trompe-l'œil
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@Cordelia Nott — fin novembre 1984 — ♪

le retour de cordelia n’était pas passé inaperçu. avais évidemment directement dégagé du temps pour venir la voir à londres, ce qui était quand même nettement plus pratique que de retourner au manoir familial à chaque fois. te doutais que le choix n’avait pas été des plus simple ni même des plus facile pour elle, qu’elle avait forcément du prendre un minimum sur elle pour y arriver. que la vie était certainement plus calme dans le sud, qu’il aurait été même certainement plus sûr pour louise, pour theodore, pour elle, d’y rester ; mais les choses étaient loin d’être aussi faciles. le désormais aîné de la fratrie avait eu l’air plutôt heureux de ce retour, quant à ta propre sœur, c’était un peu plus complexe. l’avais écoutée, comme à chaque fois, parce que c’était un de ces moments que tu pouvais le plus apprécier entre vous, de prendre le temps pour elle, de constater que d’une certaine manière, elle continuait de se confier.

tracas du quotidien en surface, qu’il serait assez simple à recadrer, à ajuster, proposition de sortie le lendemain, de faire quelques courses plus que nécessaires, ensemble, dont le cadeau de brianna. se changer les idées, faire doucement, à son rythme, son retour à londres. bien évidemment, choix n’avait pas été si facile pour la cadette, te doutais que de quitter louise n’allait pas être si simple pour elle, même si ce n’était que le temps de deux ou trois heures. n’avais pas plus insisté que ça, n’aurait servi à rien si ce n’était risquer de la braquer, mais après le temps d’une réflexion ou deux, cordelia avait fini par acquiescer, par accepter. et ça n’aurait pas pu te rendre plus heureux.

n’était pas dit pour autant qu’elle n’allait pas changer d’avis d’ici-là. mais le lendemain matin, peu après votre heure de rendez-vous, c’était bel et bien sa silhouette qui s’était dessinée pour te rejoindre. son bras avait rapidement trouvé sa place habituelle autour du tiens, avant de vous saluer. sourire était déjà venu se loger sur les lèvres alors qu’elle prenait la parole.
« —non, du tout, ne t’en fais pas. » n’avais pas réellement eu l’impression d’attendre, bien qu’arrivé quelques minutes avant l’heure officielle du rendez-vous, avais déjà eu bien assez mentalement à faire en essayant de te rappeler ce que cassandra avait pu te demander de ramener, trier ce qui était pertinent dans la liste de course que la cadette de votre famille avait bien pu te dresser dès qu’elle avait su que tu te rendais sur le chemin de traverse.
« —tu as bien fait. on sera rapidement de retour, je te promets. alors, tout s’est bien passé ce matin ? » demandé doucement, réellement pour t’assurer qu’elle était partie l’esprit tranquille. de ton côté, profitais plus du moment que tu n’avais pu le faire les dernières fois où tu t’étais rendu dans la rue marchande, même si ne pouvais t’empêcher de rester un minimum aux aguets, il y avait nettement moins de pression qu’en mission.

sujet du présent de brianna arrive rapidement sur le tapis, sourire s’agrandi malgré lui aux paroles de la plus jeune, bien que creusais déjà plus que sous l’humour apparent de son commentaire.
« —rien. » sincérité plus que transparente, encore plus avec tout ce qui avait pu se passer. n’était que ton propre avis, mais était persuadé que rien, strictement rien ne pourrait surpasser sa présence, son retour. restais foncièrement convaincu que ça plairait à votre aussi, dans un sens, à sa manière, qu’elle ne le montrerait tout simplement pas, peu importait les raisons. ceci dit, avais déjà cogité depuis quelques nuits à ce qui pourrait potentiellement lui faire plaisir, même si crainte de viser dans le faux tenaillait toujours fortement lorsqu’il s’agissait de la deuxième de la fratrie.

« —il y a une joaillerie pas loin qui fait des pièces uniques et sur demande, dont des boucles d’oreilles avec une touche de magie. je me disais que ce serait possiblement une idée de lui en offrir une paire, avec une semblable pour nicola ? » le ton incertain, parce qu’avec brianna, ça avait toujours été plus compliqué, c’était toujours plus délicat. serais plus rassuré en ayant l’avis de cordelia.
« —j’aimerais bien trouver quelque chose pour elias aussi, il se met tellement la pression pour le moment avec sa future rentrée j’ai l’impression. » et pas que. si autant cassandra que toi essayiez de ne pas lui imposer trop de pression, ça ne tenait malheureusement pas que de vous.
« —et te trouver une nouvelle toilette. »

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@Cordelia Nott — fin novembre 1984 — ♪

étais tellement content, heureux de pouvoir repasser du temps avec ta sœur, loin de tout, avec ce souffle d’insouciance, qui arrivait à faire son chemin entre tout le reste. n’était question de pratiquement rien si ce n’était de profiter le temps de quelques heures, de se retrouver sans quoique ce soit d’autre à côté. le genre de moments que t’aimerais multiplier, bien que ce soit un peu compliqué, ne serait-ce qu’avec vos agendas respectifs. parce qu’il y avait les enfants, aussi. même si elias et cordelia étaient toujours heureux de pouvoir passer du temps avec leur cousin, que la petite dernière de ton côté ne cessait de vouloir rencontrer sa cousine à longueur de journée et de semaine, d’autant plus depuis qu’elle savait que sa marraine était revenue sur le sol londonien. acquiesces lorsque ta sœur avoue ne pas aimer laisser ses enfants derrière elle. ne pouvais pas comprendre de la même manière que la sienne, expériences bien trop différentes, ne pouvais même pas prétendre un seul instant savoir ce que ça faisait.
« —dès que tu ne le sens plus, tu le dis et on rentre, d’accord ? » le but n’était certainement pas de la dégoûter de ce genre de sorties. autant que ce soit court ; mais qu’elle puisse profiter le plus possible sans que l’inquiétude ne prenne le dessus.

alliez profiter du calme qui régnait actuellement dans les rues pour pouvoir chercher un cadeau un cadeau à brianna, quelques jours que t’y pensais, que t’essayais de réfléchir à la meilleure option, quelque chose qui pourrait réellement lui faire plaisir, même si elle ne le montrerait jamais pleinement. rassuré en voyant la réaction de cordelia, qui était plutôt engageante, avait l’air de trouver et de dire que c’était une bonne idée ; même si son adjectif fait sourire, qu’elle connaissait on ne peut mieux votre nièce.
« —c’est ce que je m’étais dit aussi, mais…je n’ai pas envie de prendre le risque de froisser l’une ou l’autre, ce n’est…vraiment pas le but. » mais peut-être qu’avec le temps, avec le recul, fierté serait mise de côté et le message premier passerait un peu mieux.
« —en forme de rose ? ce serait le clin d’œil parfait, dee ! je devrais faire plus souvent appel à toi quand je veux peaufiner des idées de cadeaux, on ferait mouche à chaque fois, je suis certain. » étais de plus en plus motivé par cette idée, maintenant qu’elle prenait encore un peu plus forme.

sujet dérive sur elias, besoin de lâcher un peu de lest, avec sa rentrée qui se rapprochait bien trop à ton goût. acquiesces directement lorsqu’elle parle de poudlard ; aviez retourné la situation dans tous les sens avec cassandra, avais même pensé un instant à retourner en france, mais au final, les enjeux auxquels vous devriez faire face là-bas n’étaient pas forcément plus enviables.
« —oui, il a pratiquement…toujours connu l’angleterre, il connaît plus de monde ici et puis…et puis à poudlard, il y aura cassie, ça le rassurera- ça…nous rassurera aussi. » il faudrait bien qu’un jour il prenne son envol, que vous vous sépareriez de lui, mais ça ne serait pas pour tout de suite. léger soupir en serrant un peu plus le bras de la blonde contre toi, il y avait bien une autre raison qui s’ajoutait au reste, que cordelia ne pourrait que comprendre.
« —sans compter que mère était un peu trop motivée à le garder pendant les vacances et à la moindre occasion qui se présentait s’il était à beauxbâtons. » bien évidemment qu’elle avait insisté pendant des jours et des jours, essayé de te faire changer d’avis.
« —histoire de ’reprendre correctement son éducation en main’. » vaguement imité, une moue sur le visage qui s’accompagne. ne cessait de prétendre que ce serait plus simple pour tout le monde, que vous manquiez cruellement de temps cassandra et toi pour le faire correctement, avec vos postes respectifs.
« —si ! il adore les chats, mais le risque c’est que navarre n’accepte pas un nouveau venu ; il est assez territorial. mais un hibou…pourquoi pas, ça le pousserait peut-être à écrire plus souvent que s’il devait à chaque fois aller à la poste ou…à la volière s’ils en ont une. » avoir un animal lui permettrait aussi de commencer à avoir quelques responsabilités, avoir une compagnie qui pourrait être assez rassurante, à tout moment.
« —tu me diras si un jour il a des problèmes, et qu’il t’en parle directement ? » il y avait de grandes chances qu’il s’ouvre plus rapidement à sa tante lors de l’adolescence qu’à ses propres parents. t’en faisais sans doute de trop, mais préférais te préparer à toutes les possibilités.

rejoindre la joaillerie n’avait pas été compliqué, n’en étiez pas bien loin. regard essayait de suivre celui de ta cadette, essayais de noter si -par hasard- quelque chose semblait lui taper dans l’œil, pour un prochain cadeau que tu pourrais lui faire. vendeur vous aborda rapidement, non avare de conseils. sortilège défensif choisi, à mettre au sein des boucles ; ne serait certainement pas de trop. restait question de la livraison, te doutais qu’une commande personnalisée dans le genre pourrait possiblement prendre plusieurs heures, peut-être même que vous ne pourriez que les récupérer le lendemain, juste avant la soirée d’anniversaire. mais ta cadette savait très bien ce qu’elle voulait, et ce que cordelia souhaitait, elle savait se donner les moyens d’y parvenir. appuierais sans souci, si ça pouvait y aider encore un peu plus.
« —dans une heure ça me semble parfait. » préfères sourire à cordelia, plutôt que de constater la réaction de votre interlocuteur, qui finit par se plier à votre demande, s’y affairait d’ores et déjà. ne traînez pas plus dans la boutique, à peine sortis, ne retiens pas un :
« —j’ai bien cru qu’il allait nous faire une attaque. » en t’éloignant un peu plus dans l’allée avec ta sœur qui commençait déjà à se remplir ; laisses le regard se glisser sur les vitrines que vous croisez, dont une librairie où toutes les couvertures ne sont pas inconnues.

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@Cordelia Nott — fin novembre 1984 — ♪

le hochement de tête de cordelia rassure, n’as pas l’impression de la forcer à sortir, aurait bien été la dernière de tes envies que de la presser, de ne pas respecter son rythme. t’en voulais déjà bien assez de ne pas avoir pu faire assez pour la libérer, de ne pas avoir été là en premier lieu pour l’empêcher. et malgré tout ça, tout ce qui avait pu se passer, vous arriviez à vous retrouver sur le chemin de traverse. une nouvelle fois, c’était la cadette qui finissait par te rassurer, soutenait l’idée. finis par sourire, plutôt que de continuer à t’inquiéter. n’arriveriez certainement jamais à trouver cadeau qui pourrait les combler toutes les deux.
« —c’est pas faux. » aviez certainement encore bon nombre d’années devant vous avant qu’un de vos cadeaux ne trouve totalement grâce aux yeux de votre sœur. malgré les remarques que brianna pourrait vous faire, étais de plus en plus convaincu que c’était le présent le plus parfait que vous pouviez lui trouver, celui qui vous ressemblerait le plus, mélange d’idées de cordelia et des tiennes.

mais retrouver ta cadette, c’était aussi pouvoir discuter de sujets plus épineux, ceux qui pouvaient fâcher ou prendre la tête. aviez bien évidemment pensé à envoyer elias à beauxbâtons, mais ironiquement, remarques et avis de tes propres parents avaient suffit à faire pencher la balance dans l’autre sens. réaction de cordelia ne se fait pas attendre, la regarde tristement pendant quelques instants ; premier réflexe était de trouver des excuses à votre matriarche, mais ne servirait à rien. ne servirait à rien ni de mentir à cordelia, ni d’essayer de te leurrer là-dessus. s’il y avait bien une personne avec qui tu pouvais être totalement honnête, c’était bien ta cadette. elias subissait déjà bien assez de pression de la part de ses grands-parents que pour lui en ajouter. ne pouvais pas l’éloigner totalement d’eux, ne voulait pas l’éloigner totalement d’eux, mais si tu pouvais lui éviter le genre de remarques que votre mère surtout pouvait faire, ça ne serait que positif.

commentaires de ta sœur vont droit au cœur, font sourire sincèrement alors que le regard s’adoucit. trouvait toujours les bons mots, pour tout, même quand essayais de cacher les insécurités, arrivait à les déceler en grande partie, à les calmer.
« —merci. » tout ce qu’il y avait de plus sincère dans le simple mot qui portait pourtant beaucoup de sens. après tout, ce que cordelia pouvait penser de ton fils comptait bien plus à tes yeux que tout ce que vos parents pourraient dire.
« —c’est ce qu’on s’est dit aussi, il grandira certainement plus sereinement ici, même si c’est dommage de l’éloigner de ses racines. » mais ce n’était pas comme si poudlard n’avait pas bonne réputation, que c’était  spécifiquement moins bien.

espérais que lui trouver un hibou pourrait le rassurer, lui remonter un peu le moral aussi. ça te rassurerait par la même occasion, de savoir que vous pourriez avoir plus facilement de ses nouvelles, qu’il pourrait en donner quand il le voudrait.
« —ça me semble assez logique, enfin, tu me diras que cass pourra me donner presque quotidiennement des nouvelles aussi mais…ce n’est pas la même chose. je lui dirai en tout cas de te raconter tout ce qu’il pourra vivre là-bas. » ne demandais qu’à ce que leur relation puisse se développer, se creuser d’autant plus. confiance s’était instaurée entre les deux depuis ce qui semblait être toujours, ce serait dommage qu’ils le perdent, ou qu’il se détériore. en tout cas, étais plus rassuré maintenant d’avoir pu en parler avec cordelia, de savoir qu’elle serait là pour lui en cas de problème. les épaules se détendent, alors que le bras se resserre un peu autour de celui de la blonde.
« —je suis plus stressé que lui je crois, au final. » c’était presque certain, même. grimace qui retrousse le nez le temps de quelques secondes, face au compliment.
« —il fera certainement bien mieux. » en étais plus que persuadé, parce qu’il avait toutes les cartes en main, et que tu le lui souhaitais, tout simplement. aurais espéré qu’il se mette moins de pression, même si c’était plutôt mal parti sur ce point-là. tout n’était pas perdu, ça pouvait encore changer et comptais bien tenter de travailler là-dessus.

en attendant, il était plus que temps de regarder au cadeau de brianna, mission bien plus rapide que ce que tu aurais pu penser. n’aviez plus qu’à attendre que les boucles d’oreilles soient prêtes, petite sœur plutôt sereine malgré le timing que vous aviez pu laisser à ce pauvre vendeur.  allais arrêter de t’en faire pour lui, après tout, si ça se trouvait votre sortie durerait un peu plus d’une heure ; commençait plutôt bien avec une librairie, surtout si cordelia vous arrêtait d’un coup. te fais ôter le regard de la couverture familière pour essayer de voir celle qui avait pu attirer celui de ta sœur, mais son doigt s’arrête sur le coupable d’un bon nombre de nuits blanche, efface les derniers doutes lorsqu’elle prononce le nom de l’auteur. cœur qui rate un battement mine de rien, avant de te décider à la suivre. pas franchement l’habitude de t’attarder près de tes romans, toujours cette peur que quelqu’un puisse faire le lien. toujours cette peur que ça se casse la figure, que les lecteurs se lassent et délaissent. te rapproches doucement alors que cordelia avait pris un des livres entre ses mains.
« —j’ai déjà entendu des collègues en parler. » ne lui mentais pas, c’était arrivé à plusieurs reprises, d’autant plus les jours précédents, maintenant que le dernier tome était enfin sorti. prends un peu distraitement entre les mains le premier ouvrage à ta portée, résumé que tu connaissais sur le bout des doigts, comme chaque détail du livre.
« —un an ? » répété, l’impression que le temps passait bien trop rapidement, sans même que tu ne le remarques spécialement.
« —peut-être que l’inspiration a mis un peu de temps à lui venir pour certains passages ? » même pas spécialement, un cruel manque de temps, encore et toujours, problème et dilemme de ne pas pouvoir avoir la plume constamment sous la main, de ne pouvoir que griffonner quelques mots, quelques idées dans un coin de parchemin lorsque tu travaillais pour la brigade.
« —si ma sœur les trouve captivants, je devrais peut-être leur laisser une chance. » sourire qui s’étire en faisant défiler les pages entre les doigts, alors que cordelia parlait de la fin du tome sorti l’année dernière. ne pouvais pas lui raconter la suite, même si maintenant, ne pourrais t’empêcher de vouloir savoir ce qu’elle penserait du livre qu’elle avait entre les mains, si c’était à la hauteur de ses attentes.
« —imagines, si le dragon s’avérerait être un animagus, et que ça finit en triangle amoureux ? » avait été la toute première idée que tu n’avais pas gardée, que tu avais retourné dans tous les sens avant de changer, de la retravailler.

les yeux se portent au-dessus de l’ouvrage, se posent quelques secondes sur ta cadette, alors qu’hésitation se creuse. elle avait toujours été celle à qui tu faisais le plus confiance, celle à qui tu n’avais jamais hésité à te confier, sur tant de choses. pas l’écriture pour autant, parce que ça ne s’était jamais bien placé, parce qu’il y avait toujours eu cette crainte qu’elle déteste, qu’elle ne voit ça que comme un torchon. qu’elle te juge aussi, tout simplement. que ça change la manière dont elle pouvait te voir. esprit commençait déjà à aller dans tous les sens, voir le négatif si tu te décidais à ne serait-ce qu’essayer de lui faire comprendre qui se trouvait derrière le nom. et en même temps, se retrouver ici, avec elle, les yeux pétillants à l’idée de pouvoir dévorer le nouveau tome, rendait tout plus tangible. et s’il y avait bien quelqu’un avec qui tu avais envie de partager ce secret, c’était bien avec cordelia.
« —tu me croirais si je te disais que tu la connais ? » lancé avec amusement, en balayant les doutes et les craintes qui pouvaient essayer de se pointer à peine les mots prononcés.

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@Cordelia Nott — fin novembre 1984 — ♪

les angoisses ont l’air de prendre moins d’importance, de se tasser, aux côtés de cordelia. parce que les partager fait du bien, que personne d’autre ne pourrait aussi bien les comprendre. ou presque. ne doutais pas que brianna elle aussi, pourrait les comprendre, mais le partage était bien différent avec elle. restait qu’avais l’impression d’avoir fait un mauvais choix, en scellant le futur d’elias à poudlard. se serait peut-être mieux senti à beauxbâtons, à renouer avec les racines plutôt que de rester collé près des parents. en aviez parlé avec lui, même s’il était encore jeune pour prendre une telle décision, son avis comptait, indéniablement. était tout aussi perdu dans le choix, mais dans les non-dits, dans son attitude, avais bien senti que ton fils n’avait pas la moindre envie de se retrouver seul chez ses grands-parents, ce qui risquait d’arriver un peu trop souvent s’il allait en france. avais tout sauf envie  qu’on lui bourre le crâne de préjugés. devrait déjà bien y faire assez face avec les autres étudiants.

mais fallait bien se faire une raison, serait plus que bien entouré à poudlard, ne serait pas seul, sans rien ni personne. en attendant, ne pouvait que comprendre cordelia, cette envie de découvrir le château, même juste un peu. avais eu la chance d’y jeter un œil à deux-trois reprises, en allant voir aurèle à l’occasion des cours d’animagie qu’il avait pu te donner.
« —ça peut certainement se faire au prochain évènement qu’ils pourront organiser ou, on pourrait demander à cassie, tu pourrais visiter plus à ton aise comme ça. » pourrais l’accompagner, en profiter pour aller y voir elias si il y était déjà. sourire complice qui trace son chemin malgré votre stress, arrive à rationnaliser, rien qu’en prononçant le nom de la cousine de ton aîné.
« —je crois que la retrouver, c’est ce dont il a le plus hâte. » se réjouissait même peut-être d’avoir un peu d’indépendance, de pouvoir découvrir autre chose que le manoir et les soirées dans lesquelles il pouvait vous accompagner. de toute manière, ne pourrais rien changer, il faudrait bien qu’un jour vous le laissiez faire sa vie, faire ses propres erreurs, aussi. devais réussir à sortir de l’idée qu’il fallait le protéger d’absolument tout, que le faire ne l’aiderait en rien ; mais lâcher prise était bien plus facile à dire qu’à faire. ne peux qu’acquiescer à la phrase de cordelia, étais bien plus que persuadé que theodore, louise, nicola, elias et cordelia feraient mieux. essayerais de donner toutes les clefs pour que ça se passe au mieux pour eux.

mais le temps de quelques minutes, les enfants sortent de l’esprit, alors que vous vous frayez un chemin dans la librairie pratiquement bondée. préférais croire que c’était habituel, ou un pur hasard, plutôt que d’imaginer que ce monde était lié à la sortie du dernier livre de sophie. préférais éviter ce genre d’endroits à ces dates-là, pour éviter des soupçons qui n’avaient aucun lieu de se créer. avais assez confiance autant en l’éditrice qu’en l’épouse que pour savoir qu’elles ne diraient rien, pas un seul mot. idée de mettre ta sœur dans la confidence taraudait l’esprit depuis quelques temps aussi. envie grandissante en voyant son comportement face au dernier tome, la voir happée ne serait-ce que par le résumé fait sourire, attendri. avait l’air de l’attendre depuis des lustres, te conseille même de t’y mettre, ce que tu aurais pu faire si tu n’y avais pas la tête plongée dès que tu pouvais avoir un peu de temps libre. te met dans les mains premier ouvrage de la saga, sans savoir que ne manquais pas de copies, que ce soit de celui-là ou des suivants. le prends quand même dans tes mains, en le regardant distraitement, laissant échapper une idée sur laquelle tu avais dû tirer un trait. commence par faire rire ta cadette, avant qu’elle ne semble y réfléchir, changer d’avis. main qui vient rejoindre ton bras, retiens tout commentaire lorsqu’elle te donne presque raison. devrais penser à le remonter ou en tout cas, le souligner.
« —j’avoue que ça me manque pas mal, j’aimerais avoir un peu plus de temps pour m’y mettre plus fréquemment. » ne mentais en rien, voudrais avoir un rythme plus régulier, poser toutes les idées dès qu’elles pouvaient naître dans l’esprit, plutôt que de devoir attendre d’avoir deux minutes au ministère pour griffonner ça sur un bout de parchemin planqué dans un fond de tiroir.

doigts pianotent quelques secondes sur le dos de couverture, alors que l’hésitation de lui parler se creuse. mouvement répétitif s’arrête en même temps que tu poses la question. directement, réflexion a l’air de se faire de son côté, semble chercher qui pouvait bien se cacher derrière la plume, n’a pas encore l’air de se douter que la réponse était certainement plus proche qu’elle ne le pensait.
« —je pense bien que tu es la personne avec le plus grand carnet d’adresse que je connaisse, c’est assez impressionnant. » sincère dans les paroles, connaissais du monde grâce aux soirées, mais cordelia, c’était encore un tout autre niveau. acquiesces à la question, avant de t’enter d’étouffer un rire au nom proposé, imaginant l’état des romans si cette -pas si- pauvre madame mulciber avait pu se tenter à l’écriture.
« —merlin merci, non. si c’était le cas, je pense que tu aurais dû attendre plus d’un an pour pouvoir lire la suite, ce serait encore coincé en relecture. » ne pouvait heureusement pas vous entendre pour le moment, tâcherais de ne pas y repenser la prochaine fois que tu pourrais la croiser.
« —c’est quelqu’un que tu apprécies plus que ça…j’espère en tout cas. » pas trop de doutes à se faire là-dessus, mais n’allais pas faire tourner ta sœur en bourrique plus longtemps ; mouvement de menton vers le livre qu’elle tenait entre les mains.
« —lis les premières phrase du quatrième chapitre, et promis ça ne te gâchera rien de l’histoire. » simple scène, inspirée de l’enfance ; de tiny et de son tic de langage que vous ne cessiez d’imiter, de répéter avec la cadette.