avril 1985. Un match de football moldu est organisé, on y attend tout le gratin du gouverment ! Inquiet, le ministère de la magie s'invite pour lutter contre les mangemorts prêts à attaquer. Lentement mais sûrement les tensions grimpent, l'ordre veille ; on se demande qui va attaquer en premier.
glow in the dark est un forum basé sur l'univers d'harry potter. Les personnages des romans sont jouables. attention l'histoire se déroule dans les années 80. En cas de question n'hésitez pas à consulter les admins Sirius Black ou Cordelia Nott. Bon jeu parmi nous.
âge : trente-trois années écoulées sur cette terre-mère estropiée.
emploi : botaniste, partage son activité entre la déniche de plantes aux quatre coins du globe et la préparation de potions aussi bien médicinales que nocives.
statut civil : éternelle solitaire, plus futée que son demi-frère pour échapper aux plans foireux du paternel. lui qui semble avoir enfin accepté la défaite; she's a lost cause anyway.
statut de sang : s'est longtemps pensée de sang-pur avant de faire face à la triste vérité; c'est le sang-mêlé qui coule dans ses veines.
études : scolarité effectuée au coeur de l'écosse à poudlard, dans la maison du serpent (1963-1970).
particularité magique : voyante, spectatrice d'événements futurs qui se réaliseront. troisième oeil dont elle se serait bien passé.
adresse : si elle ne voyage pas, elle se repose dans son cottage à helford, bourgade où la nature règne avec quiétude, au sud-ouest de l'angleterre.
fréquence rp : escargot at the moment.
trigger : les tiens seront les miens.
warning : élitisme, décès, avortement, empoisonnement, violence, consommation de cannabis.
Selene soupire, encore et encore, profondément contrariée de devoir changer ses plans pour la soirée. La perspective de se glisser dans un bain brûlant en compagnie d'un bon bouquin et de Marie-Jeanne n'est plus qu'un lointain souvenir. Programme envolée d'un claquement doigts par son père, Malcom Zabini unbearable as ever. Besoin d'elle à la dernière minute, besoin qu'elle le remplace sur une mission. Mission aux eaux troubles, elle n'avait ni pensé, ni voulu, l'interroger. Agacée. Si Selene avait pu facilement l'envoyer sur les roses, elle ne l'avait pourtant pas fait. Commencer l'année du bon pied, tel était son mantra. Alors elle quitte les couleurs chatoyantes de sa robe de chambre au profit de vêtements sombres. Don't be late, lui avait-il précisé. (Et puis quoi encore). Travers will brief you. Une grimace face à l'évidence, Aelys Travers – la vieille chouette en personne. L'envie et la motivation frôlant le zéro lorsqu'elle quitte son cottage. Collaporta à peine murmuré face à l'entrée. Porte désormais scellée. Elle inspecte et sécurise sa propriété avant de transplaner.
Premiers flocons se pointent alors qu'elle avance, incertaine, dans une rue résidentielle. Au coeur de Greenwich, la sensation d'être une putain de touriste avec pour seul repère la note manuscrite de son père. A à peine le temps de lire une dernière fois le lieu de rendez-vous avant que l'encre magique ne disparaisse totalement. Elle croise quelques voitures, se trompe une même deux fois de rue, she doesn't give a damn. Le quartier moldu relativement calme en ce mercredi soir. Selene finit par atteindre le St-Alfage Park, se préparant mentalement à engager la conversation avec Mrs Travers. Peut-être qu'elle en sait quelque chose de ce qu'est devenu son fils. A-t-il fini par se casser une jambe, comme elle espérait ? À ce niveau de silence radio, il n'a pas dû se casser qu'un membre. Elle s'avance à la recherche d'un amas de branchages au centre du parc, les pommettes déjà glacées par la brise proche de la Tamise. Ne sait pas ce qu'il l'attend, ni quoi. Et pourtant, ce n'est pas la vieille chouette qu'elle aperçoit. L'éclairage bas de gamme, ses paupières clignent plusieurs fois, la sale impression de voir un mirage. Ou pire, le fantôme de Thaddeus. Pas après pas, la silhouette devient plus nette. Il ne l'a pas encore remarquée et elle profite de ces secondes d'inattention. Elle inspire puis disparaît. Disparaître pour réapparaître. Juste là, derrière lui, dans la pénombre de la fourrée. Elle pourrait presque presser son nez entre ses omoplates. Mais elle ne bouge pas – seulement sa langue se libère. « Are you playing hide-and-seek now? » Le ton est plus sec qu'elle ne l'aurait voulu; Selene est blessée ou simplement déçue. Dualité dans sa question. What the hell are you doing here? mystérieux entre les branches, opposé à son absence s'éternisant sur les derniers mois. Presque une année. Voisin s'est caché, vraiment bien caché, disparaissant du jour au lendemain. Les mauvaises herbes ont depuis au fil des saisons pris possession d'Helford Creek. Et il y a bien longtemps que Selene a arrêté de le chercher.
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for all I know, the best is over and the worst is yet to come. is it enough to hope when the rest have given up?
Dernière édition par Selene Zabini le Sam 3 Fév - 6:06, édité 1 fois
Zabini will meet you there. Et les details restent mystérieux, à s’en confondre avec les ténèbres du seigneur que je sers. Parce que ce n’est que de l’ombre que sort la lumière, que l’un ne saurait exister sans l’autre et que l’équilibre doit être maintenu. Pour qui ? Pour quoi ? Geraint, mère. Et contre l’infamie de l’Ordre du Phénix, qui allait jusqu’à corrompre la douce Meda. Ou avait-elle toujours été ainsi ? Du mauvais côté. Je roule des yeux, tire sur la cigarette à en jouer avec les fumées qui se mêlent. Souffle de vie et de mort, entre les flocons qui tombent librement. Sans distinction, sur les moldus, les sang-purs. Elle embellit, glace le sang des deux délibérément. La bouche ouverte, le menton levé, je capture quelques malheureux. La quête m’éloigne des buissons et l’égarement devient une balade.
« Fuck. » L’heure sonne. Et malgré les grandes enjambées et le souffle court, il n’y a toujours rien. J’avance d’un pas plus mesuré, la baguette prête à sortir et le sortilège déjà en tête. Il y a l’aura de certains soirs, ceux qui ignorent la solitude, quand elle est désespérément recherchée. Il y a la présence puis la voix mystérieuse et pourtant familière. L’écho semble lointain, et l’intonation s’est muée du rire au reproche. Une fraction de seconde, les sourcils froncés quand la mémoire peine à honorer son devoir. Selene ? Le doute se dissipe aussitôt. « Selene. » Face à la pénombre, j’arrive à deviner son ombre. “Are you playing late-and-seek now ?” Bras croisés, j’avance vers elle, que le mirage s’éteigne enfin. « Where’s your father ? » La mâchoire crispée, de la savoir exposée au danger, quand elle n’était pas à donner aux harpies, mais plutôt à soigner les plantes de son vivarium.
Le passage fendu à coup de pieds dans les ronces, j’attrape sa main d’un coup à la délicatesse douteuse et la serre jusqu’à la maison ciblée. Le chemin met en lumière bien des choses – certaines du moins. Zabini et mère ? Creon s’en était bien gardé, de celle-ci. « Why, you ? » Qui se répète inlassablement. Ce n’était pas son terrain. Elle n’avait rien à prouver, ni à se reprocher. Pourquoi l’exposer ? Sa voisine, lointaine, comme les souvenirs d’Helford Creek. « You’re not part of the plan, Selene. Go home. » Notre havre, il fallait le protéger. Et qui mieux que l’herboriste pour le faire ? Elle avait la main verte et non rouge. Accroupi derrière le muret de pierres sombres, je la regarde fixement. « Go home. » Lentement, mon regard se baisse, espérant que ma besogne ne soit pas la sienne. « Please. »
Selene Zabini
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statut de sang : s'est longtemps pensée de sang-pur avant de faire face à la triste vérité; c'est le sang-mêlé qui coule dans ses veines.
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particularité magique : voyante, spectatrice d'événements futurs qui se réaliseront. troisième oeil dont elle se serait bien passé.
adresse : si elle ne voyage pas, elle se repose dans son cottage à helford, bourgade où la nature règne avec quiétude, au sud-ouest de l'angleterre.
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Jamais elle ne se serait imaginée croiser Thaddeus ici, dans une nuit froide de janvier, à des miles de leur nature apaisante des Cornouailles. Jamais. S'était même dit qu'elle ne le rêverait sans doute plus dans cette vie. Choyant les derniers souvenirs qu'elle avait de lui; le coeur en éclats après avoir perdu un ami à cause de la guerre. Réchauffés par le foyer crépitant d'Helford Creek, elle avait essayé de le réconforter. I'm here. Faire preuve d'inventivité pour lui changer les idées, la volonté de parvenir à stopper, rien même qu'un instant, le flux de ses pensées noires rongées par le deuil. Échec cuisant évident. Otherwise he wouldn't be here, would he? Ne réagit pas à sa remarque concernant son retard. Selene aurait été assidue si elle avait su qu'il s'agissait de Thaddeus. Ou alors elle ne serait tout simplement pas venue; l'appréhension de le retrouver et surtout dans quel état. « Obviously, he's not here. » Cynisme sous-jacent rime avec père absent. Elle l'observe, aimerait bien lire le fond de son esprit, si elle le pouvait. Récolter toutes les informations qu'elle pourrait afin de comprendre le pourquoi, décidément bloqué au fond de sa gorge. Les doigts masculins attrapent abruptement les siens et Selene se fond dans le mutisme, se laisse entraîner. Quelques pas hâtifs et partagés, ses iris embrassent verdure et bientôt façades en briques. L'habitude de s'imprégner d'un décor qu'elle ne connaît pas.
Lorsqu'ils semblent avoir atteint leur destination, la sorcière recule d'un coup son bras pour rompre le contact de leurs deux mains. What about now? Mais surtout pourquoi, elle ? Elle l'ignore consciemment, concentrée sur la maison dressé devant eux. Un Thaddeus irrité qui ne la veut surtout pas ici, mais ailleurs. Rentrer chez elle. Selene daigne enfin le regarder dans les yeux. « My father sent me to take his place and I thought your dear mother would be here. » Elle n'était pas venue pour rien et elle comptait repartir qu'une fois le travail fait, peu importe sa nature, peu importe son binôme. Au moins, Thaddeus était présent. Pas comme Rowle quand il lui avait fait faux bond pour aller cueillir du sisymbre lors de la pleine lune. Il se répète et elle soupire, les yeux baissés sur lui désormais. « No. » Il n'avait rien à foutre ici non plus, auraient dû laisser leurs parents respectifs s'en charger. Is it because of Geraint? Qu'elle retient tout juste de lui balancer – la curiosité mais aussi l'envie de comprendre ce qu'il s'était passé entre la dernière fois qu'ils se s'étaient vus et cette nuit-là. Comprendre à quel moment ça a merdé. À quel moment, il a décidé de suivre les traces de sa mère. Mais ce n'est ni le moment, ni le lieu. « I'm here to get the job done. » Mais quel travail, elle n'en sait toujours rien. N'a toujours aucune idée de ce qu'il l'attend, les attend. Une putain de touriste jusqu'au bout. Elle déboutonne son long manteau noir pour mettre la main sur sa baguette, cachée dans une poche de son tailleur masculin. « So tell me, what's the deal? »
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Tirée, malmenée, à travers les ronces et les branches fourchues, je sens son regard. Les doigts entremêlés peinent à connecter les dermes – seule une chaleur impromptue s’en dégage à travers les gants. Bien loin, le feu de cheminée et son réconfort. A l’état de brouillard épais, même le plus puissant des sorts ne saurait le défaire. Pris dans les tourments de l’absence définitive de l’ami, j’en oubliais les vivants. Mais il y avait mère. Et enfin, je comprenais ce que l’amour pouvait être. Et au nom de cet amour, même amer, ce sera la mort qu’on sèmera. La voisine se laisse entraîner dans des desseins qui la dépassent et j’en veux à son père, de l’envoyer. Elle n’a pas sa place, ici. Non, elle c’est le feu qui soigne, pas celui qui crame. Alors, pourquoi ?
Et le froid qu’elle laisse en retirant sa main me brûlerait presque. Le blizzard qu’elle sème me glacerait le sang s’il n’était pas déjà engourdi. J’arque un sourcil, sans jamais rompre le contact. Mère n’avait rien à faire ici, non plus. Elle veillait à l’équilibre, dans son ombre réconfortante qui me cajole. « She has better things to attend to. So should you. » L’air toujours renfrogné, presque grognon, d’une moue profondément inquiète et je ressemble à un bambin privé de sa chocogrenouille. No. La belladonne insiste, elle ne partira pas. Persistante à souhait, je comprenais alors, qu’à son tour, comme le mien, les preuves étaient exigées. A la cause, au seigneur des Ténèbres. Prêts à obéir, sans réfléchir – ou suffisamment du moins. Alors, autant l’inclure sur le banc des remplaçants, bien loin de ce qui était prévu. Je lui offrais le spectacle, refusant que ses doigts fins s’étiolent dans l’ichor de quelques moldus.
« Well. Keep it down. » J’abaisse sa baguette et attrape un vulgaire bout de bois, quelques pierres et cailloux pour représenter le plan de la maison. « We’re here. » Un vrai plan sur pattes. « Behind the house, they’re keeping IRA bullshit – most likely guns and bombs. » Je trace un demi-cercle qui indique la planque. « Except, it’s not really IRA. Just some muggles planning to use them against us. But it's time for a bonfire. » J’avance les deux pierres, représentant l’entrée et la sortie possible pour les moldus. « You watch them from this spot. I’ll go handle the hideout. House should be empty but I count on you if you notice anything. » La confiance renouvelée, jamais réellement perdue de mon côté, sans mérite du sien désormais, j’empoigne ma baguette et la regarde différemment cette fois. Presque d’une tendresse interdite, à la fois heureux qu’elle soit là, elle et non quelqu’un d’autre. « If something happens, you run. You see this gnome down the wall ? It’s a portkey. Don’t wait for me. » Comme si elle comptait le faire. Présomptueux quant à ses intentions, j’esquisse un léger sourire. « Ah, and Selene. It’s good to see you. » D’un bond, je saute par-dessus le muret et revêts le masque, disparaissant vers la verrière.
Selene Zabini
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membre ☆ death eaters no need for a nose, we have voldemort.
âge : trente-trois années écoulées sur cette terre-mère estropiée.
emploi : botaniste, partage son activité entre la déniche de plantes aux quatre coins du globe et la préparation de potions aussi bien médicinales que nocives.
statut civil : éternelle solitaire, plus futée que son demi-frère pour échapper aux plans foireux du paternel. lui qui semble avoir enfin accepté la défaite; she's a lost cause anyway.
statut de sang : s'est longtemps pensée de sang-pur avant de faire face à la triste vérité; c'est le sang-mêlé qui coule dans ses veines.
études : scolarité effectuée au coeur de l'écosse à poudlard, dans la maison du serpent (1963-1970).
particularité magique : voyante, spectatrice d'événements futurs qui se réaliseront. troisième oeil dont elle se serait bien passé.
adresse : si elle ne voyage pas, elle se repose dans son cottage à helford, bourgade où la nature règne avec quiétude, au sud-ouest de l'angleterre.
fréquence rp : escargot at the moment.
trigger : les tiens seront les miens.
warning : élitisme, décès, avortement, empoisonnement, violence, consommation de cannabis.
foxglove @Thaddeus Travers — greenwich, janvier 1985 tw : langage fleuri, sortilège de l'imperium, violence.
She has better things to attend to. So should you. Bien vrai. À l'instar de la vieille chouette Travers, Selene aurait préféré rester chez elle, à défaut de se geler les miches au milieu d'elle-ne-sait-où – elle n'aurait pas dû oublier ses gants pour commencer. Plus de retour en arrière possible puisqu'elle était là, puisqu'elle avait accepté de remplacer son père, bien qu'il ne lui ait pas laissé une grande marge de refus éventuel. Et elle se demandait même, s'il ne l'avait pas fait exprès. La confronter aux sales besognes des mangemorts, depuis qu'elle passait que trop peu de temps au manoir de Great Blasket. Souhaitant la voir opérer dans ce nouveau rôle, lorsqu'elle était sur le territoire britannique et non en déplacement. Ce soir-là, Selene n'a qu'une hâte : qu'ils en finissent rapidement. Une chance dans sa malchance de ne pas être en compagnie d'Aelys Travers mais de son fils. Un poids en moins à supporter. Lorsqu'il abaisse sa baguette, la silhouette de Selene imite le mouvement. Se tasse vers le bas comme Thaddeus, un genou au sol. Les yeux baissés sur la terre friable, elle observe les petites pierres prendre vie. Représentatives de leur position et de la maison tout proche d'eux, elle ne perd pas une miette du plan qu'il lui dicte. Et de leurs rôles respectifs dans cette mission. « Don't blow your brains out tryin' to smash bombs. » Si ça aurait pu être prononcé sur le ton de la plaisanterie, il n'y a rien pour la défaire de sa moue rigide. Pourtant elle se mord l'intérieur de la joue pour s'interdire d'en rire car il ne faudrait pas; la contrariété toujours et encore présente aux côtés de Thaddeus. Stubborn witch. « Fine. » À son plan et non à ses mots. Who said I would wait for you? Effronterie; ce qu'elle aurait pu ajouter pour le faire redescendre de son nuage. Mais elle ne le fait pas car elle sait que trop bien que ce serait lui mentir. Pas du genre à s'échapper sans l'autre, si elle doit rejoindre ce portoloin ça sera avec lui et non sans lui. Surtout lorsqu'il montre qu'il a toujours confiance en elle. Comme avant. Il franchit le muret après l'avoir laissé sans voix à ses paroles. It's good to see you too, Thaddeus. Mais qu'elle gardera pour elle, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.
Appuyée contre les pierres, elle guette, ne peut pas s'empêcher de penser que c'est trop facile. Qu'un truc cloche. Elle lève la tête vers le ciel sombre, les flocons de neige ont repris de plus belle. Selene aurait mieux fait de taire ses pensées lorsqu'elle voit soudainement de la lumière au rez-de-chaussée de la maison, supposée être vide. Son souffle se coupe et elle s'immobilise. Fixe la porte d'entrée, prête à agir. Prête à faire diversion, qu'importe, pour que Thaddeus mène à terme la quête. Et c'est un chien qui sort dans la nuit. Seul, la porte se referme derrière lui. N'arrive pas à établir le calibre de l'animal en raison de la basse visibilité et de la distance, mais le voit trottiner vers la droite en direction de la planque. « Pspspsps. » Oublie peut-être qu'il ne s'agit pas d'un chat mais bien d'un chien. Tente le tout pour le tout pour capter son attention, le ridicule n'a jamais tué : « Meow. » Zéro réaction du clébard qui continue à flairer l'herbe et se casser dans la mauvaise direction. Son imitation est-elle de piètre qualité ? Selene range sa baguette et saute par-dessus le muret. « You lil' bastard, come here! » A haussé le ton, sans pour autant crier. Les deux oreilles semblent se dresser, se demande si elle n'aurait pas mieux fait de l'insulter dès le départ pour l'attirer. Il fait demi-tour et vient vers elle. Plus il se rapproche, plus elle se dit fuck; c'est qu'il a l'air d'un putain de chien de garde sans connaître sa race. Se confirme lorsqu'il retrousse ses babines et commence à grogner en accélérant le pas vers elle. « Chill out, mate. » N'aurait sans doute pas dû l'insulter. Selene recule sur le gazon, menacée par l'animal, prie pour qu'il n'aboie pas. Mais à la seconde d'après il aboie et se baisse prêt à bondir. Immédiatement, elle se saisit de sa baguette et le vise. Impero. Le chien se stoppe aussitôt et s'assoit bravement lorsqu'elle lui ordonne au travers du sortilège impardonnable; le seul qu'elle maîtrise. Devenu sa marionnette, il la suit à la trace, lorsqu'elle s'éloigne de la façade de l'habitation. Lance des coups d'oeil partout autour d'eux. Hurry up Thaddeus, qu'elle pense en regardant de loin la verrière. « Max? » Derechef, elle se retourne, découvre l'homme qui vient de sortir de la maison. Surprise en flagrant délit sur la propriété, elle déglutit. Max à ses côtés ne bouge pas, ne réagit plus à l'appel de son maître. Dans un silence de mort, les regards de la sorcière et du moldu se croisent, comprennent l'ampleur de la situation. « Max! Attack! » - « He won't. » Dit-elle la mâchoire serrée. Sous la magie infligée par sa baguette, le chien observe son maître, l'air absent. Selene commence à ressentir un fourmillement dans l'extrémités de ses doigts. It feels so wrong. Le myocarde battant à toute vitesse dans sa poitrine. Anticipe la seconde où l'homme court à toute vitesse vers l'entrée. Tout s'accélère beaucoup trop vite. Le visage penché vers ce brave Max, elle articule la commande. « Attack him. » Le chien se précipite derrière son maître ronflant, avant de lui attraper un membre. « Thaddeus! » Crie-t-elle paniquée, ne pouvant plus faire diversion plus longtemps. Ne pouvant plus étouffer la quiétude du quartier, brisée par les cris de l'homme et le claquements de la gueule du chien enragé.
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Quelque part, les paroles de Selene sonnent douce. J’ignore si c’est le silence, ou son absence, mais le son de sa voix rapportait quelque chose de vrai. Comme si le brouillard épais se dissipait, et que ses notes se confondaient en lumos. Le plan expliqué, avec son avertissement en tête, j’avance vers la propriété moldue, persuadé que la belladone serait à l’abri des aléas. Mais qui l’est réellement ? Geraint en était l’exemple parfait et défait. Parti. Je secoue la tête, m’abaisse vers le loquet et pointe ma baguette. D’un coup bref, il s’ouvre et je passe ma tête à l’intérieur. Les plantes multiples raviraient la complice d’un soir. Les effluves apaisent, distraient de la mission. Et je me laisse aller à flâner parmi les fleurs, à découvrir surtout ce que ces moldus trafiquaient. Aucun signe d’explosif, ou d’arme. Pas même une balle, ou une douille. Le râle d’agacement m’échappe alors que je rattrape de justesse un pot de fleur dans ma maladresse. Nez à nez avec la sombre plante, envoûtante et prenante, j’en prends quelques plants et des baies mortelles, ignorant à quel point mon cadeau était littéralement empoisonné. Les poches pleines de ce qu’il ne fallait pas, j’enrobe délicatement un lotus bleu, d’Egypte, dont la botaniste m’avait vanté la beauté, et confié le secret de sa préférence. Placé dans la poche intérieure, délicatement cajolé dans un mouchoir de soie, j’esquisse enfin un sourire.
Abaissé et toujours dans le silence de la serre, je referme le cadenas et entre par la porte arrière dans la maison. Il doit y avoir une planque, quelque chose. Je suis l’escalier, passe par la cuisine et ouvre les gaz. Enfin, une entrée discrète se dessine, elle mène au sous-sol. J’aurais presque plaint un enfant qui aurait du passer son enfance dans une cage pareille. Les yeux roulent et je m’avance. Les planches craquent. Mon souffle se dérobe. Le point de lumière timide au bout de la baguette éclaire suffisamment pour que je trouve l’ensemble de l’arsenal moldu. « Fuck. » Y’en a trop. Et la lumière attrape enfin mon attention. Il est de trop. La maison devait être vide, c’était le plan. Je passe nerveusement la main dans mes cheveux, l’envie prenante de m’éclater la tête contre le mur de briques. Et, soudain, je vois de l’essence. Comme dans leurs films douteux. J’organise les tables, place les munitions avec les possibles bombes dessus et les armes dessous, verse l’essence dessus à l’arrachée. Aucun document à prendre. Ils ne seront pas contents.
Max ! Attack ! La voix de l’homme me fait enjamber les marches, deux puis trois jusqu’à l’extérieur où je le vois se faire attaquer par un chien et Selene au milieu. Les yeux de l’animal confirment l’imperio, alors que je me place devant la complice. « We gotta go. » Nerveux plus que de raison, le gaz s’était répandu dans toute la maisonnée. L’horloge sonne. « Obliviate. » Un coup, deux coups. L’homme se retourne. Trois coups. Et la déflagration rafle tout sur son passage. Le souffle me jette sur Selene, que je ne manque pas d’écraser au sol. Les flammes embrasent tout. L’herbe, la boue, la chair. Le regard planté dans celui de la complice, je laisse le feu se répandre sur ma cuisse et une partie du bas du dos. Les vêtements fondent, les éclats de bois, de verre, s’acoquinent avec ma chair. « You. Good ? » Tant qu’elle est intacte. Mâchoire serrée et sans doute aussi pâle que la lune, à tenir pour elle, à retenir la géhenne. « The. Dog. Take. » Les paupières manquent de se fermer. Frénétiques, elles sont à la lutte entre un corps endommagé, un esprit qui l’est tout autant, et pourtant, l’âme se refuse à l’abandonner, elle, encore une fois.
Selene Zabini
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statut de sang : s'est longtemps pensée de sang-pur avant de faire face à la triste vérité; c'est le sang-mêlé qui coule dans ses veines.
études : scolarité effectuée au coeur de l'écosse à poudlard, dans la maison du serpent (1963-1970).
particularité magique : voyante, spectatrice d'événements futurs qui se réaliseront. troisième oeil dont elle se serait bien passé.
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Les sens en alerte, le sortilège perd en puissance du bout de sa baguette. Thaddeus apparaît dans son champ de vision et elle s'en sent presque soulagée. Presque parce que la situation a tourné au vinaigre depuis qu'il s'est absenté. Presque parce que ça risque de s'empirer d'une minute à l'autre, pas vrai ? Les traits de Selene s'assombrissent, ils doivent se casser au plus vite. Charme d'amnésie opéré sur l'homme de trop, prisonnier de la grippe de son propre clébard. Pas la minute d'après, mais les cinq secondes suivantes ; une explosion. La rafale dégomme tout sur son passage, corps humains deviennent de vulgaires marionnettes. Baguette s'éclipse de ses doigts. Après les coups, il y a la chute. À l'horizontal, Selene peine à comprendre ce qu'il vient de se produire. Un peu sonnée, surtout écrasée sous Thaddeus et ses oreilles commencent à siffler. Crépitements qui devraient lui rappeler ceux animant un foyer. Pourtant cette fois-ci, ils sont accompagnés d'un relent de cochon grillé – à l'instar de la chair qui chauffe. Et déjà, elle crie en sentant le baiser du feu contre sa hanche. Se tortille comme un insecte et réussit à s'échapper de la masse du sorcier sur elle. Elle s'agite, sûrement excessivement, et se rend compte qu'elle ne brûle pas mais Thaddeus, lui, si. Fuck fuck fuck. « Why you don't say shit! » L'affolement la rend mordante, ne comprend pas pourquoi il ne dit rien, ne crie pas, ne lui donne pas un putain de signe – parce qu'il a mal et qu'il est en train de s'éteindre. Déjà elle balance son manteau sur lui pour étouffer les flammes, à plusieurs reprises. Capte péniblement son souhait, celui de prendre le chien. « WHAT? » Entre surprise et bourdonnement persistant qu'elle entend dans sa caboche, elle lance un regard par dessus son épaule. Il ne reste plus rien de la demeure, si ce n'est la gueule béante d'un brasier. Au loin, elle croit entendre les sirènes. Selene accourt et récupère sa baguette dans l'herbe, avant de revenir près de Thaddeus en souffrance. « Max! » Balance-t-elle quand même, sans vraiment comprendre et sans savoir s'il viendra, n'étant plus sous l'emprise de l'imperium. « You, le doigt pointé et menaçant sur le sorcier blême tandis qu'elle le rejoint au sol, You'd better stay with me. » Elle attrape sa main gantée et entend l'animal trottiner derrière elle. L'air penaud et hagard, de ne plus retrouver son maître. La seconde main de Selene le saisit par le collier et le tire vers elle, vers eux. Drôle d'équipe. Les paupières closes, elle se concentre. Ne se précipite pas pour ne pas faire de connerie. Elle inspire et ils disparaissent.
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Arrivent tous les trois au milieu de la chambre d'amis de son cottage, plongée dans le noir. Elle libère ses mains, allume la lumière d'un coup de baguette. Se redresse, pousse Max au passage pour qu'il quitte la pièce. « Ok ok ok- » Qu'elle mette ses pensées dans l'ordre, se calme et se focalise sur la priorité. A perdu son manteau dans le processus, ça n'a pas d'importance, elle a plus grave sur le feu maintenant ; Travers. Vire sa veste, remonte les manches de sa chemise. Facile à trouver les blessures sur la carne lorsque le tissu n'est plus. À genoux devant le corps meurtri, Selene laisse la magie opérer. Vulnera Sanentur rigoureusement murmuré sur les plaies, les morceaux de verre et de bois tombent, l'épiderme se renouvelle. L'enchantement est répété plusieurs fois jusqu'à qu'elle ne trouve plus aucune brûlure. Blessures physiques disparues mais quand est-il de celles invisibles ? « I need your help. » Sait qu'il est encore conscient, à la porte du malaise, peut-être. Compte sur ses dernières forces car elle ne peut le soulever toute seule. Et à deux ils réussissent, elle lui retire même son manteau – sans savoir ce que renferme ses poches – et ses gants, avant que son corps ne rencontre finalement le confort du matelas. « I'll be right back. » À son tour, elle sort de la chambre, le laisse en compagnie de la fragrance de vanille et d'hibiscus. Croise le chien en exploration au rez-de-chaussée, prie pour qu'il ne casse rien. Et après quelques minutes, elle réapparaît, les mains prises et les cheveux détachés. S'assoit au bord du lit et lui tend un grand verre d'eau pour qu'il s'hydrate. La tasse volante d'une infusion à la camomille romaine se pose sur la table de chevet. « You... good? » L'agacement précédent laissé en retrait au profit d'une inquiétude sincère. Le chamboulement de leur nuit lui semble déjà si lointain. Rien pour faire cesser l'aura apaisante d'Helford.
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for all I know, the best is over and the worst is yet to come. is it enough to hope when the rest have given up?
L’éther, pourvu qu’il dure. Les odeurs s’emmêlent, ramènent des souvenirs, les enjolivent. Ils brûlent, tant ils sont intenses. Le derme laissé, consumé, il n’y a qu’un sourire heureux qui étire mes lèvres durant le trajet. Vers l’éternel ? Les mots deviennent des notes. Il n’y a plus de phrase, juste une mélodie qui transpire sans transmettre. Le sens commun se fait singulier, et ramène à Helford. La voisine, les croissants. Les rires. La légèreté. Une vie simple, que je rêve, sans jamais m’en rapprocher. Là où la seule complication serait les tactiques de Quidditch, loin des desseins du Seigneur des Ténèbres, de mère et bien d’autres pièces qui ne se sont pas encore dévoilées. L’âme retrouve le corps au contact de la main de l’herboriste dans la mienne, puis prie l’abandon aux chairs déchirées, laissées dans le transplanage.
Ingérable, Thaddeus. J’arque un sourcil, aux traits confondus et confus. Vaurien de fils. Puis ça se mêle aux mots plus tendres, sous l’égide du Seigneur des Ténèbres. Dans l’ombre, l’amour, peu importe sa forme, s’autorise. Enfin, je renouais avec l’inespéré, l’inconcevable. Mais quand elle apprendra les détails de cette nuit, Mère réprimandera. C’est son devoir et la raison est indiscutable. Ce sera ma responsabilité, pas celle de la voisine. Elle n’a pas besoin de ce genre d’inamour. Désamours pluriels aux amours fonctionnels, l’un était reflet du Riséd et l’autre, une récurrence presque suspecte.
Et pendant que l’esprit batifole, le corps, lui se fait de plus en plus inerte. A ne pas remarquer la fleur qui se dévoile, ni le secouru canin, pas même que l’héroïne d’un soir brandit sa baguette. Vie ou mort, c’est entre ses mains. Mais rien n’est jamais aussi binaire, ni absolu. Il y a l’entre-deux, dans lequel je me terre depuis trop longtemps. Alors, quand le verre abandonne ma peau lacérée, que le bois se déloge de mon dos, c’est tout le corps qui se courbe et tous les muscles qui se tendent. Le réveil de l’âme est brutal, à l’image de cette soirée. J’attrape son poignet libre, plonge mon regard dans le sien, à m’y ancrer quelques secondes qui s’étirent. Et s’éloignent la douleur, la peine et la géhenne. Sauf à son quai, mon corps s’amarre au sol et avant que l’œillade ne se retire, la supplique de l’amie résonne. Le râle grave et l’air blême, j’accepte son aide – là où le sol aurait été déjà plus que confortable. Hochement de tête pour le départ synchronisé, la manœuvre est presque harmonieuse, ou plutôt autant qu’elle peut l’être.
La complice s’en va et je m’accroche au manteau en lambeaux. Inquiet, je fouille ce qu’il en reste, déchire même le peu de superflu qu’il lui reste. Les baies de belladone sont devenues de la confiture. Je les dépose sur la table de chevet. La guenille outrageusement coûteuse a réussi à protéger la fleur, dans son mouchoir de soie abîmé et c’était le plus important. Je prends le temps de regarder les alentours, et percute le temps passé. Je respire le lotus. Malgré le feu, il garde son effluve et j’esquisse un sourire. Et quand je devine ses pas, je replie méticuleusement l’offrande et la place sous l’oreiller dans la précipitation. Le verre d’eau tendu, je le descends d’une traite. La tasse se pose à côté des baies, je la regarde enfin. « Anything stronger ? » Le sourire mutin fait vite place à une moue sérieuse, ou sincère. C’était difficile de différencier les deux. « Hm. Thanks, Selene. » Je baisse le regard un instant, en profite pour l’inspecter discrètement. Mes mains calleuses attrapent son visage. L’index parcourt son cou, sent les veines et le myocarde battre. La jumelle s’enquière du visage de la complice, essuie la suie et le sang séché. « Sorry. » De t’avoir gâchée, salie. « You ok ? » Malgré tout.
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