autant finir la face au sol

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ft. @Aberthol Ó Mordha theme song

avril 1976

tw : mention de meurtre

tourbillon de couleurs qui occupe ton esprit, pensées et vision floues qui font que tu peines à discerner ton reflet dans le miroir sale de ta salle de bain mal éclairée. tout te semble imparfait, dans l’immédiat. tout te semble insupportable. poussée d’adrénaline au contact des forces de l’ordre, tout est en train de redescendre et t’as la désagréable impression de dévaler une colline en risquant de t’éclater au sol à chaque grande enjambée, sans pouvoir t’arrêter. la chute sera douloureuse. mais tu dois te reprendre en main, ce n’est pas parce qu’on a semblé croire à tes explications que t’es totalement sorti d’affaire. t’allais devoir annoncer la nouvelle à aberthol, et ça c’était pas aussi simple que d’embrouiller la brigade de police. ou peut-être que non, ça serait plus simple, mentir à ton aîné était une chose qui t’était très familière et qui ne te posait plus de problème, depuis le temps que tu la pratiquais. mais un mensonge d’une telle ampleur ? ça, ça c’est nouveau.

de toute manière, c'était pour son bien. enfin. tu n’avais pas fait ça spécifiquement pour son bien, non. tu n’as surtout pas réfléchi et, blessé dans ton ego, fait une connerie que tu ne pourrais jamais réparer. ainsi soit-il. tu as agi de manière juste et débarrassé londres d’un parasite qui ne faisait que pourrir l’air de ceux qui partagaient le sien. femme détestable tant détestée. mais ton frère l’aimait, pourtant. fait qui restera à jamais incompris par ton cerveau trop terre à terre, te semblerait impossible de ne serait-ce qu’apprécier une telle personne. personne qui de toute manière, n’est plus. et ne sera plus jamais.

t’es quand même le meilleur, hein.

c’est pas un rire qui t’échappe. tu ne pourrais pas, après tout. il te faudra encore une dizaine de minutes pour te préparer à te rendre à sainte-mangouste. t’as insisté pour être celui qui préviendrait ton frère, ça te semble normal. tu prends le temps de te rafraîchir, c’est que t’as l’impression de te noyer dans ta sueur et c’est loin d’être la sensation que tu préfères. ça tient du miracle, ta capacité à transplaner de cette manière, sous pression. mais chaque pas qui te rapproche du service d’empoisonnement par potions et plantes et merlin sait quoi encore te font te sentir comme si tu marchais dans un cours d’eau à contre courant. on ne te demande même pas pour quoi tu es là, c’est loin d’être la première fois que tu rends visite à aberthol alors qu’il travaille. t’as jamais été gêné, c’est pas aujourd’hui que t’allais commencer. “ abe, ” tu commences lorsque tu l'aperçois, et tu ne t’attendais pas à ce que ta voix ne sonne comme ça. le point positif c’est que tu as l’air d’être réellement perturbé et sonné. t’attends d’être plus près de lui, tu poses une main sur son bras et tu regardes autour de toi. y a un peu trop de monde. “ il faudrait que je te parle, il y a eu un.. problème. niamh a eu un accident. ” tu ne parles pas trop fort, tu souhaites surtout commencer par jauger sa réaction.

autant finir la face au sol

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ft. @Merwyn Ó Mordha theme song

tw : empath le retour
temps semblait manquer cruellement ces dernières semaines, filait à une vitesse bien trop rapide sans laisser la place de faire tout ce que vous vouliez, avais personnellement un peu de mal à tenir le rythme que ce soit à sainte-mangouste ou en-dehors. voulais donner tout pour les préparatifs de votre mariage, l’aider le plus possible à le rendre parfait à ses yeux. restait d’ailleurs pas mal de choses à faire, et avec tout ça, tête qui avait déjà pour habitude d’être en l’air l’était bien plus ces derniers jours dès que ça ne concernait plus votre mariage. avais beaucoup de chance, avec niamh qui comme d’habitude faisait preuve d’une patience à toute épreuve face à tes oublis, arrivait encore et toujours à penser pour vous deux, comme pour ce midi, était venue te rapporter ton lunch délaissé tu ne savais où le matin même. aviez profité de tes quelques minutes de pause pour les passer ensemble, partager repas et fait le point sur les dernières choses à s’occuper aujourd’hui. étiez en plus censé assister à un match de merwyn cet après-midi même, que t’avais bien été forcé de décliner presque en dernière minute. service plus que débordé, avais du raccourcir ta pause en plus de t’être vu demandé de reporter ces quelques heures posées pour pouvoir aller voir ton frère. niamh t’avait assuré avant de partir qu’elle lui expliquerait, le supporterait pour vous deux autant qu’elle le pourrait. était repartie non sans avoir laissé mot dans ta poche ; mini mémento pour que tu n’oublies pas d’aller chercher des verres supplémentaires, une fois que t’en aurais fini à l’hôpital, doublé d’un de ces mots doux que vous aviez l’habitude de vous laisser, vous échanger malgré les années.

n’avais même pas vu après-midi défiler, lorsque le flux semblait enfin se calmer, que le nombre de nouvelles admissions semblait enfin descendre. venais à peine de te poser quelque secondes pour prendre un verre d’eau, lorsque la voix de merwyn s’était élevée, que sa main ne se pose sur ton bras. avais naturellement souri, même si avais été surpris par son air, qui n’avait pas l’air d’être normal. était même bien plus pâle que d’habitude, t’étais presque mis à imaginer le pire vu son comportement un peu perdu, prêt à lui proposer de l’ausculter, quand il avait fini par continuer sa phrase. ne fit qu’alimenter l’angoisse naissante, en évoquant qu’il avait pu arriver quelque chose à niamh. « un accident ? » pointe de panique qui ressort directement, regard qui se met immédiatement à la chercher dans le couloir sans arriver à tomber dessus. inquiétude prend le dessus alors que les mains s’affairent à rattacher rapidement les cheveux, bien plus fort que toi d’enchaîner presque directement avec une salve de questions, possiblement pour avoir des informations plus précises plus rapidement, te mets même automatiquement à marcher vers le bout du couloir, logique voulait que si niamh ne l’avait pas accompagné, c’était bien que son état l’en avait empêchée. « elle est encore dans l’entrée ? il y a pas mal d’attente aujourd’hui, mais je…je pourrai sûrement faire quelque chose, même si c’est juste minimiser sa douleur. ce n’est pas trop grave au moins ? elle est avec oonagh ? » plutôt que de perdre la place que tu étais censée prendre, te disais qu’elle avait possiblement proposé à sa sœur de l’accompagner, à ce match. ralentis un instant en reportant le regard sur ton frère, percutes soudainement qu’en plus de ne pas t’être excusé de ne pas avoir pu t’y rendre, tu n’avais pas pris la moindre nouvelle sur comment ça avait bien pu se passer, même si craignais un peu vu l’air qu’il affichait et le ton de sa voix tout à l’heure. « …désolé avec ça je ne t’ai même pas demandé comment s’était passé le match. et…je voulais vraiment venir tu sais, je suis vraiment vraiment désolé, je n’ai pas pu me libérer, on a eu plusieurs urgences en même temps et…comme avec le mariage et tout ça je ne serai pas disponible, je ne pouvais pas les lâcher. » espérais qu’il comprendrait, et comptais bien te rattraper sur ses futurs matchs d’une manière ou d’une autre.

autant finir la face au sol

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ft. @Aberthol Ó Mordha theme song

avril 1976

c’est drôle, mais voir ton frère n’a absolument pas l’effet que tu pensais que ça aurait. t’aurais pensé te détendre, reprendre tes moyens, mais t’as plutôt l’impression que c’est l’inverse. sans doutes que ça ne se remarque pas vraiment, pas au premier abord, mais tu te connais bien. et tu sais dire que t’es pas dans le contrôle total de toi-même, ça te dérange. pauvre garçon doit s’inquiéter, tu t’en doutes et toutes personne normale réagirait de la manière dont il réagissait.  

tu pensais avoir été clair, dans ta manière de t’exprimer. ce n’était visiblement vraiment pas le cas. c’est frustrant, tu vas devoir clarifier les choses, tu vas devoir t’enfoncer dans ton odieux mensonge. sourire crispé. dans l’entrée ? niamh était loin de l’entrée. tu ne savais même pas où elle pouvait précisément être là maintenant. s’ils l’avaient déjà emmenée ou non.  “ oh, aberthol. ” tu ne peux t’empêcher de soupirer face à la délicatesse de la situation. “ non, c’est plus compliqué que ça elle… ”

ah, le match. c’est que tu l’aurais presque oublié. ta mâchoire se crispe, sourire tendu une nouvelle fois, tu secoues la tête. tu ne lui en voulais pas de ne pas être venu, vraiment pas. tu sais que tu avais son soutien dans ta carrière, tout comme il a le tient. et jamais tu ne lui en voudrais de prioriser son emploi au tiens. fausse carrière basée sur des ambitions trop grandes. carrière qui volait en éclat en une journée. “ c’est fini. on était tellement sûrs de gagner, je savais pas que papa allait tout miser sur le match.. je veux dire.. tout miser. il a.. tout perdu. j’ai envoyé chier l’équipe, je mettrai plus un pied sur un seul putain de terrain de quidditch. ” c’était pourtant pas la première défaite que vous auriez essuyé, mais c’était la défaite de trop. “ quand je suis rentré, niamh est passée un peu après. je sais pas si elle était au match, mais elle était au courant du montant des paris de papa et.. a voulu en parler, me remonter le moral je suppose. elle n’aurait pas dû venir. ” stupide idiote. difficile de ne pas rendre tes mots amers, difficile de feindre une certaine tristesse à l’évocation de son nom. comment pourrais-tu, alors que tu l’as toujours détestée. qu’elle t’a toujours détesté, aussi. mais de ce qu’aberthol savait, vous vous entendiez à merveille. s’il savait, il n’aurait pas cette compassion qu’il pouvait avoir envers toi. il la privilégierait certainement, mais c’était trop tard. “ si tu savais.. à quel point je m’en veux. ”

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ft. @Merwyn Ó Mordha theme song

tw : empath le retour
depuis que merwyn était arrivé, questions se bousculaient, parce que définitivement, quelque chose clochait. quelque chose dans son air, sa manière de parler, approximativement tout. le connaissais assez bien que pour savoir quand quelque chose le tourmentait. si en plus niamh était mêlée à l’équation, cela ne risquait pas d’arranger quoique ce soit. essayais vraiment de calmer la panique qui se pointait, qui n’aiderait pas à y voir clair dans ce que ton cadet pouvait dire. mais comment tu pouvais y arriver, alors qu’il prenait la peine de t’appeler par ton prénom complet, n’était plus arrivé depuis des lustres, et encore. a chaque fois n’avait rien annoncé de bon et n’avais pas pu t’empêcher de tiquer en le relevant. mais le fait qu’il précise que ta fiancée était dans un état visiblement compliqué te fais accélérer un peu plus le pas, histoire de gagner plus vite l’entrée, de pouvoir retrouver dulcinée au plus vite. avec un peu de chance, pouvoir l’aider à la soulager de peu importait le maux qui pouvait l’accabler. fallait dire que plus rien d’autre ne comptait là tout de suite, ou presque. même si regrettais presque d’avoir posé là tout de suite la question sur son match, l’écoutais quand même, surtout après lui avoir lancé un regard en coin, avoir clairement remarqué toute cette tension dans son visage, dans ses muscles. et mauvaises nouvelles s’accumulent, et y a tout qui se mélange, s’emmêle quand il prend la parole, quand t’essayes de filtrer chaque information qu’il peut prononcer. «…il n’a pas encore tout misé ? je croyais qu’il avait arrêté, qu’il essayait de mettre de côté pour-» préfère soupirer en comprenant que l’argent que tu avais pu lui prêter dernièrement s’étaient certainement retrouvés dans ce paris. mais qu’il y avait plus grave, que ton frère qui avait toujours trouvé passion dans le quidditch songeait à le quitter. possiblement une décision qui tenait du coup de tête, de la finalité malheureuse de ce match. « plus jamais ? non, non, merwyn, t’es plus que doué là-dedans, tu devrais pas quitter l’équipe, t’as encore plein de choses à y faire. » pouvais pas croire que ça allait se finir de cette manière, pas pour lui en tout cas. conversation qui redévie sur niamh, attention qui se décuple, même s’il s’agissait de nouvelles que tu connaissais déjà ou dont tu te doutais. n’était pas étonnant que niamh prenne le temps de passer par chez lui, d’autant plus après une défaite, était sans doute passée pour le soutenir, essayer sans doute de tenir le même discours que le tiens pour éviter qu’il ne démissionne de son poste. « pourquoi – pourquoi elle n’aurait pas dû venir ? » si merwyn n’avait pas vraiment apprécié niamh au début, tu t’étais toujours dit que ça c’était calmé par la suite, qu’ils avaient trouvé un terrain d’entente. gagniez presque l’entrée, où tu n’avais pas la moindre idée de ce que tu allais bien pouvoir trouver, et dans quel état. mais ce que merwyn pouvait bien dire empirait encore un peu plus le tout. « merwyn, je ne comprends pas, où-où est niamh, pourquoi elle n’est pas avec toi ? qu’est-ce qui s’est passé chez toi ? je t’en supplie, dis-mi au moins qu’elle va bien. »

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ft. @Aberthol Ó Mordha theme song

avril 1976

tw : mention de meurtre & violence

tu regrettes rien, tu regrettes tout. t’es pas fait pour vivre le restant de tes jours incarcéré pour homicide involontaire. t’es trop jeune, trop ambitieux. t’as encore tellement de choses à accomplir- tu saurais pas précisément dire quelles choses, parce que le fait est que depuis ta défaite les seules choses que t’as envie d’accomplir ne pourraient pas être prononcées et utilisées en tant que défense afin de montrer que t’es quelqu’un de bien. t’as jamais été quelqu’un de bien. t’as toujours manqué d’empathie, toujours été un sale con égocentrique mais merde, ça te fout la rage de faire ça à ton frère. parce que lui, ça ne fait aucun doute, c’est quelqu’un de bien. tu le suspecte de tellement être quelqu’un de bien que toute la bonté de la fratrie lui a été transmise à la naissance, et que t’as rien eu quand ce fût ton tour. total gobshite, c’est tout ce que t’es. rire nerveux t’échappe et se transforme en véritable éclat, t’as obligé de te pencher et de prendre appui sur la première surface lisse que tu trouves pour reprendre ton souffle. “ oh, si si. tout. j’ai dû payer ses dernières pintes. ” et c’est vraiment pas un problème parce que c’est ton père et tu le respectes. tu l’apprécies. ça ne rend pas la chose moins désagréable, bien au contraire. ta mère pourrait être ruinée que t’en as rien à foutre. c’est d’ailleurs tout ce que tu lui souhaites, de finir à la rue. mais pas lui. “ ehh trop tard. je me suis battu avec l’autre batteur- il doit être quelque part ici, d’ailleurs. j’irais bien lui dire que je suis absolument pas désolé pour ses genoux. ” mais c’est pas vraiment le moment. t’aurais peut-être dû commencer par ça, d’ailleurs. te donner un petit boost d’assurance avant d’annoncer cette désastreuse nouvelle à ton aîné.

c’est pourtant pas si difficile à comprendre. t’es peut-être trop subtil. en même temps, comment faire autrement ? t’as pas envie qu’il chiale. t’espères vraiment qu’il chialer pas- tu détestes voir les autres pleurer. t’as déjà pleuré, toi ? non, pas depuis que t’es né. probable trouble de l’humeur dont la potentielle existence t’indiffère. mais c’est pas plaisant, de voir quelqu’un pleurer. c’est embarrassant, c’est bizarre. légère grimace sur ton visage, tu vas devoir faire preuve d’un peu plus de clarté dans tes propos si tu veux pas qu’il y ait un malentendu et qu’il s’attende à la retrouver en rentrant chez lui. pourquoi elle n’aurait pas dû venir ? parce qu’elle serait encore en vie, cette pétasse. mais tu peux pas le dire comme ça. ça ne se fait pas, quand on est quelqu’un de correct. c'mon.

inspire, expire. pas quelque chose que niamh peut faire, plus maintenant. “ mes escaliers. ” oh, ils sont très beaux tes escaliers. de la belle pierre bien taillée, du bon boulot- “ elle a glissé en partant. ” ta voix elle est confiante, mais basse. le dire à voix haute, ça te fait quelque chose. et vraiment pas quelque chose de négatif. tu serais plus familier avec cette expression que tu sourirais probablement. heureusement que ce n'est pas le cas, en soi. “ j’ai rien pu faire. c’est sur le coup, elle- son cou avait vraiment un angle horrible, tu sais ? ” non, il ne sait probablement pas. manquerait plus que ça, qu’il ait à voir l’étendue des dégâts. quoiqu’il en soit, tu lâches un long soupir. de soulagement, d’anxiété, tu laisses ça libre d’interprétation. une main réconfortante sur son épaule trop haute, tu sors de ta poche la bague de fiançailles difficilement enlevée à la jeune femme pour la tendre à aberthol. “ je suis tellement, tellement désolé.. j’aurais voulu… ” t’y prendre plus tôt. écarter tout soupçon de ta personne. “ elle qui voulait.. simplement me consoler. ”

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ft. @Merwyn Ó Mordha theme song

tw : mention de décès
y a quelque chose dans les tripes, quelque chose qui dérange, quelque chose qui est loin d’annoncer quoique ce soit de bon. sentiment d’angoisse qui prend le dessus, qui ne se taira pas tant que tu n’auras pas pu revoir niamh. avais du mal à voir comment elle avait pu se blesser en assistant à un match de quidditch, te disais que ça devait être plutôt important si merwyn était directement venu te voir plutôt que d’envoyer un hibou avant tout. stress du mariage qui s’était installé depuis quelques semaines avait tout bonnement disparu pour laisser place à un autre, plus grand, plus dévastateur. n’aviez certainement pas besoin de ça, encore moins pour ta part d’apprendre que ton père était loin d’être sorti d’affaire avec ses problèmes d’argent, comme il avait pu te le prétendre. aurais préféré qu’il te dise la vérité et que tu continues à l’aider plutôt qu’il continue de se cacher derrière des mensonges. léger soupir, le plus important restait que t’étais au courant maintenant, merwyn aussi. même si ce n’était pas spécialement le bon moment, il pourrait l’aider à sa manière. ne savais plus s’il fallait que tu te concentres là-dessus, sur merwyn qui avait l’air de vouloir laisser tomber sa carrière ou sur ce qui avait bien pu arriver à niamh. dans tous les cas, fronces légèrement les sourcils comme si ça allait pouvoir aider à la réflexion.
« —tu t’es battu avec lui ? je crois-je crois que ce serait une mauvaise idée d’aller le voir maintenant, laisse peut-être un peu couler avant de le recroiser. » même sûrement. essayerais de savoir le numéro de sa chambre pour être certain que vous ne passiez pas à côté, que ça ne lui donne pas quelques (mauvaises) idées.

en attendant, l’entrée de l’hôpital est tout aussi bondée que d’habitude, étais plutôt heureux là tout de suite de dépasser quasi-totalité des autres personnes présentes, même si n’arrivais pas à apercevoir niamh d’ici. le stress se fait ressentir dans les mains, dans les doigts qui ne cessent de bouger, de se fourrer dans les poches de la blouse pour en ressortir aussitôt, répéter ce cirque en boucle. a l’impression que respiration ne fait que s’accélérer à chaque seconde où fiancée n’apparaît pas dans le champ de vision. mais regard se rive sur merwyn quand il reprend la parole. ses escaliers, ses escaliers ? il n’y avait pas vraiment de rapport, l’espace d’un instant, oublies les angoisses pour laisser place à l’incompréhension. heureusement pour toi, il éclaircit rapidement la chose. peut-être qu’elle s’était fait mal au dos, cassé quelque chose. mais le fait qu’il le dise aussi bas donnait un ton grave à la situation.

la gorge qui se serre directement, quand l’information finit par percuter pleinement, en même temps, ça ne fait aucun sens. plus il parle, moins as envie de croire ce que ça annonce. sa main vient se loger sur ton épaule, alors que l’autre te tend l’alliance, celle que tu lui avais offerte il y a quelques temps. ça multiplie les questions, fixes l’anneau certainement trop longtemps.
« —pourquoi- pourquoi tu l’as avec toi ? elle-elle devrait être à sa main- à son doigt. » refuses de la prendre, comme si ce simple geste scellerait ce qu’il venait de t’annoncer. secoues la tête à la négative, même si ça ne t’empêches pas d’entendre la suite, empire les choses et affirme ce que tu craignais.
« —non- c’est pas possible, c’est-c’est juste une mauvaise blague ? » vague espoir, ridicule, auquel tu te raccroches. ne serait-ce pas une manière d’on ne peut plus mauvais goût, de commencer ton enterrement de vie de garçon ? voix au fond de toi te disais que merwyn aurait trouvé autre chose comme excuse, mais c’était plus facile de se dire que c’était ça.

autant finir la face au sol

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ft. @Aberthol Ó Mordha theme song

avril 1976

tw : mention de meurtre & violence physique et verbale

reniflement tendu, stressé. pas dans tes habitudes, t’as jamais aimé être hors de ta zone de confort mais faut dire que t’as l’impression de nager dans une zone d’inconfort depuis que le soleil s’est levé ce matin. risque certainement pas d’aller en s’arrangeant si t’as autant de mal à communiquer alors que c’est d’habitude ton point fort.

tu te sens pas particulièrement fort, pour le moment. surtout con. tu ne devrais pas, t’es pas fautif, elle l’a bien cherché. à te provoquer, te narguer, taper là où ça fait mal. tu sais faire aussi, tu sais. t’as peut-être juste visé un peu trop grand cette fois-ci.

ce n'était pas prévu, pas planifié. t’y a déjà pensé, quelques fois, mais pas sérieusement. niamh n'était jusqu'ici pas la première concernée par tes pensées intrusives, mais bien la seule victime. t’as simplement jamais pu la supporter, sa simple vue t’était insupportable. l’entendre était pire.

vous ne risquez plus de l’entendre. si tu peine à en comprendre la raison, tu sais qu’elle manquera à aberthol. mais il devrait s’en remettre. tout comme on se remet d’un genou foutu. “j’sais pas abe, je pense pas que j’y retournerai de toute manière..” c’est con, c'est con, t’es terriblement con. t’es talentueux, t’as du potentiel. mais à quoi bon. sert plus à rien, plus rien n’a d’importance. ambitions au sol, laissées au pied de tes escaliers avec le sang de cette putain.

ça te fait mal, cette confusion dans le regard de ton frère. t’as envie de lui gueuler, de lui hurler que c’est fini, qu’il n'aura plus à la voir au quotidien, qu'il devrait te remercier de l'avoir sorti de la merde dans laquelle il s'était fourré en s'engageant avec elle, mais c’est pas quelque chose que tu peux dire et c’est bien malheureux. tu t’impatientes, tapotes du pied, regard frénétique qui se perd autour de vous. t’arrives plus à te concentrer, tu vois même plus quoi dire. regard froid qui se pose à nouveau sur lui, une petite seconde à peine avant de reprendre ce masque d'empathie si peu sincère que tu sais si bien porter. “je suis désolé.” mais tu ne l’es pas. tu as rarement été aussi peu désolé de quelque chose. mais si ça se remarquait, tout serait foutu. disparu, le voile devant les yeux de ton frère, qui depuis des années l’empêche de voir ce que niamh a toujours su voir.

quelle foutue nuisance. ne t’a jamais facilité la vie, pas même dans sa mort. le brancard passe, un frisson te parcours l’échine et un rire t’échappe et tu le camoufles tant bien que mal avec un grossier sanglot. tu as su faire couler suffisamment de larmes pour les simuler, tirant aberthol plus prêt pour cacher ton visage contre son épaule. ne faudrait pas qu’on puisse se douter de ta ta malhonnêteté. on te dirait que t’es malade, que t’es un monstre. qu’il y a quelque chose qui cloche avec toi. ça a beau ne pas être nouveau, t’as beau être au courant, t’aimerais autant que ça ne soit pas de notoriété publique. “putain de merde!”