avril 1985. Un match de football moldu est organisé, on y attend tout le gratin du gouverment ! Inquiet, le ministère de la magie s'invite pour lutter contre les mangemorts prêts à attaquer. Lentement mais sûrement les tensions grimpent, l'ordre veille ; on se demande qui va attaquer en premier.
glow in the dark est un forum basé sur l'univers d'harry potter. Les personnages des romans sont jouables. attention l'histoire se déroule dans les années 80. En cas de question n'hésitez pas à consulter les admins Sirius Black ou Cordelia Nott. Bon jeu parmi nous.
Un véritable désastre, voilà ce qu’avait été cette réunion d’anciens élèves. Plus ou moins prévisible, mais quand même. Poudlard était reconnue pour être un endroit sûr, de quoi rappeler à Evalyn qu’une reconversion au sein de l’école de sorcellerie était une décision plus que raisonnable. Et que faire venir des membres de l'Ordre du Phénix pour assurer la sécurité n'était clairement pas une perte de temps. Doucement, le silence reprend ses droits pour offrir un peu de repos aux personnes encore sur place. Faire un dernier tour histoire de vérifier qu'ils n'avaient oublié personne ; et avec un peu de chance, mettre la main sur Peeves, lui faire regretter d'être ni vivant, ni mort.
Lorsqu'elle aperçoit cette silhouette familière, un peu en retrait, elle s'approche tout en étant persuadée que ça ne pouvait être que lui. “Hey.” En quelques enjambées, elle prend place à ses côtés, le regard fixe sur une des nombreuses cours de l'école. La pause est plus que méritée, mais les images de la soirée lui reviennent sans arrêt. Ça aurait pu être pire, quand on y pense, mais ça ne l'a pas été. “J’ai cru que t’étais parti.” Comme la majorité des convives. Evalyn aurait sans doute préféré que ce soit le cas (ou peut-être pas, qui sait ; elle ne l'avait pas vu une grande partie de la soirée, trop focalisée sur Greyback et ce qu'elle cherchait à lui faire avouer) Par ses propres moyens, avec Ezekiel, ou même Lyla. Même si cette dernière option lui semblait quasi-impossible. Pas après ce qu’il venait de se passer, encore moins dans l’état de leur nièce ; et il est certain qu'on ne leur aurait jamais permis de repartir ensemble. Tant mieux. “Comment tu te sens ?”
Les épouvantards neutralisés et la Grande Salle de nouveau calme, le principal responsable de ce chaos – Peeves – restait cependant introuvable. “Il semblerait que, je cite – presque tout soit sous contrôle. Parole de Dumbledore.” De quoi permettre à chacun de relâcher les tensions et se réfugier le temps de reprendre ses esprits. Admirer la vue. Prendre un bon bol d'air frais. C’est qu’elle aurait fait, Evalyn aussi. A défaut d'enfourcher son balai et prendre son envol sur un terrain de Quidditch. Ici, ce n'est pas si mal. Et pour une fois, elle aimerait rester les pieds fermement ancrés au sol.
“Demain, le château sera pris d’assaut par plein de nouvelles têtes.” Futurs étudiants avec des étoiles plein les yeux, encore trop jeunes, trop insouciants – même s’ils s'obstineront à faire croire le contraire – pour réaliser que tout n’est qu’éphémère : le bonheur, l’excitation, le sentiment de sécurité. Tout. “C’est fou –rassurant serait plus juste – comme les choses ne font que se répéter.” Encore, et encore, et à jamais.
Dans quelques heures, il ne restera que les témoignages des invités ayant fait le déplacement ce soir-là, et probablement un ou deux articles au titre racoleur, à la une de la Gazette pour se souvenir. Tout aura retrouvé sa place, et la folie des premiers jours suffira à rendre le château toujours plus beau. Encore une fois, la vie continue. Et ce n’est pas la pagaille de la veille qui empêchera le temps de s’écouler normalement, comme à son habitude. Ni la disparition de ce vieil homme qui s’endormira paisiblement pour un dernier et long voyage. On ne remarquera sans doute jamais ceux qui manqueront à l’appel le jour d’après ; à moins qu’ils aient fini par marquer la vie d’autrui, d’une façon ou d’une autre, assez pour laisser des souvenirs derrière eux.
Elle devrait les appeler. Lucy et Colin. Juste pour se rassurer. Entendre la voix grognon de l’un, endormi avec un livre entre les mains – ou de celle qui, trop enthousiaste à l’idée de retrouver ses amis, n’aura toujours pas réussi à trouver sommeil.
Peu lui importait l’heure, le moment, les circonstances. Ils devraient les appeler.
emploi : concepteur de balais volants à son propre compte, travaillant principalement pour la marque Nimbus. Il vient de reprendre son activité, après de longs mois de pause.
statut civil : après tant d'années de bonheur, les drames ont déchiré sa famille ; il est à présent divorcé.
statut de sang : sang-mêlé, non pas que cela ait une quelconque importance en réalité.
études : ancien étudiant curieux et avide de connaissance, il a été accueilli dans la maison Serdaigle.
adresse : une maison sur unicorn lane, trop vaste, trop silencieuse.
warning : sujets abordés : mort d'un enfant, haine envers les moldus/nés-moldus, dépression, alcoolisme.
(#) Dim 12 Nov - 19:53 Re: don't look back in anger -- kelsier
don't look back in anger @Evalyn Hughes — septembre 1984, juste après le tc à poudlard
tw: mention de violence et de tentative de meurtre
Tout était terminé. Les visions avaient disparu, les épouvantards avaient été maîtrisés, les invités s’étaient dépêchés de rentrer chez eux en jacassant sur les incidents de la soirée. Plus de peur que de mal, avait-il entendu répéter plusieurs fois. Certains avaient même ri en quittant les lieux. Comme si tout ceci n’avait été qu’un petit loupé sans grande conséquences. Et c’était terminé. Mais Kelsier était toujours là. Il n’y avait plus de vision, plus de cris résonnant dans ses oreilles, pourtant il ne pouvait s’extirper de l’horreur dans laquelle il s’était retrouvé plongé. Si pour la plupart des gens présents ce soir il ne s’était agit que de ça, des visions éphémères qui avaient fini par les laisser tranquilles, ce n’était pas le cas pour lui. Il avait failli tuer sa nièce. Il ne s’en sortirait pas en secouant la tête et en riant nerveusement.
« Hey. » Emergeant difficilement de ses terrifiants souvenirs, il se détourna de la pénombre qu’il fixait depuis un moment pour découvrir Evalyn se dirigeant vers lui. Il se raidit davantage, mais ne bougea pas. « J’ai cru que t’étais parti. » Il secoua la tête. Il n’avait pas pu partir, lui qui avait pourtant eu la ferme intention de le faire juste avant l’attaque des créatures. Et quand tout s’était calmé … Il n’avait pas réussi à suivre le flot. Il avait surtout voulu mettre le plus de distance possible avec Lyla, incapable de supporter sa présence. Ezekiel était avec elle, de toute façon. Il allait s’occuper d’elle bien mieux qu’il ne pouvait le faire. Mais la présence de son frère était juste une saleté d’excuse pour ne plus avoir à parler à Lyla. Ils ne s’adressaient déjà plus la parole. Et à présent, Lyla s’était ajoutée à la liste des Scamander que Kelsier allait devoir éviter. Robb aussi ne tarderait pas à lui tomber sur le dos et … « Comment tu te sens ? » Evalyn brisa une nouvelle fois le cours de ses pensées. Il la contempla un long moment sans rien dire, presque surpris de sentir de la sollicitude dans sa voix. Puis il se détourna et fixa à nouveau la cour sombre devant lui. « Comme si je sortais d’une foutue gueule de bois où j’aurais essayé de tuer ma nièce. » Grogna-t-il finalement, à contrecœur. Il n’avait absolument pas envie d’en parler, mais c’était Evalyn.
« Il semblerait que, je cite – presque tout soit sous contrôle. Parole de Dumbledore. » Il souffla par le nez. Satané Dumbledore. « Un peu tard pour ça. » Il aurait fallut sécuriser les lieux bien avant que les invités n’arrivent. Il aurait fallut boucler cet esprit frappeur des années avant cette soirée. Que Dumbledore n’ait jamais songé à le faire dégager du château dépassait Kelsier, qui sentait la colère remonter en lui vitesse grand v rien qu’à cette idée. Mais en réalité, sa colère était dirigée ailleurs et il en était bien trop conscient. Il s’en voulait à lui-même de n’avoir pas su résister, d’avoir cédé à une pulsion qui en disait long sur ce qu’il était réellement. Ses mains se crispèrent sur la pierre froide tandis qu’une bouffée d’angoisse effaçait d’un coup sa colère. « … château sera pris d’assaut par plein de nouvelles têtes. » Il ne saisit pas le début de la phrase, ni même la fin en réalité. « C’est fou comme les choses ne font que se répéter. » Il n’avait pas la moindre idée de ce dont elle parlait. « Il faut que je rentre. » Grommela-t-il pour couper court à cette discussion qu’il ne parvenait pas à suivre et qu’il ne voulait pas poursuivre. Sans rien ajouter, il lui tourna le dos et s’enfonça résolument dans l’obscurité, loin d’Evalyn. Pour une fois ce n’était pas personnel, mais il ne pouvait pas soutenir une conversation ce soir, ni avec elle, ni avec personne. Il avait besoin d’être seul. Seul avec un verre d’alcool assez fort pour lui effacer la mémoire, au moins l’espace de quelques heures.
Evalyn Hughes
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(#) Sam 9 Déc - 20:45 Re: don't look back in anger -- kelsier
Lyla doit être quelque part avec Ezekiel, il le faut. Elle se le répète, une fois engouffrée dans les couloirs sombres de l’école. Et si Kelsier semblait déjà bien loin d’ici, perdu dans ses pensées, à se torturer l’esprit d’images violentes, théories macabres dans lesquelles elle-même avait l’habitude de se perdre, encore quelques mois en arrière, elle se devait d’être là, cette fois-ci. Essayer d’apporter un soutien même minime, celui qu’elle n’avait pas réussi à lui donner dans leurs moments les plus difficiles. Elle reste muette un instant, presque surprise par sa franchise. La communication, ça n’avait pas été leur point fort depuis ce qu’il s’était passé — Non, elle secoue légèrement la tête et se remet les idées en place – depuis Mavis, surtout.
“C’était pas vraiment toi, tu le sais ?” Il l’avait peut-être souhaité, une ou deux fois, peut-être plus et encore aujourd’hui. Cette soirée et les prises de risque constantes de Dumbledore n'arrangeaient en rien les choses, si bien qu’elle finit par regretter quasi immédiatement d’avoir prononcé le nom du directeur. Elle eut le vague espoir d’avoir réussi l’impossible : reconcentrer l’attention du Scamander sur leur discussion, s’obstinait à monopoliser la parole pour ne pas perdre le contact ; avant de vite déchanter.
Il ne l’écoutait pas. Il ne l’écoutait plus depuis un bon moment. “Pour aller où ?” Mais le voilà déjà parti, à s’engouffrer dans les couloirs. De manière hasardeuse, sûrement sans la moindre idée d’où il se dirigeait. Le voilà donc, cet (ex-)époux avec qui toute tentative de discussion était inutile… Pas cette fois La démarche d’Evalyn est rapide, elle aurait pu taper des pieds au sol ou le rattraper en courant qu’il ne s’en rendrait même pas compte… “Je doute que ce soit une bonne idée… pour l’instant, du moins.” Elle se contente de marcher à ses côtés, se demande si cette tentative ridicule de le retenir ici servait à quelque chose, même. “Si t’essaies de rentrer dans cet état, tu vas finir désartibulé. Ou pire. Désartibulé quelque part, seul.” Sûrement le choc de la soirée, ces images qui repassaient en boucle dans sa tête. “Kelsier, Kel —” Elle pose la main sur son épaule, espère obtenir une réaction de sa part. Mais tu vas t’arrêter, oui ?” Aïe. Le ton est un peu plus élevé que prévu. Evalyn résidait une grande partie de l’année au château mais... pas Kelsier. Et s’il avait un accident, en rentrant chez lui seul. Ou à sa boutique, encore seul. Et si ce soir, elle décidait de laisser tomber, encore, prendre des nouvelles quelques jours plus tard, persuadée que ça ne serait qu’une journée comme une autre, banale, sans importance ? “Tu crois qu’on le vivrait comment, s’il t’arrivait quelque chose ?” Il n’est pas en état de rentrer, encore moins pour se plonger dans l’alcool. En général, ça ne se limite jamais à un seul verre.
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(#) Dim 7 Jan - 17:30 Re: don't look back in anger -- kelsier
don't look back in anger @Evalyn Hughes — septembre 1984, juste après le tc à poudlard
tw: mention de violence et d'alcoolisme
« C’était pas vraiment toi, tu le sais ? » « Non, et tu le sais pas non plus. » Grommela-t-il en secouant la tête. Il ne savait plus ce qui était lui et ce qui ne l’était pas, cet accès de rage aveugle l’avait ébranlé profondément. Il ne s’était pas senti différemment, ce n’était pas un autre homme qui avait pris le contrôle. Il s’était simplement laissé guider par une pulsion qui devait avoir toujours été là mais qu’il avait contrôlée jusqu’à présent. Cette violence avait été la sienne. Et il en était terrifié.
La fuite était sa seule option, il ne pouvait pas rester ici, si près de l’endroit où le drame était passé si près d’aboutir. Il ne pouvait pas non plus rester avec Evalyn, son regard sur lui le brûlait comme les reproches qu’elle ne prononçait pas, mais qu’il savait qu’elle pensait – et qu’il méritait. « Pour aller où ? » N’importe où. Loin d’ici. « Je doute que ce soit une bonne idée… pour l’instant, du moins. » Elle le suivait, entêtée. Pourquoi est-ce qu’elle insistait ? Ils s’étaient si bien évités ces dernières années, quand la présence des enfants ne rendait pas leurs échanges obligatoires. Ne pouvait-elle pas le laisser partir, lui laisser ce moment de solitude dont il avait tellement besoin ? « Si t’essaies de rentrer dans cet état, tu vas finir désartibulé. Ou pire. Désartibulé quelque part, seul. » Agacé, il allongea le pas et grogna entre ses dents un « Parfait. » à peine audible. La menace de la désartibulation semblait presque douce face aux images terribles de la soirée. « Kelsier, Kel — Mais tu vas t’arrêter, oui ? » Son ton le fit s’arrêter bien davantage que le contact de sa main sur son épaule. Le ton tranchant et impératif, celui des disputes qui se profilaient à l’horizon. Leur quotidien, il n’y avait pas si longtemps. « Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ? » C’était devenu un réflexe, qu’il regrettait toujours ensuite. Hausser le ton pour se mettre au même niveau, pour envenimer les choses. Rester aveugle à la réalité. « Tu crois qu’on le vivrait comment, s’il t’arrivait quelque chose ? » Il eut un mouvement d’humeur mais retint de justesse la réplique acerbe qui lui vint par réflexe, ce Tu t’en remettras qu’elle ne méritait pas. Elle s’inquiétait pour lui. Et elle s’inquiétait surtout pour les enfants. « Il ne va rien m’arriver ! » Répondit-il à la place, trop brusquement, trop sèchement. « Je veux juste rentrer chez moi, par Merlin ! Je n’ai pas l’intention de mourir ce soir ! » Il se sentait mal, l’estomac en vrac, les mains tremblantes. Il se pinça l’arête du nez et inspira en essayant de se calmer. Il avait besoin d’un verre. Etre chez lui, ouvrir une bouteille, s’enivrer dans le silence. Evalyn ne pourrait pas comprendre. « Je ferais attention. Laisse-moi partir. » Reprit-il d’un ton plus calme. Presque suppliant.
Evalyn Hughes
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(#) Dim 3 Mar - 7:01 Re: don't look back in anger -- kelsier
Non, et tu le sais pas non plus. Elle pourrait essayer, encore une fois. Lui dire qu’au contraire, elle savait exactement le genre de personne qu’il était. Qu’elle voyait en lui toutes ces choses qu’il semblait avoir oubliées. Il finira par s’en souvenir, une fois la pression redescendue. Ou alors quelqu’un devra faire en sorte de le lui rappeler.
Des images peu agréables viennent envahir son esprit alors qu’elle lui emboite le pas. "Arrête de te montrer si obstiné —" Plutôt ironique de la part de celle qui, justement, l’était bien plus. La personnification même de l’obstination. La preuve étant qu’elle ne comptait pas le lâcher d’une semelle. Elle le suivrait jusqu’à épuisement, s’il le fallait. Toujours la première à lancer les hostilités, pour changer. Il ne méritait certainement pas d’être traité ainsi, mais c’était sa seule manière d’obtenir une réaction de sa part. Le provoquer toujours plus, qu’il daigne enfin sortir de cet état de torpeur. C’était insupportable, de le voir progressivement s’éteindre à son tour. Il ne va rien m’arriver, (...) Je n’ai pas l’intention de mourir ce soir ! Il ne pouvait pas savoir. Rien ne leur garantissait qu’il arriverait à bon port. "Oui bien-sûr.." Contrairement à lui, Evalyn n’était pas du genre à faire preuve de retenue. "Comme si notre fille avait l’intention de mourir ce jour-là. Mais tu t’entends ??"
C’est seulement quand elle voit les mains de Kelsier trembler, sa tentative – vaine ? – de se calmer qu’elle finit par capituler. Hausser le ton ne résoudrait rien ce soir. Une fois de plus. Ça n’avait jamais été le cas par le passé alors pourquoi s'imaginer que ce serait différent, là maintenant ? "Ça va aller. Il le faut. Je sais que tu feras attention. J'en doute pas. C'est juste que —" Elle n'avait plus confiance en ce monde qui les entourait. Il aura beau prendre toutes les précautions nécessaires, il restera toujours une inconnue, cette variable impossible à contrôler : eux, la camp adverse tant redouté. "S’il-te-plait, reste. Rien que cinq minutes, le temps de reprendre tes esprits." Partir de cette manière, à fleur de peau était beaucoup trop dangereux. "Cinq. petites. minutes. Pour respirer calmement. " Elle attrape les mains tremblantes de Kelsier pour l'enlacer. Elle aussi, essaie de ralentir son rythme cardiaque, réduire sa fréquence respiratoire en se calant sur la sienne. "Je te laisserai partir après ça. Promis." S'excuse brièvement avant de lui avouer "Je peux pas m'imaginer te perdre, toi aussi." Personne n'y arriverait.
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(#) Dim 3 Mar - 19:17 Re: don't look back in anger -- kelsier
don't look back in anger @Evalyn Hughes — septembre 1984, juste après le tc à poudlard
tw: mention d'alcoolisme et de manque
« Arrête de te montrer si obstiné — » C’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Dans le genre obstiné, Evalyn se posait là. Et à l’empêcher de partir, alors qu’il ne demandait rien d’autre qu’être seul loin d’ici, elle lui en faisait une parfaite démonstration. Elle l’agaçait, il n’était plus un enfant, il n’avait pas besoin qu’elle le chaperonne. Kelsier avait conscience de ne pas être au mieux de sa forme, sans réellement prendre la mesure de son état. L’adrénaline et le choc brouillaient encore ses perceptions et à cela s’ajoutait le manque qui enflait à chaque seconde passée sans assouvir son besoin d’alcool. Il restait malgré tout persuadé qu’un sortilège basique comme le transplanage restait à sa portée. Il l’avait maîtrisé dès la première leçon et n’avait jamais eu le moindre problème durant toutes les années qui avaient suivi. Ce n’était pas ce soir qu’il allait flancher, se disait-il avec hargne – et aveuglement. Et comme souvent, ce fut Evalyn qui se chargea de le ramener à la réalité. De la manière la plus brutale qui soit. « Comme si notre fille avait l’intention de mourir ce jour-là. Mais tu t’entends ?? » Ses mots l’ébranlèrent, ravivant des souvenirs toujours présents en marge de sa conscience, prêts à jaillir à la moindre occasion. La mort frappait sans prévenir et ils étaient bien placés pour le savoir. « Désolé. » Marmonna-t-il. Il n’y avait rien d’autre à dire. « Ça va aller. Il le faut. Je sais que tu feras attention. J'en doute pas. C'est juste que — » Il détourna les yeux. Ce qu’elle ne disait pas, il l’entendait très clairement, pour l’avoir en tête à chaque instant lui aussi. La vie semblait si fragile depuis la mort de Mavis. « S’il-te-plait, reste. Rien que cinq minutes, le temps de reprendre tes esprits. » Il secoua la tête. « Non. » Il ne pouvait pas. « Cinq. petites. minutes. Pour respirer calmement. » Elle lui attrapa les mains et il releva la tête vers elle. L’instant d’après, elle le serrait dans ses bras. Il n’avait rien vu venir et il en resta stupéfait.
Mais les vieux réflexes lui revinrent naturellement, et son corps retrouva les gestes perdus avant que son cerveau n’ait pu réaliser. Il serra ses bras autour d’elle et se laissa aller au contact familier, à la chaleur de sa femme contre lui. C’était là qu’elle devait être, c’était ce que tout son être réclamait depuis si longtemps. Cette simple étreinte lui fit réaliser ce qu’il se refusait obstinément à voir. Evalyn lui manquait terriblement. « Je te laisserai partir après ça. Promis. » Non. Ne me laisse pas. Il voulait tant s’accrocher à elle, ne plus jamais la laisser et se perdre en elle. Revenir à des temps plus simples où il n’y avait qu’elle, et lui, et où rien d’autre n’avait d’importance. Mais elle … Elle gardait la lucidité qu’il n’avait pas. « Je peux pas m'imaginer te perdre, toi aussi. » Il relâcha Evalyn et se recula. S’écarter d’elle lui fit l’effet de perdre un sens, de retourner dans le noir. Une sensation familière. Tu m’as déjà perdu. Il lui adressa un regard empli de tristesse, et hocha doucement la tête. Les effets du manque s’étaient décuplés, son cœur battait de façon erratique et il vacillait sur ses jambes. Il ne savait plus ce qui causait ces symptômes, le manque d’alcool ou juste sa présence à elle, si proche et si éloignée à la fois. « Cinq minutes, alors. »
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(#) Jeu 14 Mar - 4:24 Re: don't look back in anger -- kelsier
Depuis combien de temps, au juste, ne s’étaient-ils pas retrouvés au même endroit sans que ça ne vire en une énième dispute ? Après réflexion, c’est à se demander si cette version d’eux-mêmes, quelques années plus jeunes — plus heureux ? — avait réellement existé. Les bons moments, ceux que l’on n’imagine pas s’arrêter un jour avant que la vie ne s’en charge à votre place. Alors elle profite de cette étreinte, du fait qu’il resserre les bras autour d’elle. Parce qu’il lui est impossible de savoir s’il y aura une prochaine fois.
Comme on le dit souvent, toute bonne chose a une fin. Les relations naissantes, une amitié, la présence rassurante d'une famille et le confort d'un quotidien devenu une routine. Un match de quidditch (pour le meilleur, la plupart du temps, les vacances avec les enfants, un coucher de soleil. Une vie. Quand on s'y attend le moins, toujours. Tout ça n'a rien de juste.
Désolé. C’est difficile de devoir en arriver là pour obtenir des excuses. Encore plus lorsqu’il s’agissait de la réponse de Kelsier aux reproches qu’elle venait de lui balancer. Elle aussi l’était terriblement, d’être — une fois encore — allée trop loin, mais se gardera bien de le lui dire. Ou simplement de l’admettre. Parce qu’il avait accepté, d’attendre un peu, de ne pas partir de suite. De l’extérieur, ce n’était pas si exceptionnel, mais en réalité, chaque seconde passée lui brisait un peu plus le cœur. Et s’ils n’avaient jamais rien eu besoin de plus qu’une petite pause, en silence et ensemble pour sauver leur famille ? Elle ne l’avait jamais écouté, ne lui avait laissé aucune chance.
Elle se perd un instant dans ses yeux, se demande ce qu’il pouvait bien penser là, maintenant. Probablement rien de bon. Elle ne sait pas, ne sait plus trop quoi ni comment faire pour retrouver cet homme qu’elle avait tant aimé – qu’elle aimait tant. Encore faudrait-il qu’il existe toujours.
"Cinq minutes, cinq minutes… Ok alors — Coup d'œil rapide sur sa montre, s’étonne même qu’elle fonctionne encore, avant d’esquisser une petite grimace — trois, peut-être quatre minutes nous séparent du stade de Quidditch… en marchant vite ? Privilège d’enseigner ici : les raccourcis. Et… moitié moins pour simplement rentrer à l’intérieur." Elle relève la tête vers lui, l’interroge du regard. "Sauf si tu préfères profiter du calme, ici. Pour être honnête, je doute que cinq minutes suffiront à explorer le château." Ou rien que s’y balader. Et elle venait de lui promettre de le laisser s’en aller, après. Alors qu’il choisisse en son âme et conscience. "Le temps de réflexion ne compte pas dans les cinq minutes, au cas où tu te poserais la question." Ce serait trop facile. Mais en même temps, loin d’elle l’envie qu’il se sente piégé. Il avait déjà accepté ses conditions ; alors c’était à elle de se plier aux siennes. Faire un effort. Elle lui devait bien ça.
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(#) Dim 24 Mar - 19:19 Re: don't look back in anger -- kelsier
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tw: mention de mort, de violence
Kelsier avait cédé. Cinq minutes, parce que cette étreinte avait réchauffé quelque chose en lui et que s’éloigner d’elle lui semblait à présent être une épreuve insurmontable. La séparation était pourtant devenue une constante familière ces dernières années, mais Eva lui offrait un répit et il l’acceptait, enfin. Dans quelques instants, il trouverait le courage de s’éloigner et de rentrer chez lui. Mais pas maintenant. « Cinq minutes, cinq minutes… Ok alors — trois, peut-être quatre minutes nous séparent du stade de Quidditch… en marchant vite ? Privilège d’enseigner ici : les raccourcis. Et… moitié moins pour simplement rentrer à l’intérieur. » Elle prenait cette histoire de minutes très au sérieux, il ne put s’empêcher de s’en amuser. Son sourire ne parvint pas à ses lèvres, mais il se trouvait là, quelque part. Il était simplement trop difficile de le faire monter jusque là où elle pourrait le voir. « Sauf si tu préfères profiter du calme, ici. Pour être honnête, je doute que cinq minutes suffiront à explorer le château. » Il ne savait pas. Il y avait trop d’options, et il se sentait trop mal pour y réfléchir réellement. Il aurait préféré qu’elle prenne les devants et qu’elle le guide, comme elle l’avait fait si souvent. « Le temps de réflexion ne compte pas dans les cinq minutes, au cas où tu te poserais la question. » Il croisa son regard un instant, un élan d’affection lui enserrant le cœur, mais une nouvelle fois, l’effort qu’un sourire lui aurait demandé était insurmontable, alors il détourna la tête. Lyla, Evalyn, Mavis … Elles étaient là, elles comptaient sur lui, et il n’était pas à la hauteur, jamais à la hauteur.
« Je … » Les mots moururent sur ses lèvres. Il laissa le silence flotter entre eux tandis qu’il contemplait la pierre grise du château. Il fallait qu’il fasse un effort, un réel effort pour ne pas qu’Evalyn lui glisse une nouvelle fois entre les doigts. Cinq minutes, c’était tout ce qu’elle lui offrait, il ne pouvait pas laisser sa chance s’échapper. « Est-ce qu’on peut aller à ton bureau sans croiser qui que ce soit ? » Demanda-t-il finalement à mi-voix. Il avait hésité avec le terrain de Quidditch, mais traverser tout le parc pour aller jusqu’au stade lui semblait au-delà de ses forces. Et il se croyait encore capable de transplaner …
Il la suivit à l’intérieur du château, en silence. Elle guida à travers des couloirs familiers et d’autres qui ne lui disaient rien, et elle parvint effectivement à les mener à bon port sans qu’ils ne croisent âme qui vive. Il n’avait pas la moindre envie de faire face au regard d’autrui, pas ce soir. Le temps d’assumer le jugement du monde sur son geste de ce soir viendrait bien assez tôt. Dès demain, il devrait rendre des comptes à son frère, à ses parents sans doute, et plus encore il devrait en rendre à Lyla. La pauvre petite, il l’avait tant malmenée …
Les images de ce qu’il avait fait étaient revenues le heurter violemment et quand il entra dans le bureau d’Evalyn, la culpabilité lui enserrait à nouveau la poitrine dans un étau. « Qu’est-ce que j’ai fait, Eva ? » Fit-il à mi-voix en se laissant tomber sur une chaise. Il se prit la tête entre les mains, serra ses poings contre ses yeux. « Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? » S’il n’avait eu aucune envie d’en parler, à présent il ne pouvait plus retenir sa panique. « Je ne la déteste pas. » Il releva la tête et fixa Evalyn, cherchant à la convaincre en même temps que lui. « Je ne lui voulais pas de mal ! » Il ne savait plus. Avait-il désiré que sa nièce soit morte à la place de sa fille ? Y avait-il un monstre au fond de lui qui avait été éveillé ce soir, mais qui avait toujours été là, attendant son heure pour se dévoiler ?
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what if I can't see your light anymore? 'cause I've spent too long
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