ici et seulement ici

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ft. @Liv Sandström — août 1966

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you look like a movie
you sound like a song
this reminds me,
of when we were young
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Un couvert est tapé contre un verre, attirant l'attention des invités, qui connaissent le signal. Un bisou, un bisou !, réclament-ils en chœur en se tournant vers le couple mis à l'honneur ce soir - les jeunes mariés. Kelsier et Evalyn Scamander. Ceux qui rayonnent, littéralement, et font plaisir à leurs invités en échangeant un baiser sous les exclamations joyeuses. Ezekiel siffle, tape des mains. À l'aube de sa majorité, ses ASPIC en poche, il assiste au mariage de son grand-frère, à celui d'une de ses amies. La vie est douce. Surtout, le jeune homme en est persuadé, qu'il a lui-même trouvé celle à qui il fera sa demande.

Liv.

D'un coup d'œil rapide, il la repère aisément dans sa robe vert d'eau (elle avait été très précise sur la couleur), ses longues boucles brunes cascadant sur ses épaules. Elle a toujours l'air un peu intimidé, d'autant plus qu'elle fait la conversation à sa tante, Queenie, connue pour sa personnalité fantasque. En s'eclaffant, il les rejoint toutes les deux, mettant un terme à leur conversation ; les deux femmes s'échangent un sourire entendu.

— What were you two talking about?, il s'enquiert en passant un bras autour des épaules de Liv, le corps de sa petite amie serré au sien.
— Wouldn't you like to know?, le taquine sa tante, dont la légilimencie lui permet, à elle, de savoir ce que tout le monde pense. Queenie plisse d'ailleurs un rien le regard qu'elle porte sur son neveu, en pinçant les lèvres pour ne pas sourire face à ses pensées d'adolescent transi. I like her, elle ajoute en passant une main dans les boucles de Liv, avant de s'éclipser et les laisser tous les deux.
— Makes two of us.

Le moins qu'il pouvait en dire. I like you était bien plus facile à dire et à avouer qu'un I love you solennel, personnel et audacieux. Cela ne l'empêchait pourtant ni de le penser, ni de le ressentir. Ezekiel était amoureux de Liv depuis un moment ; la Serpentard n'avait cédé à ses avances et n'était devenue sa petite amie que depuis quelques mois à peine, pourtant. Il devait réfréner son enthousiasme, pour ne pas l'effrayer et la faire fuir. D'autant qu'ils allaient bientôt être séparés : elle, allait retourner sur les bancs de l'école, tandis qu'il partait pour quelques mois à l'étranger en compagnie de son père. Il n'était pas encore persuadé que le moment soit bien choisi pour se faire des promesses.

— I told you they'd like you, il préfère glisser à son oreille, et ses mains à la taille de Liv, tanguant sans véritablement danser, au rythme de la musique. Elle avait hésité à se joindre à cette fête familiale, tandis qu'il n'aurait souhaité qu'elle ne la rate pour rien au monde. Il voulait partager sa famille avec elle. Il voulait partager son bonheur avec Liv. I'm glad you came. Des mots aussi simples que la complexité de ses sentiments à son égard, et un baiser sur les lèvres.

Ezekiel ignore exactement quelle heure il est, mais la soirée est bien entamée. Les convives, comme les mariés, continuent à s'amuser. Et, s'il est heureux d'avoir pu présenter Liv au clan Scamander, il a cette envie égoïste de ne partager un moment qu'avec elle, loin des tantes et autres cousins qui seraient tenté de lui faire la conversation. Sa main dans la sienne, il l'entraîne à l'écart des festivités.

— I want to show you something.

Ton de la confidence, lueur malicieuse dans le regard. Le jeune couple s'éclipse de la soirée, se met à courir dans la fraîcheur de la nuit, vers un bosquet environnant les tentes dressées pour l'événement.

Quelques minutes, pas plus, avant qu'ils ne ralentissent le pas. Ezekiel invite au silence d'un doigt sur les lippes, repousse branches et autres feuilles pour se frayer un chemin au cœur des arbres. Il y a encore quelques jours, c'est son père qui lui montrait l'endroit, en lui apprenant ce qu'il allait se passer. En désignant un tronc d'arbre délaissé, le jeune homme s'y installe, parlant très bas.

— We'll have to be patient for a while. But I promise it will be worth it.

Écho des paroles de son père, alors qu'Ez lui parlait de cette fille de Poudlard.

Be patient, son.
If she's the one,
you'll be together,
in the end.

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ft. @Ezekiel Scamander — août 1966

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Elle ne sait plus à quel moment ils ont été séparés. Peut-être lorsque son père a égaré sa baguette - pourtant bien rangée dans la poche intérieure de son veston. Ou lorsque son cousin a tiré Ezekiel par la manche afin de lui faire goûter à un cocktail de sa création à base de jus de citrouille et de champagne. À moins qu’il ne s’agisse du moment où sa mère lui a flanqué un plateau de chouquettes au fromage dans les mains juste avant que les mariés ne portent un toast. Le fait est que Liv ne s’est pas retrouvée seule bien longtemps. Rejointe par la tante d’Ezekiel qui s’est empressée de lui parler des délicieuses pâtisseries de son mari. Entre autre.

— What were you two talking about? Elle tourne le visage vers Ezekiel qu’elle n’a pas vu arriver. Un bras qu’il passe autour de ses épaules, tandis que Liv pose sa main sur son dos, se réjouissant de sa présence réconfortante.
— Oh, well—
— Wouldn't you like to know? La remarque de Queenie étire les lèvres de Liv en un sourire délicat. Discrètement, elle adresse un clin d’oeil à Ezekiel qui pourrait être interprété comme le souhait de ne pas divulguer le sujet de leur conversation. Mais, il ne fait aucun doute que Queenie n’est pas sans ignorer son désir de lui faire part de quelques détails mémorables. Une main qu’elle passe dans ses boucles brunes avant de s’éloigner. I like her. Ezekiel la prend de court en répondant avant qu’elle n’ait le temps d’entrouvrir la bouche.
— Makes two of us. Les battements de son coeur s’affolent, mais Liv reste muette. À la place, elle l’attire vers la piste de danse où de nombreux invités n’hésitent pas à se trémousser. À voix basse, Liv rapporte l’élément le plus important de son échange avec Queenie.
— Your aunt has invited us to New York. Can you believe it? New York… N’ayant principalement connu que la campagne - hormis quelques visites éclair à Londres - Liv ne peut dissimuler son émerveillement. Next summer, if we feel like it.
— I told you they'd like you. Un murmure au creux de son oreille avant que ses mains ne glissent à sa taille. Liv passe ses bras autour de son cou, suit le rythme d’Ezekiel plutôt que celui du couple à contretemps qui gigote à côté d’eux.
— You did. Les prunelles brillantes, elle l’admire dans son élégant costume. Celui qu’il s’est efforcé d’assortir à sa robe, sa cravate aux teintes vert d’eau négligemment dénouée autour de son cou. Ses joues s’empourprent légèrement en croisant son regard. I shouldn’t have doubted you. L’appréhension de rencontrer la famille d’Ezekiel malgré ses paroles rassurantes et la crainte de ne pas être capable de parler d’autre chose que de dragons avec ses proches.
— I'm glad you came.

Et, Liv aussi, bien qu’elle soit incapable de le lui dire. À la place, elle lui offre ses lèvres en ne cessant de valser doucettement. Dans ce baiser, elle lui offre aussi son coeur. Sans la moindre hésitation. Ezekiel se recule à peine, un air espiègle sur son visage.

— I want to show you something. Elle tourne le visage vers lui, un sourire intrigué sur les lippes. Cette lueur malicieuse dans le regard que Liv ne connaît que trop bien. Synonyme d’aventures fantastiques, parfois d’ennuis imminents, elle le suivrait jusqu’au bout du monde s’il le fallait. Sa main dans la sienne, Ezekiel l’entraîne à vive allure vers un bosquet. Délicatement, la sorcière tire sur son bras pour ralentir le rythme.
— Wait!

Du bout des doigts, Liv défait les lanières de ses escarpins, sautillant maladroitement d’une jambe à l’autre pour ne pas perdre l’équilibre. Pieds nus dans l’herbe fraîchement coupée, elle reprend sa course en compagnie d’Ezekiel, évitant les branches qui se dressent sur leur chemin. Au bout de quelques minutes, ils s’autorisent un moment de répit. Les sourcils légèrement froncés, Liv peine à comprendre ce qu’ils font dans un sous-bois. Pourtant, elle s’assoit à ses côtés sur le tronc d’arbre sans poser la moindre question.

— We'll have to be patient for a while. But I promise it will be worth it. Elle acquiesce d’un signe de tête, balaie les alentours du regard à la recherche d’un indice quelconque.
— Do we have to whisper?

Une interrogation qu’elle ne peut s’empêcher de chuchoter, imitant inconsciemment le ton mystérieux d’Ezekiel. Liv pose ses mains sur ses genoux, frotte ses paumes de mains contre sa robe à volants. Aussi discrètement que possible, elle étudie les contours de son petit ami. Ceux qu’elle connaît déjà par coeur, mais d’ici peu de temps, il partira pour la Roumanie. Il lui faudra donc compter sur sa mémoire pour se souvenir des notes boisées de son parfum, de la manière dont il plisse le front lorsqu'il est soucieux ou de la fossette qui apparaît sur sa joue gauche avant un mauvais coup.

— I’ll write to you when you’re gone. Elle s’éclaircit doucement la gorge et détourne le regard. But, not every day. Un étirement timide sur les lèvres, Liv n’a jamais été très douée pour exprimer son affection. Encore moins son amour. Des petites attentions au quotidien et, de grands gestes parfois. Lentement, elle prend la main d’Ezekiel, pose sa tête contre son épaule. Le silence s’installe un court instant avant qu’elle ne reprenne. Will you write back?

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ft. @Liv Sandström — août 1966

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— Wait!

Liv se défait de ses escarpins pour courir avec plus de facilité - Ez les lui prend des mains pour les lui porter, ses doigts libres toujours étroitement serrés à ceux de la brune. Plus ils s'éloignent, plus les accords musicaux de la fête se tarissent et le calme environnant du bosquet les entoure. Après quelques minutes, il ralentit le pas, se souvenant parfaitement du coin que son père lui a montré.

— Here, il indique le tronc d'un arbre à l'horizontal, parfait pour s'asseoir et patienter le temps qu'il faudra pour ce qu'il souhaite, à son tour, faire découvrir à Liv.
— Do we have to whisper?
— Yes, il souffle en posant les escarpins à côté de lui, se serrant un peu plus à Liv dans la fraîcheur de la nuit. We don't want to scare them away, il ajoute, un rien mystérieux, comme elle ne sait pas encore de quoi il retourne.

Remarquant la chair de poule qui commence à se former sur les bras de Liv, le jeune homme ôte la veste de son costume et la lui dépose sur les épaules sans un mot, un petit sourire en coin sur les lèvres accompagnant son geste. Son bras l'entoure et, s'il tente de se montrer patient, ses orteils qui s'agitent au bout de ses chaussures montrent sa nervosité ; que Liv s'amuse, qu'elle ne tombe pas malade, que son plan ne tombe pas à plat si, d'aventure, ce soir n'était pas le bon pour sa surprise. La suédoise reprend la parole en abordant un autre sujet qui l'inquiète, bien qu'il était parvenu à ne pas y penser jusqu'alors.

— I’ll write to you when you’re gone.
— Yeah?
— But, not every day.
— Bummer. You have to write to me right away when Macnair smiles for the first time, though. I'm sure this year's the one.

Un rire silencieux agite ses épaules. Il ne connaissait pas plus que ça les camarades Serpentard de la même année que Liv - une en moins que lui - mais avait remarqué ce garçon dans son entourage a l'air toujours maussade. Dans le silence qui s'ensuit, elle pose sa tête sur son épaule, leurs mains se lient, et la nervosité qui agitait Ezekiel jusqu'alors commence à se dissiper.

— Will you write back?
— I see you're doubting me again, Sandström. Il secoue la tête, comme attristé qu'elle ait à poser la question, mais presse sa paume à la sienne. Of course I will. But, not every day.

Il ajoute, se faisant l'écho de ses paroles. L'un comme l'autre sachant très bien qu'ils ne respecteront pas cette condition. Sa surprise tardant à montrer le bout de son nez, Ezekiel continue à meubler la conversation, l'échange se faisant toujours à voix basse.

— So. New York next summer, uh? Have you never been there? I must say it's pretty cool, but too noisy for me. Plus, there isn't a lot of dragons in North America. We'd have to go down South, to hope and see some Peruvian Vipertooths - I don't know if it's said Viperteeth when there's more than one ? - Anyway. We'd have to be careful not to catch the Dragon Pox. Sur sa lancée, et bien que murmurant, Ez finit par se rendre compte qu'il monopolise la conversation avec les créatures fantastiques et, surtout, qu'il tire des plans sur la comète. L'été prochain est, après tout, dans un an. ... Well. Assuming you won't get tired of my babbling by then.

Son sourire se crispe malgré lui. Il était sûr de ses sentiments, mais ne pouvait pas prédire comment ceux de Liv évolueraient d'ici quelques mois, alors qu'ils seraient à des milliers de kilomètres l'un de l'autre.

Un bourdonnement aigu à ses oreilles l'empêche de continuer. Portant un doigt à ses lèvres, il indique à Liv de ne rien ajouter, articule un Look, puis désigne quelques points lumineux qui arrivent en crapahutant vers le cœur du bosquet. D'abord quelques-uns, puis des dizaines. Dissimulés derrière les branches des arbres, Liv et Ezekiel sont bien placés pour voir débarquer de nombreuses fées aux ailes de couleurs différentes. L'été était la période où elles se rassemblaient, et formaient un magnifique spectacle, bien que bruyant de leurs tintements.

La main de Liv dans la sienne, il se redresse, l'entraînant à sa suite, un sourire goguenard sur les lippes, un regard en coin pour elle.

— Would you like to try and catch one for Evalyn's dress? After all, they love to be worn as ornaments.

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ft. @Ezekiel Scamander — août 1966

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La veste d’Ezekiel posée sur les épaules et ses pieds nus dans les hautes herbes, Liv tente de dissimuler son enthousiasme. Le sorcier a toujours eu un don particulier pour la surprendre. Elle plisse légèrement les yeux, entrouvre les lèvres lorsqu’une branche d’arbre s’agite mollement. Mais, il ne s’agit que d’une brise légère faisant remuer quelques buissons feuillus. D’après les brèves indications qu’elle a reçues, Liv s’imagine apercevoir un couple de jobarbilles. Elle s’efforce donc de rester aussi discrète que possible afin de ne pas les effrayer. Le bras de son petit ami autour de sa taille, elle lui parle de l’année qu’ils s’apprêtent à passer ensemble. Ou plutôt, loin l’un de l’autre. Liv n’a jamais craint la distance. À des milliers de kilomètres de ses parents, son amour pour eux n’a fait que croître avec les années. Lettre après lettre. C’est ce qu’elle promet à Ezekiel. Des nouvelles autant que possible.

— You have to write to me right away when Macnair smiles for the first time, though. I'm sure this year's the one.
— You’re so optimistic! I doubt it will happen… But I’ll keep you updated, of course.

Elle lui adresse un clin d’oeil, un étirement léger à la commissure de ses lèvres. Ignorant toutes les surprises que cette nouvelle année scolaire lui réserve. Ignorant que ces quelques mois sans Ezekiel lui paraîtront une éternité.

— I see you're doubting me again, Sandström. Une pression de la main suffit à lui faire comprendre qu’il plaisante. Of course I will. But, not every day. Un éclat de rire lui échappe et, réalisant son erreur, Liv pose sa main libre contre sa bouche pour s’interrompre. Les yeux écarquillés, elle guette la réaction du sorcier. Son air amusé, plutôt que contrarié, la rassure et la pousse à poursuivre leur conversation.
— Apologies, Scamander, elle murmure près de son oreille. Ses doigts glissent sur la nuque d’Ezekiel qu’elle attire doucement vers elle, ses lippes contre les siennes. Thanks for writing back. Délicatement, Liv se détourne, plante son regard dans les broussailles en l’attente d’oiseaux nocturnes.
— So. New York next summer, uh? Elle ne peut retenir le sourire qui se dessine sur ses lèvres. Celui d’une gamine qui rêve de mettre les pieds dans une grande ville. Have you never been there? Elle secoue légèrement la tête de droite à gauche.
— No, never.
— I must say it's pretty cool, but too noisy for me. Liv l’écoute attentivement, s’imaginant déjà se promener à ses côtés. Parmi les gratte-ciel et les coups de klaxon. Plus, there isn't a lot of dragons in North America.
— Oh… Quelque peu déçue, bien qu’elle s’y attendait après toutes ces années à étudier les dragons.
— We’d have to go down South, to hope and see some Peruvian Vipertooths - I don't know if it's said Viperteeth when there's more than one ? Elle fronce légèrement les sourcils, cherchant une réponse à l’interrogation d’Ezekiel sans pour autant y parvenir. Anyway. We'd have to be careful not to catch the Dragon Pox. Les grands-parents maternels du sorcier ayant succombé à la maladie, Liv s’abstient de tout commentaire, se demandant silencieusement les raisons de l’absence d’un remède efficace de l’autre côté de l’Atlantique. À la place, elle presse sa paume contre la sienne. Well. Assuming you won't get tired of my babbling by then.
— I love your babbling. Elle tourne le menton vers lui, accroche son regard. I’ll always love it.

Mais, un étrange bruissement les interrompt. Liv tâtonne les pans de sa robe à la recherche de sa baguette. L’allure décontractée du sorcier la déconcerte jusqu’à ce qu’il pose un doigt sur ses lèvres, une lueur malicieuse dans le regard.

— Look.

Peu à peu, la sorcière se détend, tourne le visage vers les points lumineux qu’il lui indique. Liv retient son souffle à mesure que les créatures s’approchent. Des fées. Elle secoue la tête de droite à gauche, n’en croyant pas ses yeux.

— Ez…

Elle chuchote, incapable d’en dire davantage. Simplement émerveillée. La main d’Ezekiel qu’elle serre un peu plus fort entre ses doigts et des larmes de bonheur qu’elle retient du mieux qu’elle peut. Jamais elle n’avait vu de fées sauvages auparavant. Avec délicatesse, il l’entraîne vers le bosquet.

— Would you like to try and catch one for Evalyn's dress? Liv acquiesce vivement, enroulant ses doigts autour de sa baguette magique. After all, they love to be worn as ornaments.
— How do we catch them?

Réalisant qu’Ezekiel a les mains libres et qu’une bonne dizaine de fées lui tournent autour, la sorcière décide de ranger sa baguette dans l’une des poches de sa robe. L’une d’entre elles se pose sur l’épaule de son petit ami et une moue mi-admirative, mi-offensée, se dessine sur le visage de Liv. Lentement, elle tend son bras dans les airs et patiente. Lorsqu’une minuscule fée aux ailes multicolores se pose sur son index, Liv entrouvre les lèvres, tourne le visage vers Ezekiel afin de s’assurer qu’il suit la scène du regard. Tentée de l’emprisonner avec son autre main, le léger mouvement de tête du Scamander lui fait comprendre qu’il ne s’agit pas de la bonne approche. Elle soupire et engage la conversation avec la créature magique.

— Would you like to meet a bride?, elle demande d’une voix douce. She’s the most beautiful bride I’ve ever seen. She's also married into a wonderful family. La fée penche légèrement la tête sur le côté, comme intriguée. Lucky her, don't you think?

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ft. @Liv Sandström — août 1966

tw : c'est gnan gnan. so what.

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— I love your babbling. I’ll always love it.

And I love you.
Les lèvres entrouvertes, les mots lui restent coincés dans la gorge. À mi chemin du cœur et du cerveau. Était-ce le bon moment, le bon endroit ? Ezekiel n'en savait rien. Tout ce qu'il savait, c'est que Liv était la bonne personne.

Dis-le, espèce d'abruti écervelé dégénéré !
Dis-le.
Maintenant !

Trop tard.

Le moment passe, rattrapé par ce qu'il n'était plus certain de voir arriver. Bourdonnement significatif, quelques points lumineux se détachent sur le ciel de jais, pour devenir une flopée. Des dizaines de fées sauvages font leur apparition, atterrissant sur les branches d'arbres alentour, voletant en ronds curieux autour des deux adolescents. Liv serre sa main à la sienne et le jeune homme sourit, désormais plus détendu maintenant qu'il constate que sa surprise a l'effet escompté. Liv est heureuse, il ne demande rien de plus. L'un de leurs derniers moments à partager avant d'être séparés pour quelques mois, la prochaine rentrée à Poudlard approchant à grands pas. Il ne voulait pas la laisser sur des larmes, ou un cœur brisé. Ezekiel était prêt à en prendre soin, maintenant qu'elle avait accepté de le lui confier.

Un jeu, qu'il lui propose. Capturer une fée, l'apporter à Evalyn, la femme de la soirée. Lorsqu'il voit que Liv acquiesce, que ses doigts se dirigent vers sa baguette magique - sans doute pour en faire un filet - il secoue juste la tête. Il n'y a rien de plus simple que d'attraper les fées. Ne pas faire de mouvements brusques pour ne pas risquer de les faire fuir.

— How do we catch them?
— Let them come to you. They're scaredy-cats at first, but once they'll understand we don't mean harm, they'll just...

Comme pour prouver ses paroles, plusieurs d'entre elles sont en train d'encercler le jeune Scamander. Lançant un regard à Liv, une moue étonnée de la rapidité à laquelle il se fait approcher sur le visage, il se laisse faire. Une fée se pose sur son épaule, et il invite la brune à adopter sa tactique, celle très travaillée de... Ne rien faire.

Ce que Liv fait, à son tour, très bien. Il n'en faut pas plus, pas plus longtemps, pour que des curieuses s'approchent également de sa petite amie, jusqu'à la pointe de son index. Il l'encourage en haussant les sourcils, se rapproche de Liv en passant ses bras autour de sa taille, le menton appuyé sur son épaule pour regarder la créature au bout de son bras. Un baiser qu'il dépose sur sa joue, et le bourdonnement particulier, sans être agaçant, des dizaines de fées autour d'eux.

— Would you like to meet a bride? She’s the most beautiful bride I’ve ever seen.
— She really is, acquiesce Ez, comme si la créature avait besoin d'être convaincue, et d'un avis supplémentaire pour cela. Not that I've seen much, but... Il sent le coude de Liv s'enfoncer dans son ventre l'air de lui dire de ne pas la faire fuir. But I'm pretty sure she's in the top three. At least!
— She's also married into a wonderful family. Lucky her, don't you think?

Sur ce point, Ezekiel n'avait rien à ajouter, ou à redire. Elle ne peut pas le voir, mais un sourire enchanté se dessine sur ses lèvres. Il est heureux, qu'elle pense pas, qu'elle dise ça. Qu'elle puisse envisager, un jour, en faire partie ?

— You know I actually introduced them to each other?, glisse-t-il à l'oreille de la Serpentard, en parlant de son frère et de sa désormais... Femme. Il faudrait qu'il s'y habitue. I guess I'm just that good at pairing people up. Kel and Eva... You and me... Il hausse les épaules, sans pour autant la relâcher. I mean, it's just two couples, but it's funny that it happened twice.

Dans un rire, il finit par reculer. La fée qui se trouvait dans la main de Liv s'est envolée, mais peu importe. Ils sont encore entourés de scintillements, et n'auront qu'à réitérer l'opération pour attirer une nouvelle fée, l'apporter à la mariée. Rien ne pressait. Ils avaient tout le temps du monde et l'instant était... Parfait. Lui faisant désormais face, Ezekiel attire Liv à lui et, en tendant l'oreille, il lui semble entendre la musique de la soirée. Sans y penser, il entraîne Liv dans une danse dont les seuls mouvements consistent à se balancer de gauche à droite ; une nervosité latente.

— You know, I- ... I wanted to tell you something. Il y a les yeux de Liv, et également des dizaines d'autres paires d'yeux posées sur lui. En pensant à ce moment, il n'avait pas imaginé d'autres témoins que sa petite amie mais, oh well. Liv, I-... I think it's pretty obvious I've been in love with you since the moment we met. Une pause, il ferme un œil pour réfléchir. No, actually, I'm pretty sure it was when I first saw you by the lake. Anyway. I'm in love with you. C'était dit, c'était là, dans l'air, entre eux. Presque tangible. La nervosité évaporée. I just wanted to tell you, before I leave. 'Cause, I think it's important. It's important that you know that I do and... Yeah, that's pretty much it.