nemesis

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ft. @Saoirse Yakovleva theme song

tw : blessure, sang
ça devrait être une mission simple, vite et bien faite, comme à ton habitude. surtout que c'était pas la première. t'étais habitué d'excéder les attentes. enfin, aujourd'hui ce serait toujours le cas, mais pas dans le sens que tu l'espérais.

on t'avait chargé de prendre en filature, un auror, qu'on soupçonnait de faire partie de l'ordre du phénix, puis de t'en occuper  discrètement. tout s'était bien passé jusqu'à ce que tu grilles ta couverture, révélant ta cachette, un peu trop bruyant. tu sais pas ce qui s'est passé, t'es pourtant pas un débutant. quoi qu'il en était, tu pouvais pas le laisser t'attraper et mettre en péril l'ordre des mangemorts. un avada kedavra aurait suffit pour éliminer la menace, mais ça attirerait bien trop l'attention et c'est pas du tout ce dont vous aviez besoin ces temps-ci. t'avais enfilé ton balai et essaya tant bien que mal de le semer, mais il voulait pas te lâcher un parasite, comme un parasite. au moment où tu réussis à créer de la distance entre vous deux, tu l'entendis lancer un sort. diffindo. uh-oh. c'était le moment de transplaner. sauf qu'il réussit à t'atteindre - au niveau de ton bras - avant d'arriver à ta destination.

la douleur fut brutale, tout comme ton atterrissage. tu levas difficilement la tête. devant toi était écrit « purge & pionce ltd ». tu souris. t'étais à deux pas de ste-mangouste. avec toute la forte qui te restais, tu te mis sur tes deux pieds et marchas vers l'emplacement. en voyant ton état, t'espérais qu'ils te prennent en charge vite. peu importe, dans tous les cas t'es pas en état de menacer qui que ce soit.

tu te réveillas sur un lit d'hôpital, ouvrant difficilement les yeux. t'entraperçus une une silhouette que tu crus reconnaitre. t'étais pas sûr. avec toute la misère du monde, tu relevas un peu le cou, et là, tu la reconnus. t'aurais dû continuer de faire le mort.

saoirse..?

nemesis

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ft. @Mercutio Zabini theme song

tw : blessure, sang

elle ferme la porte en la claquant derrière elle, se précipite vers l'évier pour se passer de l'eau froide sur le visage. saoirse ? juste un peu de temps tu réagis toujours comme si c'était la première fois j'ai dit qu'il me fallait un peu de temps ! tape du poing contre le marbre du lavabo, et elle se repasse une nouvelle fois de l'eau sur le visage. c'est bon, viens quand tu pourras. j'y compte bien.

( pourquoi faut-il toujours que je réagisse comme si c'était la première fois ; pourquoi faut-il que j'ai un coeur sous ma poitrine qui manque un battement à chaque fois qu'une âme s'éteint entre mes doigts. j'ai l'impression d'être une intruse parfois entre ces murs, à me soucier de gens que je ne connais ni d'ève ni d'adam, à ne pas lâcher prise quand je sais qu'il est trop tard. pourquoi aurais-je choisi cette position là, si ce n'était pas pour sauver des vies ? si ce n'était pas pour être là, la première, celle qui réagit quand tout le monde détourne les yeux face à la souffrance des autres ; si ce n'était pas pour rattraper mon absence auprès d'elle ; alors qu'elle est partie seule, et que j'étais arrivée trop tard. )

oui, ben, traînes pas trop hein. elle serre les dents, se demandant qui pouvait l'avoir affublée d'un chef aussi stupide ; aussi frigide et se demande si un de ces quatre elle ne trouverait pas une bonne potion à lui fourrer dans son sandwich ; prétextant lui avoir concocté le meilleur des mets, pourrait même le filer à un tiers pour passer inaperçue ; si on daignait la laisser tranquille, pour une fois.

elle déteste, elle déteste cette image qu'elle renvoie, quand elle n'arrive pas à sauver quelqu'un ; mais elle déteste d'autant plus celle qu'elle renverrait si elle n'était pas capable d'y retourner, de sauter de nouveau à pieds joints dans le travail, d'effacer l'air de rien ce qui s'est passé pour avancer, telle une automate mal réglée, qui laisse remonter de vieux débris de codes effacés à cadence aléatoire.

elle souffle un bon coup avant de retourner dans la bataille, replace l'insigne sur sa poitrine qui la détermine comme médicomage et suit le geste las de l'infirmière quand elle lui indique un box de nouveau occupé, s'attardant à peine sur le nom inscrit à l'entrée, griffoné à la va-vite par ceux qui réceptionnent les entrées. la tête encore un peu ailleurs, alors qu'elle agite sa baguette au-dessus du patient, récoltant sa signature magique et jetant un coup d'oeil rapide au bandage provisoire qui entoure la peau ébène.  

un geste infime de la part du malade, qui retrouve sa conscience au contact de la magie primitive qu'elle utilise pour le diagnostic ; et la médicomage qui s'apprête à ouvrir la bouche quand elle est coupée par son prénom, à moitié murmuré dans le réveil difficile. l'attention qui se porte avec intérêt, soudainement, vers son visage ; revenue à la réalité, alors qu'elle imbrique les souvenirs les uns dans les autres, et fronce les sourcils. le contemple un instant en silence, avant de recommencer à agiter sa baguette au-dessus de lui, recueillant sa signature magique.

( un poil rancunière, la petite saoirse ; j'ai détesté la façon dont il m'a balancée quand il a découvert que mon sang n'était probablement pas aussi bleu que le sien, qu'il a gémis comme une fillette en balaçant un j'ai autre chose à faire, qu'il a coupé les ponts abruptement ; sans me laisser le choix du pardon ou de l'explication. )

j'aurais pensé que mon prénom t'écorcherait les lèvres, maintenant que tu sais qu'il vient de chez les moldus. ou est-ce qu'il y a une contre-règle à l'étiquette quand on est malade ? tu as le droit de m'adresser la parole, maintenant ? mi-acerbe, mi-lasse ; une pointe de tristesse dans la voix alors qu'elle débande le bras, la blessure ayant été laissée intacte par l'infirmière attendant le passage de la médicomage pour y toucher, la plaie n'ayant été que partiellement nettoyée et maintenue en l'état par un pansement magique.

ça ressemble à un sort de découpe. mal placé, tu as dû perdre beaucoup de sang. elle conjure de la baguette une potion reconstituante, volée à la réserve pharmaceutique de l'hôpital ; et lui tend. si j'avais su... plus de dix ans, n'est-ce pas ? l'ironie dans sa voix, alors qu'elle fait venir l'aiguille pour commencer à recoudre avec délicatesse.