’abe l’aura bien plus rassurée que ce que tu n’aurais pu faire. soudainement, l’avenir fout les jetons, parce que y a plus vraiment rien qui se projette. travaillais pour pouvoir lui payer ses traitements, pour pouvoir lui faire ses courses. devrais certainement mettre les bouchées doubles pour pouvoir espérer un jour rembourser l’accumulation des mois -dans le meilleur des cas- des loyers non payés. mais à quoi bon au fond. le ferais parce que voudrais pas te foutre le propriétaire à dos ou le foutre dans la merde, mais n’y voyais vraiment pas l’intérêt. hors de question de reprendre cet appartement, de le revoir encore plus de fois que nécessaire.

préfères te concentrer sur ce que merwyn peut te dire, parce que sa voix se fait un tant soi peu rassurante, parce que c’était bien mieux que de rester seul avec te pensées qui ne feraient que défiler encore et encore. parce qu’il avait l’air de comprendre un minimum.
« —nah, j’veux pas prendre d’absence. ‘fin pt’être un jour ou deux mais…j’me vois pas- j’peux pas vraiment prendre plus. et j’suis pas sûr qu’ce soit plus sain d’rester cloîtré, j’me dis qu’au moins aller au ministère ç’m’occupera. » parce que prendre du temps pour toi, tu ne savais même pas ce que tu pourrais en foutre. londres n’avait jamais été ta passion, pouvait pas te permettre de louer quoique ce soit en dehors, même pour une semaine, et aurais en plus de ça l’impression de fuir.
« —m’rci, vraiment. j’sais pas trop- j’pourrais venir dormir chez toi c’soir ? j’pas envie d’retourner à la coloc, l’autre y sera avec toute s’famille et- » y avait peut-être un détail que t’avais oublié là, ces dernières heures.
« —nah oublie, j’suis désolé t’as sans doute autre chose d’prévu d’ton côté. » la veille de noël, généralement, les gens avaient quelque chose, oui. n’allais pas lui demander de choisir entre sa famille et toi quand même. secoues un peu la tête, avant de fixer l’écran que merwyn avait allumé, le programme en train de passer.
« —c’quoi cette merde ? » pas la télévision ; en aviez une à l’époque, presque constamment allumée, un des seuls objets de l’appartement qui avaient résistés aux crises de nerfs, changements d’humeur et aux poing de stanford. crépitements incessants dans le salon qui te servais aussi de semblant de chambre, n’avais pas le moins du monde envie d’y repenser maintenant. n’en as pas vraiment l’occasion non plus, voilà que le félin refait des siennes, se croit tout permis, fait comme chez lui (c’était le cas), en bondissant d’un coup sur tes genoux, pour se faire une place dessus et s’y coucher en un rien de temps.
« —mais l’est pas possible lui- allez pshh pshh va chez merwyn. » mais rien n’y fait, il continue de te fixer avec ses yeux de merlan frit. essayes de le prendre le plus doucement que tu peux dans les bras, franchement pas habitué avec les chats, mais bien évidemment que ce pot de colle se met à ronronner de toutes ses forces, à essayer de se faire un chemin jusqu’à toi, et après des minutes bien trop longues, arrives enfin à le mettre sur les jambes de l’autre brun.
« — j’vais me répéter, mais ‘faites comment pour le supporter ?? ça tient du miracle là. » l’aurais bien regardé avec un air de défi, pour lui faire comprendre de ne pas revenir par chez toi ; mais à peine le regard croisé qu’il se remet à ronronner, alors préfères briser le lien directement, c’était plus sûr.

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ft. @Walden Macnair

tw : mention de décès


regard par la fenêtre comme si ça pouvait t’apporter un quelconque réconfort, une réponse à ton intempestif questionnement intérieur. c’est stupide. pourtant ce qu’on lit, dans les bouquins. ce qu’on voit, dans les films. peut-être que t’es quelqu’un de trop cultivé qui devrait arrêter de te baser sur les médias pour te donner une idée de ce qui est considéré comme normal et conventionnel. trop soucieux des apparences. crainte sous-jacente de paraître trop différent, qu’on se questionne sur tes états d’esprits. aimerais te démarquer et te fondre dans la masse en même temps.

t’as trop souvent vu des gens se répandre en excuses à l’annonce du décès d’un proche d’un proche- et s’excuser pour quoi ? encore une chose que t’as jamais compris, parmi tant d’autres. mais tu penses la saisir, cette sensation d’impuissance et d’accablement face à l’inéluctable. hochement de tête distrait, t’es pourtant étonnamment attentif. ”penses quand même à te reposer au besoin, mais je comprends. c’est quand même bien à toi de juger ce qu’il y a de mieux pour toi.” mais t’étais prêt à fournir une certaine guidance, si elle était bienvenue. pas ton domaine de prédilection, mais c’est étonnant, à quel point t’es prêt à des efforts pour le peu de personnes auxquelles tu tiens. sa question te surprend un peu mais t’en montres rien, t’as ce pincement au coeur lorsqu’il se rattrape. ”y a aucun souci, vraiment. y a de la place, et je t’assure, je préfère passer du temps avec toi que de me rendre à un énième repas de famille. j’suis sur une petite série de trois noëls évités, ça serait dommage de pas continuer comme ça..” préfère ajouter une touche d’humour, ça passe toujours un peu mieux, et tu tiens à lui faire comprendre que sa présence ne sera jamais de trop. t’aimes pas ça, rassemblement familiaux, obligé d’être politiquement correct, de te retenir de ne pas noter à quel point un tel ou un autre peut être atrocement con. ”ou je t’y amène, si tu préfères. c’est un sacré exercice de contrôle de soi.” pas certain qu’il s’entendrait avec qui que ce soit d’autre qu’aberthol, et tu pourrais le comprendre.

tu restes quelques instants sceptique face à la télévision, tu te demandes si tu devrais changer de cassette, mais tu te dis que c’est pas non plus le point le plus important de la soirée, loin de là. ”un chef-d’oeuvre, si on écoute certains. j’en suis pas convaincu.. ” c’est que t’es difficile, tu le nies pas. regard tout aussi amusé que fasciné par le caractère du félin dont tu te refuses à songer au nom “officiel”, tu tapotes tes genoux pour l’encourager mais c’est qu’il semble ravi d’être auprès de walden. tu te demandes s’il ne cacherait pas son jeu, s’il ne serait pas plus machiavélique qu’il n’y paraît. ”des années d’expérience. l’est chiant, mais je les trouve attachants ces p’tites bêtes. enfin, y en a des plus sympas que d’autres. la mienne est pas aussi affectueuse, mais je trouve sa présence.. thérapeuthique ?” ce qui n’est pas plus mal, sachant que tu feras jamais l’effort de considérer un quelconque autre type de thérapie, inconscient de tes problèmes, trop focalisé sur ceux des autres.

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ft. @Merwyn Ó Mordha

tw : perte d'un parent; deuil

présence de merwyn se faisait plus rassurante, d’habitude cherchais à fuir le monde préférais t’empêtrer dans ta merde tout seul, dans ton coin. parce que les autres n’avaient pas à savoir, parce que n’avais pas envie de les encombrer non plus ; ceux que t’appréciais tout du moins. merwyn en faisait partie, avait réussi à se faire sa place au fil des années. fallait croire que l’inverse était juste aussi, ne serait pas venu ici, aussi vite si ne comptais pas un minimum pour lui. c’était plus rassurant de le savoir là, de savoir son frère en train de s’occuper de toute cette paperasse dont t’aurais certainement pas compris un traître mot. t’aurais mis des jours, voir des semaines à te décider à plonger là-dedans et encore plus à t’en sortir. trouverais bien un moyen de les remercier, d’ici quelques jours. voulais penser à autre chose dans l’immédiat, sortir ça de la tête, parce que ça ne ferait pas revenir ta mère ; rien ne le ferait.

« —j’sais pas si j’pourrais. j’ferais qu’tourner en rond ou j’viendrais t’emmerder direct à ton taff, j’suis pas certain que t’apprécierais sur l’long terme. » ça te saoulerais en tout cas que quelqu’un en fasse de même. mais voudrais pas te laisser dépérir dans ton appartement, valait mieux s’occuper l’esprit. déjà rien que pour ce soir essayerait de le fuir, si merwyn était libre. c’était certain qu’il avait autre chose à faire, autre chose de prévu une veille de noël. mais semblait bien plus que compréhensif, ça rassure encore un peu plus.
« —t’es sûr ? » voulais pas qu’il se sente forcé d’accepter, même si repas de famille n’avait pas l’air de botter plus que ça. pouvais pas trop comprendre, même si t’étais toujours considéré chanceux de ne pas avoir eu à en subir.
« —si ça t’arrange d’rater les suivantes, tu sauras à qui t’adresser. » deviendrait peut-être votre tradition, à force. en tout cas, préférais de loin savoir que tu pouvais dormir chez lui ce soir. permettrait de changer un peu d’air, de passer un peu plus de temps avec lui, aussi, ce qui ne t’avait jamais dérangé, bien au contraire.
« —t’as vraiment envie d’les traumatiser ? » ne doutais pas que sa famille était plus que sympathique, surtout s’ils ressemblaient à son aîné, mais risquais de casser l’ambiance, sans le vouloir. déjà plutôt rabat-joie qu’autre chose en temps normal, ce soir ça n’allait certainement pas s’améliorer.
« —mais s’tu veux y aller j’t’accompagnerai. » ferais pas le difficile, chercherais peut-être même à faire un effort ou l’autre. voulais certainement pas contrecarrer ses plans.

regard se porte naturellement sur la télévision qu’il avait allumée, film que tu ne suivrais certainement pas jusqu’au bout. que tu ne suivrais sans doute pas tout court, mais au moins ça vous faisait un bruit de fond qui n’était pas désagréable.
« —z’ont p’têtre de la merde dans les yeux. » voyais pas comment ça pourrait être autrement, de toute manière attention est vite accaparée par le félin qui ne veut tout simplement pas quitter tes jambes. as un peu peur de lui faire mal en le prenant dans tes mains pour le foutre chez le brun, mais ça ne crie pas, ça ne cherche pas à griffer, ça se laisse un peu trop facilement faire.
« —pt’être qu’on s’y fait à la longue ? ouais, franchement à choisir j’préfère de loin la tienne hein. j’crois qu’elle m’aime pas trop, mais au moins elle sait se tenir et elle grimpe pas sur l’gens. » peut-être que c’était lié au caractère des propriétaires.

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ft. @Walden Macnair

t’as pas des masses d’amis, tu sais de source sûre ( walden ) que walden n’en n’a pas des masses non plus. mais tu t’étonneras toujours qu’il pense pouvoir te déranger.

t’as personnellement - presque - jamais cette crainte, de déranger autrui. et si c’est bien le cas, t’en as généralement pas grand chose à faire. pas dans tes priorités, de te soucier des conséquences de tes actions auprès de tes pairs. donc c’est que ça te ferait presque de la peine, de l’entendre dire ça. mais pas non plus dans ton genre d’ouvertement afficher ta pitié, et tu n’es pas non plus sûr que ça lui ferait plus plaisir que ça. “ça serait déjà plus intéressant que la moitié de mes journées en temps normal, tu sais.”

pas vraiment d’exagération à ce niveau. travail est apprécié, mais pas non plus ta vocation. il est un peu tard pour s’en soucier, et tu occuperas probablement le même poste jusqu’à ce que plus avantageux et confortable se présente. “sûr et certain. je t’assure, c’est un jour on ne peut plus normal pour moi. et te sens pas obligé d’apporter le moindre cadeau.” si tu t’es amusé durant des années à apporter cadeaux tous plus détestables les uns que les autres, tu t’en es lassé et n’apporte désormais plus rien ( sous faux prétexte qu’on manquant de reconnaissance à ton égard les années précédentes, naturellement ).

évident, le fait que si t’as quelque chose à offrir à quelqu’un de ta famille, tu le fais hors fêtes.

“je les ai habitués à bien pire que ta potentielle présence, je pense.” seront peut-être même contents que t’amènes quelqu’un, quasi certitude que tu te tiennes à carreaux et que tu sautes pas à la gorge d’alvyn à la moindre provocation, si tant est qu’il daigne se montrer cette année. sourire léger, tu trouverais malvenu d’éclater de rire étant donné les circonstances. “c’est gentil de ta part, merci. abe sera content de t’y voir.” et tu te moques de l’avis des autres, sans surprise.

soirée film improvisée ne serait pas authentique sans en-cas digne de ce nom. tu t’aides de ta baguette pour faire venir un paquet de biscuit que tu vois sur un comptoir, semble plus intéresser félin que toi-même, et tu comprends une fois après en avoir goûté un. grimace, tu tends un des biscuits au chat. tu notes dans un coin de ta tête d’acheter un vrai stock d’amuses-bouche comestibles à aberthol. “tu regardes souvent des films, de ton côté ?” si t’avais une idée de ses goûts en matière de film, pourrait déjà te permettre de mettre quelque chose de moins chiant. ce que tu regardes toi en temps normal n’est pas plus attrayant que ça. devriez peut-être faire comme le chat, devriez peut-être dormir pour faire passer le temps et arrêter de penser aux trucs auxquels vous voulez plus penser.

t’aimerais bien arrêter de penser, parfois.

luxe que peu peuvent se permettre, à ton avis. “elle met du temps à s’habituer aux autres, n’est pas qu’elle vienne se coller à toi un jour. mais c’est déjà moins intrusif que.. ceci.” regard sceptique envers le chat sur tes genoux qui tente tant bien que mal de s’attaquer au sachet de biscuit, tu ne saurais nier le trouver adorable. “j’ai toujours été entouré d’animaux, depuis que je suis gamin. c’est pas trop ton truc, je me trompe ?” tu juges pas, les goûts et les couleurs. mais tu préfères de ton côté largement la compagnie de certains animaux à celle de certains humains.