septembre 1985. Sur les côtes anglaises, un duel entre Albus Dumbledore et Voldemort a lieu dans une caverne isolée. Dumbledore y perd la vie, et sa dépouille est exposée au Ministère comme un sombre avertissement.
glow in the dark est un forum basé sur l'univers d'harry potter. Les personnages des romans sont jouables. attention l'histoire se déroule dans les années 80. En cas de question n'hésitez pas à consulter les admins Sirius Black, Cordelia Nott ou Walden Macnair. Bon jeu parmi nous.
emploi : propriétaire de la poste magique à pré-au-lard, et toutes les galères qui vont avec.
statut civil : mariée au seul homme qui ait vraiment compté et mère d'une jeune fille turbulente.
statut de sang : de sang-mêlé depuis plusieurs générations.
études : la gamine ingénieuse, fière et bourrée d’ambition trouve sa place parmi les vert et argent
particularité magique : voyante, le regard dans le vide et le menton calé dans la paume de sa main, elle s’égare momentanément dans un futur qui n’a pas encore eu lieu.
Un soupir lui échappe tandis qu’elle passe le dos de sa main sur son front. Dans une assiette en porcelaine, une douzaine de pains à la cannelle refroidit à température ambiante. Liv dépose sa baguette sur la table en bois et défait délicatement son tablier qu’elle délaisse sur le dossier d’une chaise. Hormis une couverture jetée paresseusement sur le canapé et quelques livres amassés en une pile instable sur le plancher, l’appartement semble prêt à accueillir ses invités. Dans la pièce voisine, un bruit sourd retentit et la sorcière ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel.
— Nora ? La porte sur sa droite grince en s’entrouvrant légèrement. Dans l’entrebâillement, le visage souriant de sa fille apparaît, des mèches de cheveux retombant devant ses yeux chocolats. — Ça va, j’ai rien ! Liv s’approche et attend devant la chambre de Nora, les poings sur les hanches. — Je peux entrer ? La gamine jette un coup d’oeil en arrière et se mordille la lèvre inférieure. — Euh… Oui ! Mais, avant que tu dises quoi que ce soit—
La sorcière tente de masquer sa stupéfaction en plaçant une main devant ses lippes entrouvertes. Les étagères ont été dépouillées de tous leurs livres qui traînent, désormais, à même le sol, les draps ont été épinglés au bureau afin de former une sorte de château-fort et une chocogrenouille rebondit entre les murs tapissés. Liv est presque certaine d’avoir aussi aperçu un boursouflet violet vif se faufiler sous le lit.
— Je t’avais demandé de ranger ! — Oui… Oui, c’est vrai. C’est juste que… Je me suis laissée distraire. Elle hausse négligemment les épaules et se précipite sur le lit où repose un livre aux pages gribouillées et un encrier mal refermé qu’elle renverse maladroitement sur son oreiller. Oups ! Ses mains tachées de noir ne semblent pas particulièrement la déranger. Est-ce que tu savais que les botrucs se nourrissent d’oeufs de fées ? À la mention des créatures magiques, Liv reste sans voix. Les battements de son coeur s’accélèrent, et la sorcière peine à chasser de sa mémoire un doux souvenir. Elle secoue la tête de droite à gauche, s’efforçant de retrouver un semblant de contenance face à sa fille. — Pas maintenant, Nora. On a des invités qui arrivent. La gamine se laisse mollement glisser sur le plancher et saisit une carte de chocogrenouille qu'elle tourne entre ses doigts. — Je les connais même pas tes invités, elle bougonne de manière inintelligible. Liv croise les bras sur sa poitrine, commençant à perdre patience. — Si, tu les connais ! Lucy, Colin, et leur père. Nora se redresse brusquement, une lueur admirative dans le regard. — Lucy ? Lucy Scamander ? La sorcière acquiesce d’un signe de tête. MAIS MAMAN, Nora s’écrie en se mettant aussitôt à ramasser la pagaille qui traîne dans sa chambre. Tu aurais pu me dire que les Scamander venaient aujourd’hui ! Je vais avoir l’air de quoi, moi, avec ÇA ? D’un geste de la main agacé, elle indique le remue-ménage dont elle est l’unique responsable. Un étirement amusé sur les lippes, Liv s’éloigne, la main sur la poignée de la porte. — Tu as cinq minutes.
À peine la porte refermée derrière elle que la sonnette de l’appartement retentit. La petite voix de Nora piaille un ‘PAR THOR! OÙ EST MA BAGUETTE ?’, tandis que Liv se dirige vers l’entrée pour ouvrir à ses invités. Dans l’embrasure, la silhouette familière de Kelsier lui décroche un sourire sincère. À ses côtés, Lucy et Colin attendent sagement qu’on les invite à entrer. Machinalement, les bras de la sorcière s’entrouvrent pour étreindre son ami. Celui qui n’a cessé de prendre de ses nouvelles malgré la distance. De la soutenir, de l’encourager. De dissimuler à Ezekiel un secret impossible à garder.
— C’est bon de te revoir. Elle s’écarte légèrement et glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ne restez pas ici, entrez. Nora est dans sa chambre. D’un signe de la tête, elle indique la porte du fond.
Les enfants se précipitent à l’intérieur, s’emparant, au passage, de quelques pains à la cannelle avant de rejoindre la chambre de Nora. En arrivant dans le salon, Liv réalise qu’il n’en reste plus que deux dans l’assiette en porcelaine, des taches d’encre noire sur la nappe. Embarrassée de ne rien avoir d’autres à proposer à Kelsier, ses joues prennent une teinte rougeâtre.
— Désolée, elle articule en invitant poliment l’homme à s’asseoir. Je peux t’offrir quelque chose à boire ? Café ? Thé ? Ou… Sur la pointe des pieds, elle ouvre la porte d’un placard et saisit une bouteille de bière qu’elle tend vers Kelsier. Pour une fois que je reçois, j’espère que tu accepteras de m’accompagner. Elle dépose deux verres sur la table en bois et s’installe lentement sur l’une des chaises. Liv jette un coup d’oeil vers la chambre de Nora d’où de nombreux cris émerveillés ne cessent de retentir. J’attendais son retour avec impatience, mais depuis qu’elle est ici, je compte les jours jusqu’à la rentrée. Elle tourne le menton vers le sorcier, un étirement léger à la commissure des lèvres. Comment tu vas ?
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and isn't it just so pretty to think, all along there was some invisible string.
tying you to me
Kelsier Scamander
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membre ☆ neutral drink a tea while the world is falling apart.
emploi : concepteur de balais volants à son propre compte, travaillant principalement pour la marque Nimbus. Il vient de reprendre son activité, après de longs mois de pause.
statut civil : après tant d'années de bonheur, les drames ont déchiré sa famille ; il est à présent divorcé.
statut de sang : sang-mêlé, non pas que cela ait une quelconque importance en réalité.
études : ancien étudiant curieux et avide de connaissance, il a été accueilli dans la maison Serdaigle.
adresse : une maison sur unicorn lane, trop vaste, trop silencieuse.
warning : sujets abordés : mort d'un enfant, haine envers les moldus/nés-moldus, dépression, alcoolisme.
« Colin ! Bon sang, tu n’es toujours pas prêt ? » Colin leva les yeux de son roman et cligna des paupières comme une chouette sortant du sommeil. « Quoi ? » Kelsier inspira profondément pour ne pas perdre son calme. Cela faisait au moins dix fois en une demi-heure qu’il rappelait à son fils de se préparer à partir, et celui-ci n’avait pas bougé d’un pouce. « On s’en va dans cinq minutes. Ferme ce livre et habille-toi. » Une expression contrariée plissa le visage du jeune garçon. « Mais … J’ai pas envie d’y aller. » Allons bon. « Quoi ? Mais enfin … On va chez Nora, tu es bien ami avec elle, non ? » Nouveau froncement de sourcil de Colin, et nouvelle inspiration laborieuse de Kelsier pour se calmer. Pourquoi donc fallait-il que tout soit aussi compliqué ? Colin marmonna une phrase inintelligible où Kelsier cru comprendre juste dans la même classe, montra son livre, et fit mine de se replonger dans sa lecture. « Non, non. Pose ce livre tout de suite. Tu auras bien le temps de le finir ce soir ! » « Papa ! Viens vite ! » Kelsier sursauta et se retourna vers le couloir, d’où s’était élevé le cri perçant. « Quoi ? » S’exclama-t-il, alarmé, en rejoignant Lucy dans la salle de bain. « Ferme la poooorte ! » Interloqué, il ferma derrière lui, et il vit sa fille reprendre une expression tout à fait sereine. Fausse alerte ? « Papa. Colin ne veut pas venir parce qu’il est amoureux de Nora. » Stupéfait, Kelsier en resta sans voix. Puis une expression horrifiée se peignit sur ses traits. « T’inquiète pas, je vais aller lui parler, il va venir. » Poursuivit Lucy d’un ton rassurant. « De toute façon, ça lui passera. C’est qu’un crush de gamin, et puis, Nora ne s’intéresse pas du tout à lui. » Kelsier avait l’impression que ses jambes allaient se dérober sous son poids. « Ah, bien, bien. » Il avait du mal à retrouver ses esprits. « Tu … peux aller lui parler, chérie ? Il faut vraiment qu’on se dépêche avant d’être en retard. » Lucy hocha la tête, lui adressa un sourire de connivence, et avant de ressortir de la salle de bain, lui glissa : « Ne lui dis pas que je te l’ai dit. » Kelsier ne put que hocher la tête en la regardant sortir. C’était une catastrophe.
Une bonne dizaine de minutes plus tard, ils sonnaient chez les Sandström et Lucy était parvenue à dérider suffisamment Colin pour qu’il ait lui aussi l’air content de se trouver là. Et quand Liv ouvrit, leur signalant qu’ils pouvaient aller voir Nora tout de suite dans sa chambre, les deux enfants ne se firent pas prier. Ils filèrent sans demander leur reste, et Kelsier se retrouva seul avec la jeune femme. « C’est bon de te revoir. » Il hocha la tête et sourit. « Ca faisait longtemps. » Il aimait garder le contact avec elle, bien que ces dernières années aient été compliquées. Il la suivit dans le salon, sans remarquer son embarras à propos des petits pains. Il était heureux d’être là, bien que le secret que lui avait révélé Lucy continue de lui trotter dans la tête. « Désolée. Je peux t’offrir quelque chose à boire ? Café ? Thé ? Ou… » Il s’assit tandis qu’elle sortait une bouteille de bière d’un placard. Le regard de Kelsier s’éclaira. « Pour une fois que je reçois, j’espère que tu accepteras de m’accompagner. » « Avec plaisir. Ca me changera des jus de citrouille des enfants. » Il était sobre depuis qu’ils étaient rentrés de l’école … Et une goutte d’alcool, même si ce n’était que de la bière, lui ferait le plus grand bien. « J’attendais son retour avec impatience, mais depuis qu’elle est ici, je compte les jours jusqu’à la rentrée. » Il suivit son regard vers la porte de la chambre d’où s’élevaient des cris et des rires, et eut un sourire entendu. Il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire. « Ca passera vite ! » Il but une gorgée de bière. « Bon, je t’avoue que moi aussi, je suis épuisé depuis qu’ils sont rentrés. Mais ils iront chez leur mère dans deux semaines, alors j’essaye d’en profiter. Ils ont prévu des activités tous les jours, je vais être lessivé. » Ajouta-t-il avec un sourire qui montrait à quel point il en était ravi. Le temps passerait à une vitesse folle, et bientôt le silence reviendrait dans sa maison. Le silence trop pesant, qui lui rappelait l’absence de ses enfants, et encore davantage celle de sa fille aînée. « Comment tu vas ? » Il inclina la tête. « Bien. Beaucoup mieux depuis qu’ils sont à la maison. » Fit-il avec un léger sourire. Ses enfants étaient une bouffée d’air frais, qu’il attendait avec toujours plus d’impatience. Les vacances n’arrivaient jamais assez vite. « Et toi, comment vas-tu ? »
Un nouveau cri retentit dans la pièce d’à côté, et Kelsier fut rassuré d’entendre la voix de Colin par-dessus celle de Nora. Son fils semblait s’amuser avec les deux filles, au lieu de rester dans son coin comme il l’avait craint. « Hm, d’ailleurs, il faut que je te dise … » Commença-t-il, l’air gêné. Ce secret-là, il ne pouvait pas le garder pour lui. Il y en avait déjà beaucoup trop autour de Nora. « Lucy m’a appris tout à l’heure que Colin était amoureux de ta fille. » Il s’adossa à la chaise et grimaça. « Oh, et ce n’est pas réciproque, visiblement ! » Une chance. « Et je ne sais pas du tout comment gérer ça. » Ajouta-t-il avec un rire forcé. « Je n’ai pas eu le temps de lui en parler, mais … Je ne sais même pas ce que je pourrais lui dire ? » A aucun moment il ne pourrait révéler à son fils que Nora était sa cousine, et qu’il était hautement inapproprié d’être amoureux d’elle. Il espérait vraiment que Liv aurait une solution miracle à lui apporter, ou au moins … La même certitude que Lucy, que ça finirait par passer. Il le fallait, quoi qu’il en soit.
Liv Scamander
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emploi : propriétaire de la poste magique à pré-au-lard, et toutes les galères qui vont avec.
statut civil : mariée au seul homme qui ait vraiment compté et mère d'une jeune fille turbulente.
statut de sang : de sang-mêlé depuis plusieurs générations.
études : la gamine ingénieuse, fière et bourrée d’ambition trouve sa place parmi les vert et argent
particularité magique : voyante, le regard dans le vide et le menton calé dans la paume de sa main, elle s’égare momentanément dans un futur qui n’a pas encore eu lieu.
Sur le pas de la porte, Liv s’immobilise. Lucy et Colin ressemblent tant à leur père. Et, à leur mère… Elle jette un regard vers Kelsier afin de s’en assurer, se demandant ce qu’il ressent lorsqu’ils les observent jouer à une partie d’échecs sorciers. A-t-il aussi l’impression que son coeur explose contre sa poitrine en réalisant qu’il n’y a qu’eux ? Que celle qu’il aime mène une vie bien différente de la leur ? Qu’ils porteront toujours en eux un souvenir à l’encre indélébile ? Une fossette au creux d’une joue, une oreille à peine plus grande que l’autre, ou un grain de beauté au-dessus de la lèvre. Mais, la sorcière s’efforce de sourire, de poliment les inviter à entrer plutôt que de les accabler d’interrogations désolantes.
À l’intérieur, les enfants prennent rapidement leurs aises, se précipitant dans la chambre de Nora - très certainement encore en désordre. La porte claque derrière eux et des cris de joie ne cessent de retentir, parfois étouffés par ce que Liv suppose être une bouche pleine de pains à la cannelle. Les laissant s’amuser, la sorcière peut se concentrer sur son invité. Un ami de longue date, mais aussi le frère aîné de son ex-petit-ami. Celui qui a récemment refait surface dans sa vie.
Une tempête dans son bureau et une tornade dans son coeur. Nora et lui ont tellement en commun… Ezekiel a tout chamboulé sur son passage sans même s’en apercevoir. Des oiseaux soignés avec amour, des lettres triées avec patience et des fenêtres réparées avec minutie. Si Liv a longtemps essayé de tirer un trait sur le passé, ses sentiments pour lui deviennent de plus en plus difficiles à nier.
À l’appartement, elle fouille dans les placards à la recherche d’une bouteille de bière qu’Ezekiel et elle avaient toujours appréciée.
— Ça me changera des jus de citrouille des enfants. La remarque la surprend et, lui soutire, un éclat de rire délicat. — D’ici quelques années, ils ne jugeront que par la biéraubeurre ! Elle lui adresse un clin d’oeil et le rejoint à table avec deux verres. D’un ton léger, Liv lui fait part de ses sentiments contradictoires depuis le retour de Nora. — Ça passera vite ! Elle acquiesce d’un signe de tête, son coeur se serrant légèrement à l’idée de devoir lui dire au revoir dans quelques semaines. Bon, je t’avoue que moi aussi, je suis épuisé depuis qu’ils sont rentrés. — Tu me rassures ! — Mais ils iront chez leur mère dans deux semaines, alors j’essaye d’en profiter. Ils ont prévu des activités tous les jours, je vais être lessivé. — Je suis certaine que tout va bien se passer, elle le rassure d’une voix douce. Les grands-parents de Nora ont mentionné une invasion de horglups sur leur terrain dans leur dernière lettre. Depuis, elle me fait des caprices tous les deux jours pour leur rendre visite et les aider à s’en débarrasser. Elle soupire silencieusement avant de reprendre. Je n’ai pas encore pris ma décision. Elle est tellement... Comme son père. — Et toi, comment vas-tu ? — Plutôt bien. Un sourire délicat étire ses lèvres, au moment où un nouveau cri éclate dans la pièce voisine. Liv expire silencieusement, et les rires qui s’ensuivent la rassurent aussitôt. Personne n’est blessé - du moins pas grièvement. Sur les rotules depuis que Nora est rentrée, mais j’ai reçu de l’aide à la Poste Magique ces derniers temps. Son verre entre ses doigts, elle fait tournoyer le liquide ambré d’un geste lent. Il semblerait que les affaires se portent mieux depuis que… Elle s’interrompt un court instant, s’apprêtant à admettre à voix haute ce que son orgueil s’efforce de taire. ... Ton frère est passé. Un soupir lui échappe, avant qu’elle ne prenne une gorgée de bière. J’ignorais qu’il s’était installé dans les environs. — Hm, d’ailleurs, il faut que je te dise… Liv relève le menton vers le sorcier, les sourcils légèrement froncés. Son coeur s’emballe, appréhendant ce qu’il s’apprête à lui confier. — Qu’il lui arrive de mal boutonner ses chemises ? J’avais remarqué, ne t’en fais pas. Une tentative de plaisanterie maladroite qui ne parvient pas à faire dévier la conversation. — Lucy m’a appris tout à l’heure que Colin était amoureux de ta fille. Manquant d’avaler de travers, Liv repose son verre sur la table. Son regard se pose sur Kelsier, attendant qu’un éclat de rire lui échappe. Mais, le sérieux sur son visage la pousse à se mordiller la lèvre inférieure. — Pardon ? — Oh, et ce n’est pas réciproque, visiblement ! Et je ne sais pas du tout comment gérer ça. — Est-ce que… Est-ce que c’est sérieux ? — Je n’ai pas eu le temps de lui en parler, mais … Je ne sais même pas ce que je pourrais lui dire ? — Nom d’une gargouille… Un murmure entre ses lèvres, tandis qu’elle frotte anxieusement ses paumes de mains contre ses genoux. Je… Je suis désolée. Elle jette un coup d’oeil vers la pièce d’à côté et secoue légèrement la tête de droite à gauche. J’en parlerai à Nora, je lui dirai que… Que quoi ? Des années à dissimuler la vérité pour que rien ne change, pour ne pas la perdre, elle aussi. Je n’ai jamais pensé que… Par Merlin ! Liv porte à nouveau son verre à ses lèvres, la fraîcheur de sa boisson peinant à la décrisper. Je pourrais peut-être demander son transfert. Je… Elle marque une pause, enfouit son visage entre ses mains et expire lentement. Je n’y arriverai pas, Kelsier. Ce secret… Je n’aurais jamais dû.
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Kelsier Scamander
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emploi : concepteur de balais volants à son propre compte, travaillant principalement pour la marque Nimbus. Il vient de reprendre son activité, après de longs mois de pause.
statut civil : après tant d'années de bonheur, les drames ont déchiré sa famille ; il est à présent divorcé.
statut de sang : sang-mêlé, non pas que cela ait une quelconque importance en réalité.
études : ancien étudiant curieux et avide de connaissance, il a été accueilli dans la maison Serdaigle.
adresse : une maison sur unicorn lane, trop vaste, trop silencieuse.
warning : sujets abordés : mort d'un enfant, haine envers les moldus/nés-moldus, dépression, alcoolisme.
Kelsier s’installa avec Liv, trinquant à la bière qu’ils pouvaient partager à présent que les enfants avaient disparu dans la chambre. Ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient ainsi, pourtant comme à chaque fois, Kelsier ne pouvait s’empêcher de trouver la situation étrange. Ce n’était pas dans ces conditions qu’ils auraient dû se retrouver, sous le sceau d’un secret qui devenait chaque année plus lourd à porter. Le sorcier avait perdu au fil des ans la fâcheuse habitude de s’attendre à voir Ezekiel apparaître à chaque instant de derrière un couloir, heureusement. Mais le malaise persistait, et la présence de son frère flottait toujours là, entre eux. Comme un reproche constant. Et c’était difficile de ne pas y penser quand il regardait Nora ou Liv.
Mais Kelsier n’avait pas encore vu Nora, aujourd’hui, et il s’en trouvait soulagé. Mieux valait rester seulement avec Liv encore un moment – surtout au vu des sujets qu’il comptait aborder avec elle. « D’ici quelques années, ils ne jugeront que par la biéraubeurre ! » « Tant que ce n’est pas le Whisky Pur Feu … » Fit-il avec un rictus. Il préférait ne pas penser aux années devant lui, à ses enfants qui deviendraient grands, à toutes les sortes de problèmes que cela lui causerait. Non, ne surtout pas y penser. Seulement profiter des moments qu’il pouvait passer avec eux, à l’instant présent. Tous ces moments épuisants mais qui le comblaient de bonheur. « Je suis certaine que tout va bien se passer. » Il hocha la tête – il avait beau se plaindre, il en était certain lui aussi. « Les grands-parents de Nora ont mentionné une invasion de horglups sur leur terrain dans leur dernière lettre. Depuis, elle me fait des caprices tous les deux jours pour leur rendre visite et les aider à s’en débarrasser. » Kelsier haussa les sourcils, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Il imaginait fort bien la scène, étant donné qu’il avait assisté à la même un nombre incalculable de fois dans son enfance. Nora ressemblait tellement à son frère … « Je n’ai pas encore pris ma décision. Elle est tellement... » Têtue ? Passionnée ? La fille de son père ? « Les croups ne font pas des fléreurs. » Fit Kelsier, amusé. « Si elle est un tant soit peu comme son père, je te souhaite bien du courage pour lui ôter l’idée de la tête. Mais ça lui ferait sans doute du bien d’aller passer quelques vacances chez ses grands-parents ? » A défaut de pouvoir les passer de l’autre côté de la famille, avec des grands-parents qui ignoraient jusqu’à son existence. Quelquefois Kelsier sentait son cœur se serrer à l’idée que Newt et Tina puissent quitter ce monde sans jamais avoir rencontré Nora. Mais la décision n’était pas la sienne, et cet argument lui semblait injuste à avancer à chaque fois que le sujet venait sur le tapis.
Il lui demanda ensuite comment elle allait. « Plutôt bien. Sur les rotules depuis que Nora est rentrée, mais j’ai reçu de l’aide à la Poste Magique ces derniers temps. Il semblerait que les affaires se portent mieux depuis que… Ton frère est passé. » Kelsier redressa la tête et fixa Liv. Ils s’étaient donc revus ? Il n’avait pas fait le rapprochement, mais évidemment … Il y avait de grandes chances que Liv et Ezekiel travaillent ensemble. « J’ignorais qu’il s’était installé dans les environs. » Il grimaça. « Oui, c’est assez récent. Je n’ai pas pensé à te le dire … » Il hésita, puis poursuivit. « Alors, tu travailles avec lui ? Ca se passe bien ? » Il ne voulait pas se montrer insistant, mais il était curieux malgré tout. Et un infime espoir venait de se rallumer en lui, qu’il essaya de ne pas trop alimenter. Cela ne signifiait sûrement pas que leur histoire allait reprendre là où elle s’était arrêtée une douzaine d’années plus tôt …
D’ailleurs, Kelsier avait un sujet pressant à aborder avec Liv. « Qu’il lui arrive de mal boutonner ses chemises ? J’avais remarqué, ne t’en fais pas. » Il ne parvint pas à sourire de la plaisanterie. « Si ce n’était que ça … » Mais c’était bien plus grave. Ou en tout cas, alarmant. Et Liv perdit rapidement son sourire quand il lui exposa ce qu’il venait d’apprendre à propos de Colin. « Pardon ? Est-ce que… Est-ce que c’est sérieux ? » Il fit un geste d’impuissance. « Je n’en sais rien ! Lucy pense que non, que cela lui passera rapidement. Et je ne peux qu’espérer qu’elle ait raison … » Fit-il en se passant une main lasse sur le visage. « Nom d’une gargouille… » Il hocha la tête, dépité, et but une gorgée de bière. « Je… Je suis désolée. J’en parlerai à Nora, je lui dirai que… » « Quoi ? Qu’elle ne peut pas tomber amoureuse de Colin ? » Il grimaça un sourire, qui s’effaça rapidement. « Ou qu’elle ne doit pas le fréquenter ? » Une perspective extrêmement déprimante. « Tu connais les enfants … Si tu lui interdis quelque chose, elle s’empressera de le faire. Et je ne veux pas qu’ils arrêtent de se voir. » Ils pouvaient être amis naturellement, grâce à l’école, et c’était le seul lien qu’ils avaient. Il ne fallait pas le leur enlever. « Je n’ai jamais pensé que… Par Merlin ! » « Moi non plus. » Ajouta-t-il sombrement. « Je pourrais peut-être demander son transfert. Je… » Il écarquilla les yeux. « Un peu extrême comme solution, non ? Il vous faudrait sans doute déménager à nouveau, alors que tu viens juste de ... » Renouer avec mon frère. « Je n’y arriverai pas, Kelsier. Ce secret… Je n’aurais jamais dû. » Liv semblait ébranlée, et Kelsier ne savait pas comment la rassurer. Lui-même était perdu, dans cette situation. Et ça faisait tellement d’années que ça durait … Il contempla son verre presque vide, le fit tourner entre ses doigts, pour soupira. « Il est peut-être temps de … de mettre fin à ce secret. » Il n’y avait pas trente-six solutions. Ils en avaient parlé cent fois et il savait que Liv campait férocement sur ses positions, mais sa situation devenait de plus en plus difficile à tenir. « Il vaut mieux que tu le lui dises avant qu’il ne l’apprenne d’un autre biais. »
Liv Scamander
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études : la gamine ingénieuse, fière et bourrée d’ambition trouve sa place parmi les vert et argent
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— Les croups ne font pas des fléreurs. La remarque l’amuse, lui décroche un semblant de rire. Si elle est un tant soit peu comme son père, je te souhaite bien du courage pour lui ôter l’idée de la tête. Une moue boudeuse se dessine sur ses lèvres. Nora est exactement comme son père. Ses qualités et ses défauts. Son sourire en coin et ses sourcils en pagaille. Liv hausse légèrement les épaules. Mais ça lui ferait sans doute du bien d’aller passer quelques vacances chez ses grands-parents ? — Oui… Oui, tu as raison.
Ce séjour en Suède lui permettrait de maintenir Ezekiel à distance quelque temps. Lui qui ne cesse de rendre visite à Liv à la Poste Magique - bien que ses services ne soient plus requis depuis le début de l’été. Des fleurs des champs à la main ou sa boîte à outils sous le bras, le sorcier trouve toujours de quoi la distraire ou s’occuper. Leur fille dans les parages, et une rencontre que Liv ne peut s’empêcher de redouter.
— Alors, tu travailles avec lui ? Ça se passe bien ? En repensant à la tournure que leur collaboration a prise, ses joues s’empourprent et elle détourne le visage, se contentant d’acquiescer lentement.
Tout se passe bien, étonnamment bien. Si les premières semaines ont été difficiles, les deux sorciers sont parvenus à mettre leurs différends de côté pour mieux… Se retrouver. Se promettant de prendre leur temps afin de ne pas reproduire les erreurs passées. Mais, chaque instant passé avec Ezekiel semble effacer sa peine, les raisons de leur séparation. Son coeur tambourine contre sa poitrine et la sorcière expire lentement. Elle croise le regard de Kelsier, devine son inquiétude derrière son sourire gêné. A-t-il compris qu’elle fréquente à nouveau son frère ? Mais, le problème est tout autre.
Colin est amoureux de Nora.
Et, c’est le monde de Liv qui s’effondre sous ses pieds. Les phalanges bien agrippées au bord de la table en bois, à interroger, supposer, démêler… Les commentaires de Kelsier réfutant avec douceur chacune de ses idées. Toutes plus farfelues les unes que les autres. La sorcière se laisse ronger par son anxiété. Non, elle ne peut pas interdire à Nora de tomber amoureuse. Non, elle ne peut pas non plus l’empêcher de fréquenter Colin. Et, non, elles ne peuvent pas déménager. Pas après que Liv ait placé toutes ses économies dans l’achat de la Poste Magique. Pas après les violences que Ren a subi à Durmstrang. La sorcière doit trouver une autre solution. Elle doit…
— Il est peut-être temps de … de mettre fin à ce secret. Liv relève brusquement le menton, les sourcils à peine froncés. — Pardon ? Sa lèvre inférieure tremble délicatement à mesure qu’elle assimile la suggestion de Kelsier. Lentement, elle secoue la tête de droite à gauche afin de chasser de douloureux souvenirs. Ceux qui l’ont poussé à mentir en premier lieu. Elle passe ses paumes de mains contre ses genoux, jette un coup d’oeil anxieux vers la porte de la chambre de Nora. Jamais, elle n’aurait imaginé que la situation puisse dégénérer de cette manière. — Il vaut mieux que tu le lui dises avant qu’il ne l’apprenne d’un autre biais. Une grimace se dessine, peu à peu, sur son visage. Kelsier a beau avoir raison, Liv n’en reste pas moins une sorcière particulièrement fière. Trop fière pour admettre ses torts à voix haute, pour ne pas tenter de se justifier une dernière fois. — À chaque fois que l’occasion s’est présentée, je… Je me suis ravisée.
La première fois qu’Ezekiel est entré dans son bureau, Liv a jeté au fond d’un tiroir une photographie de leur fille, préservant son secret de la plus maladroite des façons. Depuis, elle s’est efforcée de ne pas mentionner la dernière lettre décrivant sa première chute à balai, sa tentative ratée de métamorphose ou de relever chacune de leurs ressemblances et (vilaines) manies. En se mordant l’intérieur de la joue ou en détournant le sujet de conversation, les mains moites et le coeur affolé. Chaque semaine supplémentaire passée aux côtés d’Ezekiel menaçait de faire éclater la vérité. Celle qu’il serait probablement incapable d’encaisser.
Son verre posé sur la table, Liv observe silencieusement les bulles ambrées remonter lentement à la surface, se remémorant toutes les opportunités, les occasions ratées. Dans les bras d’Ezekiel ou entre ses draps. Les lèvres entrouvertes, sur le point de tout lui avouer, mais sans savoir par où commencer. Jusqu’à ce qu’il lui prenne la main, embrasse tendrement son front ou l’attire contre lui. Des moments précieux qu’elle refuse de gâcher.
— Il a été très clair, tu sais, elle poursuit d’une voix douce. Ez ne veut pas d’enfants. N’en voulait pas lorsqu’ils se sont quittés, préférant de loin la compagnie de créatures magiques pour lesquelles il a tout plaqué. Un sourire attristé se peint sur les lèvres de la sorcière. Je doute qu’il ait changé d’avis à ce sujet. Elle s’éclaircit la gorge, prend une nouvelle gorgée de bière avant de reposer son verre sur la table. Nous venons à peine de nous réconcilier et je ne suis pas certaine d’être capable… Liv pose ses doigts sur son front et soupire délicatement. S’il venait à l’apprendre, il ne me le pardonnerait jamais.
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Kelsier Scamander
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emploi : concepteur de balais volants à son propre compte, travaillant principalement pour la marque Nimbus. Il vient de reprendre son activité, après de longs mois de pause.
statut civil : après tant d'années de bonheur, les drames ont déchiré sa famille ; il est à présent divorcé.
statut de sang : sang-mêlé, non pas que cela ait une quelconque importance en réalité.
études : ancien étudiant curieux et avide de connaissance, il a été accueilli dans la maison Serdaigle.
adresse : une maison sur unicorn lane, trop vaste, trop silencieuse.
warning : sujets abordés : mort d'un enfant, haine envers les moldus/nés-moldus, dépression, alcoolisme.
Ainsi Liv avait fini par retrouver Ezekiel. Et de son silence, Kelsier compris ce qu’elle ne pouvait dire à haute voix. Il sourit, heureux pour eux, se raccrochant encore à cet infime espoir que les choses s’arrangent. Il se souvenait encore du regard fou d’amour que son petit frère avait pour sa jeune cavalière, lors de son propre mariage. Ils étaient si jeunes alors, mais déjà consumés par la passion, c’était évident. Et pourtant cela n’avait pas suffit à retenir Ezekiel auprès de Liv. Kelsier avait eu du mal à le comprendre, mais son frère était différent de lui. Il avait des envies de liberté que rien ne pouvait réfréner. Pas même l’amour d’une femme …
Et il pouvait comprendre que Liv n’ait pas voulu le retenir contre son gré avec sa grossesse. Mais bien des années étaient passées à présent, Ezekiel était revenu, ils s’étaient retrouvés, et Nora était grande. Trop grande pour être cachée plus longtemps, de l’avis de Kelsier. Les ennuis commençaient déjà à s’accumuler, et ils ne feraient que s’aggraver au fil des ans, il en était persuadé. Le coup de cœur de Colin pour sa cousine n’était qu’un début, et il fallait espérer que ce ne soit qu’une passade qui disparaîtrait rapidement. Qu’ils puissent en rire dans quelques années, quand tout serait réglé. Mais pour l’instant, cela ne les faisait pas rire du tout. Il fallait régler ce problème. Mais ils ne pourraient rien faire de concret tant qu’Ezekiel n’était pas au courant. C’était déjà bien assez que Kelsier connaisse le secret, ils ne pouvaient pas en parler à d’autres – surtout pas aux enfants ! – sans mettre le principal intéressé au courant. Et c’était à Liv de faire ce pas. Aussi dur que ce soit.
« À chaque fois que l’occasion s’est présentée, je… Je me suis ravisée. » Il la regarda, silencieux, compatissant. Il se mettait à sa place, bien sûr, et ne pouvait qu’imaginer le dilemme qui la déchirait. « Il a été très clair, tu sais. Ez ne veut pas d’enfants. Je doute qu’il ait changé d’avis à ce sujet. » Kelsier eut une moue amère. « Peut-être pas. Mais il a un enfant malgré tout, et quelle que soit sa décision à ce propos, il faut qu’il le sache. » Il marqua une pause, puis reprit. « Il est très bien avec les enfants, tu sais. En tout cas avec ses neveux et ses nièces. Ils l’adorent, quand ils passent un peu de temps chez lui. » Il ajouta, avec un demi-sourire. « C’est plus facile d’être un oncle qu’un père, mais … Je ne le vois pas refuser de prendre une part dans la vie de Nora. » Il avait trop de cœur pour ça, malgré son indépendance et ses envies de liberté. Kelsier ne pouvait imaginer que son frère repousse complètement sa fille sans s’y intéresser. Il n’était plus un enfant, capable de partir à l’autre bout du monde sans se soucier de personne. « Nous venons à peine de nous réconcilier et je ne suis pas certaine d’être capable… S’il venait à l’apprendre, il ne me le pardonnerait jamais. » Il grimaça. Elle avait raison, le risque existait. Ezekiel était têtu comme un hippogriffe. « Mais si ce n’est pas toi qui le lui dit, il l’apprendra d’une autre manière, même si c’est dans dix ans, vingt ans. Et ce sera pire encore. » Il posa sa main sur le bras de la jeune femme. « Si tu le laisses revenir dans ta vie, tu ne peux pas le tenir dans le secret. C’est impossible, Liv. » Elle ne pourrait pas maintenir Nora et Ezekiel éloignés très longtemps, surtout pendant les vacances d’été. Surtout si Ezekiel venait régulièrement la voir … « Ce sera difficile, je sais. C’est une tête de mule et il ne sera pas ravi d’apprendre la nouvelle, mais avec le temps, il comprendra. Et il te pardonnera. » Restait à savoir combien de temps il prendrait pour ça.
Liv Scamander
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membre ☆ neutral drink a tea while the world is falling apart.
emploi : propriétaire de la poste magique à pré-au-lard, et toutes les galères qui vont avec.
statut civil : mariée au seul homme qui ait vraiment compté et mère d'une jeune fille turbulente.
statut de sang : de sang-mêlé depuis plusieurs générations.
études : la gamine ingénieuse, fière et bourrée d’ambition trouve sa place parmi les vert et argent
particularité magique : voyante, le regard dans le vide et le menton calé dans la paume de sa main, elle s’égare momentanément dans un futur qui n’a pas encore eu lieu.
Cette conversation est aussi importante que pénible, aussi cruciale que douloureuse. Les mots de Kelsier font sens, mais son coeur, empli de remords, refuse de l’écouter, de souffrir une fois de plus. Son visage qu’elle secoue de droite à gauche pour ne pas voir la vérité en face. Liv se justifie avec maladresse et humour pour une décision prise des années plus tôt. Clairvoyante, mais inconsciente de ses propres erreurs. Admettre qu’il est toujours le même est tellement plus aisé que d’accepter qu’il ait pu changer. Surtout, lorsqu’il s’agit d’avoir des enfants.
— Peut-être pas. Mais il a un enfant malgré tout, et quelle que soit sa décision à ce propos, il faut qu’il le sache. Elle se mord l’intérieur de la joue. Kelsier fait preuve de diplomatie et de patience en abordant ce sujet délicat. Il est très bien avec les enfants, tu sais. En tout cas avec ses neveux et ses nièces. Un sourire discret étire la commissure de ses lèvres. Ce sont ces mots qui Liv mourrait d’envie d’entendre, bourrés d’espoir plutôt que d’appréhension. Pourtant, il est si dangereux de rêver... Ils l’adorent, quand ils passent un peu de temps chez lui. — Je ne remets pas ta parole en doute, Kel, elle articule avec douceur. S’il s’occupe aussi bien de Colin et Lucy que de ses hippogriffes, je suis certaine qu’il fait un oncle formidable. Elle étouffe un éclat de rire en portant son verre à ses lèvres. Je plaisante, c’est juste que… — C’est plus facile d’être un oncle qu’un père. Liv acquiesce d’un signe de tête. — Exactement. — Mais, je ne le vois pas refuser de prendre une part dans la vie de Nora. — Quelle part ? Celle du père aimant et présent, ou celle d’un homme aigri qui n’a pas eu le choix, qui préfère fuir que de border sa fille à la nuit tombée ? Son ton est plus revêche qu’elle ne l’aurait voulu. D’un signe de main, elle tente de faire comprendre à Kelsier qu’elle s’est laissée emportée. Elle soupire lentement et détourne le regard. Pourquoi le lui dire ? Pourquoi maintenant ? — Mais si ce n’est pas toi qui le lui dit, il l’apprendra d’une autre manière, même si c’est dans dix ans, vingt ans. Et ce sera pire encore. Liv finit par acquiescer. Ce scénario-là, ce cauchemar-là, elle n’a cessé de se l’imaginer et de le redouter. — J’en ai bien conscience, elle murmure tristement. — Ce sera difficile, je sais. C’est une tête de mule et il ne sera pas ravi d’apprendre la nouvelle, mais avec le temps, il comprendra. Et il te pardonnera.
Ses mains moites contre ses cuisses, elle laisse le silence partiellement retomber. Les enfants continuent de chahuter dans la pièce d’à côté. S’écriant à quel point ils aiment ces pains à la cannelle et que même Madam Puddifoot’s n’en fait pas des si délicieux. Malgré les effluves de joie dans l’appartement, une larme roule le long de la joue de la sorcière. Bien plus vulnérable qu’elle ne l’aurait souhaité.
— Je ne pense pas être capable de le perdre à nouveau, articule-t-elle d’une voix qui se brise. Du revers de la main, elle essuie son visage et force un sourire sur ses lippes. Je… Je l’ai attendu douze ans. Ses paumes autour de son verre, Liv tente de reprendre contenance. Douze ans de ma vie à espérer le revoir un jour. Maintenant qu’il est là, je redoute que tout ce que nous nous efforçons de construire, de reconstruire, ne soit qu’un vulgaire mirage.
S’entendre prononcer ses mots à voix haute lui fait l’effet d’un sortilège de désarmement en plein ventre. Et, cette peine qu’elle avait pris soin d’enterrer refait surface comme une vague impossible à dompter. La sorcière se lève, se met à ouvrir des tiroirs au hasard dans la cuisine. À la recherche de rien, si ce n’est d’une distraction.
— Est-ce que je peux t’offrir quelque chose d’autre ? Mais, Liv ne peut s’empêcher de se trouver pathétique, de sentir le regard ému de Kelsier sur elle et ces gestes affolés. Je suis désolée… Elle relâche la cuillère en bois qu’elle a saisi sans s'en rendre compte. Tu as raison. Son regard noisette croise enfin celui de Kelsier. J’essayerais de lui en parler. Je te le promets. Il faut simplement que je trouve le bon moment.
Liv ravale ses larmes et revient calmement s’asseoir à table, comme si elle ne venait pas d’en dire un peu trop au frère de l’homme qu’elle aime, qu’elle a toujours aimé.
— Parle-moi de toi, Kel. Comment vas-tu vraiment ?
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and isn't it just so pretty to think, all along there was some invisible string.
tying you to me
Kelsier Scamander
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membre ☆ neutral drink a tea while the world is falling apart.
emploi : concepteur de balais volants à son propre compte, travaillant principalement pour la marque Nimbus. Il vient de reprendre son activité, après de longs mois de pause.
statut civil : après tant d'années de bonheur, les drames ont déchiré sa famille ; il est à présent divorcé.
statut de sang : sang-mêlé, non pas que cela ait une quelconque importance en réalité.
études : ancien étudiant curieux et avide de connaissance, il a été accueilli dans la maison Serdaigle.
adresse : une maison sur unicorn lane, trop vaste, trop silencieuse.
warning : sujets abordés : mort d'un enfant, haine envers les moldus/nés-moldus, dépression, alcoolisme.
Le sujet était délicat, Kelsier en avait bien conscience. Il voyait le dilemme terrible auquel Liv devait faire face et il ne savait pas comment l’aider à faire son choix. Lui aurait préféré qu’elle lui dise la vérité – et ce depuis le début – mais il n’avait pas à lui dicter sa conduite. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était essayer de l’orienter et de la rassurer. Mais même s’il connaissait bien son frère, il ne pouvait pas prédire sa réaction si Liv décidait de lui révéler la vérité. Le bougre pouvait se montrer entêté et il n’apprécierait pas de découvrir un secret si important, gardé de si longue date. Personne ne sauterait de joie à cette révélation, de toute façon. Mais Ezekiel était également aimant et attentif, et pas seulement avec ses chères bestioles. Comme pourrait-il refuser de prendre une part dans la vie de Nora ? Comment pourrait-il rester fâché éternellement alors qu’il avait une fille aussi attachante ?
« Je ne pense pas être capable de le perdre à nouveau » Liv semblait au désespoir, et Kelsier ne pouvait que compatir à sa souffrance. « Tu ne vas pas le perdre. » Souffla-t-il, peut-être pour s’en convaincre tout autant qu’elle. « Je… Je l’ai attendu douze ans. Douze ans de ma vie à espérer le revoir un jour. Maintenant qu’il est là, je redoute que tout ce que nous nous efforçons de construire, de reconstruire, ne soit qu’un vulgaire mirage. » Cette confession le toucha profondément, Liv ne se confiait généralement pas autant. Elle aurait pu refaire sa vie avec un autre pendant ces douze ans, mais elle ne l’avait pas fait. Elle avait attendu Ezekiel. Pouvait-on avoir tant de fidélité à quelqu’un qui était parti de son plein gré ? Ezekiel en avait-il fait autant ? Kelsier ne pouvait le certifier. Malheureusement, les deux frères évoquaient assez peu ce genre de sujet. Leur différence d’âge avait toujours créé une certaine distance entre eux, et ils n’étaient pas du genre à se confier l’un à l’autre. Ce que Kelsier regrettait fortement aujourd’hui. Il aurait aimé pouvoir rassurer Liv davantage … « Douze ans ont passé, Liv, et pourtant vous vous êtes retrouvés. C’est beau, n’est-ce pas ? » Fit-il avec un sourire d’où sourdait une certaine tristesse. Pourtant il était heureux pour eux, vraiment. « Mais plus tu lui cacheras la vérité, et plus ce sera difficile de recoller les morceaux. Profite de ces moments pour être honnête avec lui. »
Liv semblait très angoissée à l’idée de dire la vérité à Ezekiel. Elle se leva et tourna dans la cuisine comme une âme en peine, sans but particulier. Il eut le cœur serré. « Est-ce que je peux t’offrir quelque chose d’autre ? » Il secoua la tête. « Non, merci. » « Je suis désolée… » Il se leva pour la rejoindre dans la cuisine et lui prit doucement les épaules. « Arrête. Tu n’as pas à être désolée. » Fit-il d’une voix douce. « Ca va aller, Liv. » Il mit toute sa conviction dans ses paroles. « Tu étais jeune, tu avais besoin de temps pour accepter que tu étais enceinte. Et c’est lui qui est parti. Il a ses torts et il faudra bien que tu les lui rappelles s’il les a oubliés. » S’il le fallait, Kelsier le ferait aussi. Lui aussi devrait avoir une discussion avec son frère une fois que Liv lui aurait parlé et il savait que ce serait un moment très difficile. Mais il savait depuis le début qu’il devrait y passer un jour. « J’essayerais de lui en parler. Je te le promets. Il faut simplement que je trouve le bon moment. » Il acquiesça. « C’est bien. Tiens-moi au courant. Et si tu as besoin d’en parler, tu sais que je suis là. »
Ils se rassirent autour de la table. Liv semblait un peu moins agitée, mais Kelsier ne doutait pas qu’elle ne serait pas sereine avant d’avoir enfin parlé à Ezekiel – et avoir eu sa réaction. « Parle-moi de toi, Kel. Comment vas-tu vraiment ? » Il haussa les sourcils. « C’est un coup bas. On peut parler de n’importe quoi d’autre pour changer de sujet, tu sais. » Ironisa-t-il avec un sourire en coin. Il s’adossa à sa chaise, faisant tourner sa bière vide entre ses mains. « Je vais, un jour après l’autre et on recommence. Ce n’est pas … idéal, j’imagine. Mais la vie continue. » Il jeta un regard à la porte de la chambre de Nora d’où des cris s’élevaient toujours. Les trois enfants jouaient avec enthousiasme, heureux. « Et puis il y a les enfants. Les vacances d’été sont des bons moments à passer avec eux. Ca m’aide beaucoup. » Le reste de l’année était beaucoup plus dur.
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what if I can't see your light anymore? 'cause I've spent too long